Des semaines pour déstigmatiser la santé mentale.
Le champ de la santé mentale fait encore aujourd’hui l’objet d’une stigmatisation massive au sein de la population générale. La stigmatisation peut concerner des publics variés et perçus comme porteurs de différences physiques, psychiques ou sociales. Ce phénomène peut détériorer la santé mentale des personnes concernées. Par conséquent, cela affecte leur capacité à faire des choix pour leur santé, conduisant à un défaut ou un retard de demande d’aide, notamment du non-recours aux soins et aux services sociaux auxquels elles ont droit, à une majoration des souffrances et des troubles, à une auto-stigmatisation des personnes atteintes de troubles psychiques et à des difficultés d’insertion sociale et professionnelle.
La crise sanitaire a eu un effet « positif » en termes de déstigmatisation de la santé mentale, en la mettant sur le devant de la scène et en la rendant moins tabou.
Depuis 1990, les semaines d’information en santé mentale (SISM) sont le moment privilégié pour promouvoir la santé mentale de toute la population, partout en France métropolitaine et ultramarine.
Les SISM visent à :
- promouvoir une vision globale de la santé mentale, à partir de la thématique définie chaque année
- informer sur la santé mentale, les troubles psychiques, les possibilités de rétablissement, les droits et la variété des ressources existantes (promotion, prévention, éducation, soins, accompagnements, entraide, etc.)
- déstigmatiser les troubles psychiques en favorisant le partage du savoir expérientiel et déstigmatiser les ressources sanitaires, sociales et médico-sociales.
- favoriser le développement des ressources individuelles, sociales et environnementales pour prendre soin de la santé mentale de la population
- fédérer les personnes qui souhaitent agir en faveur de la santé mentale, construire des événements en partenariat local et ouvrir des débats citoyens
- faire connaître les lieux, les moyens et les personnes pouvant apporter un soutien de proximité et une information fiable sur la santé mentale.
« En mouvement pour notre santé mentale » : thème de l'édition 2024
Selon l’OMS, « l’activité physique est bonne pour le cœur, le corps et l’esprit (…). Elle peut améliorer la réflexion, l’apprentissage et le bien-être général ». De plus, elle « permet de maintenir ou d'améliorer la santé mentale et de réduire le risque de troubles mentaux en agissant sur des facteurs psychologiques tels que le renforcement de l'estime de soi, le sentiment d'auto-efficacité et de contrôle de soi. L’activité physique favoriserait également l’interruption des pensées négatives associées au stress, à la dépression et à l’anxiété ».
Cette 35e édition des SISM met à l’honneur l’idée de mouvement au sens large, que ce soit une activité sportive, un geste du quotidien ou encore une sensation de mieux-être par rapport à une période plus difficile. La mise en mouvement de chacune et chacun relève d’une responsabilité individuelle et sociétale. En effet, chaque acteur a un rôle à jouer dans son domaine pour favoriser la mise en mouvement de l’autre.
De nombreux événements sont proposés dans tous les départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes à l'occasion de cette édition 2024. Ils visent à informer, sensibiliser et déstigmatiser la santé mentale tout en promouvant les bienfaits de l'activité physique et du mouvement au sens large. En parallèle, la semaine "Bouger en Auvergne-Rhône-Alpes" organisée par l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes au sein des Maisons sport santé, du 14 au 20 octobre, permettra aussi de faire le lien entre activité physique (adaptée ou non) et santé mentale.
L'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes mobilisée pour lutter contre la stigmatisation de la santé mentale.
Face à l'augmentation des troubles mentaux, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes est mobilisée pour renforcer la prise en charge et l'intégration des enjeux de santé mentale dans les programmes de prévention.
Dans le cadre de son schéma régional en santé (SRS) 2023-2028, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes soutient les démarches de prévention et de repérage de ces troubles mentaux qui sont en augmentation régulière et finance des dispositifs coordonnés sur chacun des territoires dans les contrats locaux de santé dédiés à la santé mentale et les projets territoriaux en santé mentale (PTSM). Ces troubles mentaux ont d’importantes conséquences sur la vie des personnes qui en sont atteintes et leur entourage. Ils se traduisent par des difficultés dans le parcours scolaire, un taux de chômage élevé, et une moins bonne santé physique. Elle veille également à l'intégration d'objectifs en santé mentale dans les contrats locaux de santé signés avec les collectivités.
Dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) en santé, plusieurs dispositifs locaux en santé mentale ont été labellisés par l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Ils visent notamment à renforcer la prévention auprès des publics jeunes, particulièrement exposés aux problématiques de santé mentale après le crise sanitaire du Covid-19, et changer le regard porté sur la santé mentale.
C'est le cas notamment du dispositif "Ambassadeurs en santé mentale" porté par l'Institut régional Jean Bergeret (Fondation ARHM) et Unis-Cité pour accompagner les 18-25 ans dans le Cantal, la Drôme, l'Isère, la Loire, la Haute-Loire, le Puy de Dôme, le Rhône et la Savoie. Deux autres projets sont également portés dans la Drôme avec notamment un projet de déstigmatisation de la santé mentale porté par le Centre hospitalier Drôme Vivarais.
Le dispositif innovant "Psy de rue pour les jeunes" porté par l’association de Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de la Drôme apporte lui aussi une réponse de terrain sur le territoire Crestois – Pays de Saillans et Montélimar dans une logique d’« aller-vers » Le projet consiste à intégrer un psychologue à l’équipe de prévention spécialisée afin d’aller à la rencontre des jeunes (10-21 ans) dans une logique et de pouvoir les orienter si besoin vers le soin.
Pour appuyer le travail sur le terrain des professionnels, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes a également financé la mise en place d'une plateforme régionale intersectorielle en santé mentale (PRISM), portée par Promotion santé Auvergne-Rhône-Alpes afin de favoriser l’émergence ou le développement d’initiatives dans une approche de promotion de la santé mentale et de lutte contre la stigmatisation. Cette plateforme propose des ressources à destination d’acteurs porteurs de projets de promotion de la santé mentale, de lutte contre la stigmatisation et offre un espace d'échanges.
Promotion santé Auvergne-Rhône-Alpes est également missionnée par l'ARS pour apporter un appui aux acteurs dans la mise en œuvre de projets et le co-portage d'événements locaux dédiés à la promotion de la santé mentale, de lutte contre la stigmatisation.
L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes soutient également, au titre des actions de promotion de la déstigmatisation, la mise à disposition de brochures d’information sur la santé mentale éditées par Psycom à destination des acteurs et publics de la région.
Les brochures d’information Psycom sont destinées aux personnes concernées par des troubles psychiques et leurs proches. Elles participent à l’amélioration du niveau de connaissance sur la santé mentale, les troubles psychiques, les soins et l’accompagnement de toute personne concernée par les questions de santé mentale (grand public, personnes âgées, travailleurs, patients, proches, professionnels de santé, du social, de l’éducatif, etc.).
En 2022, avec 185 875 documents diffusés, la région Auvergne-Rhône-Alpes représente la 2ème région en termes de diffusion derrière la région Ile-de-France. La diffusion de brochures d’information au niveau national (et notamment sur la région Auvergne-Rhône-Alpes) est en constante augmentation, avec une année record pour 2022 (+ 1 300 000 brochures papiers diffusées ce qui démontre un fort besoin d'information sur la santé mentale de toutes les tranches d'âge et les troubles psyhiques.