Contexte
Le virus Oropouche (OROV) est un arbovirus émergent en Amérique du Sud et aux Caraïbes, transmis principalement par des moucherons piqueurs du genre Culicoides et potentiellement par des moustiques Culex.
En 2024, plus de 16 000 cas confirmés ont été recensés en Amérique du Sud, avec une progression rapide en 2025, notamment au Brésil et à Cuba.
En Europe, 30 cas importés ont été signalés en 2024, dont 6 en France.
Bien que le risque d’importation en métropole soit jugé faible, la situation est préoccupante pour les Antilles françaises et la Guyane, où les vecteurs sont présents et où la transmission pourrait s’établir notamment à l'approche de la période carnavalesque.
Face au risque potentiel d’importation et à l'augmentation des cas signalés dans les Caraïbes, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes rappelle aux professionnels de santé les bonnes pratiques de surveillance, de diagnostic et de prévention.
Diagnostic et prise en charge des cas suspects en population générale
Critères de suspicion
Un patient est considéré comme suspect en présence de :
- Fièvre brutale associée à des céphalées, douleurs musculaires, nausées ou rash cutané.
- Retour d’une zone à risque dans les 14 jours précédents.
- Cas groupés inexpliqués de fièvre et symptômes compatibles dans l’entourage d’un patient.
Examens biologiques recommandés
📌 RT-PCR Oropouche :
- < J5 des symptômes : RT-PCR sur sang (tube EDTA 8,5 mL et tube sec avec gel 8,5 mL).
- J5 ≤ symptômes ≤ J7 : RT-PCR sur sang et sérologie IgM.
- > J7 des symptômes : sérologie seule.
- Si atteinte neurologique (méningite, encéphalite) : RT-PCR sur LCS.
📌 Diagnostic différentiel :
- Recherche du virus de la dengue (test NS1 ou RT-PCR) prioritaire.
- Autres arboviroses : Zika, chikungunya, Mayaro, West Nile.
- Exclusion d’autres pathologies : paludisme, leptospirose.
Conduite à tenir
- Traitement symptomatique : hydratation, paracétamol (éviter AINS et acide acétylsalicylique).
- Surveillance rapprochée des cas à risque (personnes immunodéprimées, femmes enceintes).
- Hospitalisation en cas de complications (formes neuro-invasives, méningites, syndrome de Guillain-Barré).
Pour toute question ou déclaration d’un cas suspect, contactez l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes : 📞 0800 32 42 62 📩 ARS69-ALERTE@ars.sante.fr.
Prise en charge spécifique des femmes enceintes
Les infections à Oropouche pendant la grossesse sont encore mal documentées, mais des cas de transmission materno-fœtale ont été signalés, avec un risque potentiel de malformations congénitales (microcéphalie, arthrogrypose) et de mortalité fœtale.
- En l’absence de symptômes :
- Pas de test systématique si le séjour s'est déroulé hors d’une période d’épidémie.
- Si une épidémie était en cours, discuter un test RT-PCR et une sérologie Oropouche.
- En présence de symptômes :
- Réaliser RT-PCR et sérologie OROV.
- Échographie fœtale recommandée.
- Suivi prénatal renforcé en cas de confirmation.
Pour toute question ou déclaration d’un cas suspect, contactez l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes : 📞 0800 32 42 62 📩 ARS69-ALERTE@ars.sante.fr.
📌 Conseils aux voyageurs revenant d’une zone d’endémie :
- Protection contre les piqûres pendant 6 semaines après le retour.
- Rapports sexuels protégés pour éviter toute transmission possible via le sperme.