Cancer du col de l'utérus : quels sont les risques pour ma santé ?
Chaque année, le cancer du col de l'utérus touche environ 3 100 femmes et génère environ 1 117 décès en France. Ce cancer est causé dans la grande majorité des cas par des virus appelés “papillomavirus humains” (HPV). Très courants, ces virus se transmettent le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. On estime que 80% des adultes ont une infection à HPV dans le cours de leur vie. Le préservatif ne permet pas de s’en protéger complètement.
Dans la majorité des cas, les infections HPV sont éliminées naturellement dans les deux ans. Mais dans 10% des cas, ces virus persistent chez les femmes et restent présents dans la muqueuse du col utérin. Ils peuvent alors provoquer des lésions au niveau du col du l’utérus qui peuvent évoluer vers un cancer des années plus tard. C'est la 12e cause de mortalité par cancer chez la femme observée en France.
Le cancer du col de l'utérus peut être évité grâce à deux interventions complémentaires : la vaccination contre le HPV (prévention primaire) entre 11 et 14 ans et le dépistage qui permet de détecter des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer (prévention secondaire).
Dépistage du cancer de l'utérus : ce qu'il faut savoir.
Le dépistage du cancer du col de l'utérus est un examen clé à réaliser régulièrement tout au long de sa vie d'adulte.
Qui est concerné ?
Toutes les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans sont concernées par ce dépistage, sauf indication contraire du médecin.
En quoi ça consiste ?
Le dépistage du cancer du col de l'utérus consiste à réaliser un frottis cervico-utérin pour rechercher, selon l'âge de la personne :
- la présence de cellules du col anormales au niveau du col de l’utérus (examen cytologique), pour les jeunes femmes âgées de 25 à 29 ans ;
- la présence du virus HPV (test HPV-HR) entre 30 et 65 ans.
L'examen se fait en position gynécologique (allongée, jambes relevées). Le professionnel de santé prélève délicatement des cellules au niveau du col de l’utérus afin de les analyser. Cela prend quelques minutes et n’est pas douloureux, même si vous pouvez ressentir une gêne.
Pour en savoir plus sur le déroulement d'un frottis du col utérin.
Quels bénéfices à se faire dépister ?
En France, chaque année, le dépistage permet de détecter 32 000 lésions précancéreuses et cancéreuses. C'est un examen très important à réaliser car le cancer du col de l’utérus peut être généralement guéri s’il est diagnostiqué et traité à un stade précoce de la maladie.
Les lésions précancéreuses liées au HPV provoquent rarement des symptômes, il est donc important de réaliser régulièrement un test de dépistage pour identifier le plus tôt les lésions avant qu'elles deviennent cancéreuses.
65.7% des femmes de 25-65 ans ont été dépistées en Auvergne-Rhône-Alpes entre 2020 et 2022 contre 57.8% pour le reste de la France (source INCA). Ces chiffres sont encourageants mais dans les faits il faudrait atteindre 80% pour garantir une protection suffisante de la population et limiter le nombre des décès liés à cette maladie.
Bons réflexes à voir pour prévenir les risques de cancer du col de l'utérus
- Pensez à vous faire vacciner ainsi que vos enfants contre le papillomavirus (HPV).
- Adoptez des pratiques sexuelles les plus sûres pour éviter le risque d'infection.
- Veillez à limiter la consommation d'alcool, privilégier une alimentation saine et variée, pratiquer une activité physique régulière et à arrêter de fumer.
Dépistage du cancer de l'utérus en pratique
Retrouvez des informations clés pour vous faire dépister du cancer du col de l'utérus en fonction de votre âge ou de votre situation.
Parcours à suivre pour réaliser le dépistage selon son âge
Entre 25 et 29 ans
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé tous les trois ans pour les femmes de 25 à 29 ans, lorsque deux tests réalisés à un an d’intervalle ont été préalablement réalisés et pour lesquels les résultats sont normaux.
Entre 30 et 65 ans
Le dépistage est à réaliser tous les cinq ans entre 30 et 65 ans.
Infos à savoir avant de prendre un rendez-vous pour un frottis
- Prévoyez votre rendez-vous de façon à ce que le prélèvement puisse être réalisé en dehors de la période des règles (idéalement, en milieu de cycle).
- Evitez d’avoir des rapports sexuels 24 à 48 heures avant le rendez-vous
- Si vous avez une infection ou que vous prenez un traitement par voie vaginale, parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme avant de prendre un rendez-vous.
- Apportez les résultats du dernier frottis du col utérin que vous avez réalisez et tout autre document utile le jour-J, lors de votre rendez-vous
Quelle prise en charge pour ce dépistage ?
La consultation chez le professionnel de santé nécessaire à la réalisation du prélèvement est prise en charge à 70 % par l’Assurance maladie, qu’il s’agisse d’un dépistage spontané ou d’un dépistage suite à la réception du courrier d’invitation. Les mutuelles (complémentaires santé) remboursent généralement le montant restant.
L'analyse du test de dépistage issu du prélèvement (examen cytologique ou test HPV-HR) est pris en charge de manière différente selon la situation :
- dépistage réalisé de manière spontanée : prise en charge à 70 % de l’analyse du prélèvement cervico-utérin fixée forfaitairement à 17 euros pour l’examen cytologique et à 27 euros pour le test HPV.
- dépistage réalisé suite à l'envoi d'une invitation par l'Assurance maladie : prise en charge à 100% de l'analyse sans avance de frais, sur présentation de l'invitation transmise par l'Assurance maladie à l'assurée via son compte ameli ou par voie postale par défaut.
Où se faire dépister en Auvergne-Rhône-Alpes
Le frottis de dépistage peut être réalisé :
- par votre médecin traitant (généraliste) ou gynécologue au cours d’une consultation ;
- par votre sage-femme, lors d'une consultation de contraception et de suivi gynécologique de prévention ;
- dans un centre de santé, un centre d'examens de santé de l'Assurance Maladie, un centre mutualiste, un centre de planification et d’éducation familiale ou un hôpital ;
- dans un laboratoire de biologie médicale ou un cabinet médical d’anatomocytopathologie (spécialisé dans l'analyse des anomalies des organes, tissus ou cellules) ;
- par une infirmière de centre de santé qui remplit les conditions pour pratiquer le test dans le cadre de protocoles de coopération entre professionnels de santé ;
- auprès d’associations intervenant auprès des populations très éloignées du système de santé (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, unités mobiles, etc.).
Que faire après avoir reçu les résultats ?
Si des cellules anormales et/ou la présence de virus sont détectées, cela ne signifie pas nécessairement que vous avez un cancer. Votre médecin ou votre sage-femme vous indiquera les examens complémentaires nécessaires et vous orientera, si besoin, vers un professionnel de santé spécialisé.
Si aucune cellule anormale ou présence de virus n’est détectée, continuez à faire le test aux fréquences recommandées en fonction de votre âge et votre situation.