Un dispositif intégré pour une prise en charge mieux adaptée
Les Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP) jouent un rôle clé dans l'accompagnement des jeunes présentant des troubles du comportement. Depuis 2017, la généralisation du fonctionnement en dispositif intégré (DITEP) vise à fluidifier les parcours des jeunes et à renforcer la coordination entre les acteurs de l’accompagnement médico-social, éducatif et thérapeutique.
Cinq ans après la mise en œuvre de cette réforme, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a commandité une évaluation régionale auprès du cabinet Alcimed afin de dresser un bilan et d’identifier les leviers d’amélioration.
Les points clés du rapport bilan DITEP
L’analyse de la mise en œuvre du dispositif intégré en Auvergne-Rhône-Alpes a mis en évidence plusieurs évolutions notables, tant sur l’offre de prise en charge que sur la structuration des parcours des jeunes accueillis.
1. Une augmentation significative du nombre de jeunes accompagnés
Entre 2015 et 2019, le nombre de jeunes pris en charge en DITEP a progressé de 37 %, atteignant plus de 4 340 bénéficiaires en 2019. Cette augmentation traduit une demande croissante et une meilleure accessibilité des dispositifs d’accompagnement.
Cependant, 1 050 jeunes étaient toujours en attente d’une place en 2019, mettant en lumière des tensions persistantes dans l’offre médico-sociale régionale.
2. Une plus grande modularité des parcours
Le passage en dispositif intégré a permis une meilleure adaptation des parcours aux besoins des jeunes. 45 % des bénéficiaires ont pu modifier leur mode d’accompagnement en cours d’année scolaire, contre seulement 20 % en 2015.
Cette flexibilité favorise une prise en charge plus réactive et individualisée, avec un développement accru des modalités ambulatoires et externes, au détriment des structures plus institutionnalisées.
3. Une inclusion scolaire en nette progression
L’un des impacts les plus significatifs du DITEP concerne l’éducation. Entre 2015 et 2019, la part des jeunes bénéficiant d’une scolarisation en milieu ordinaire a augmenté de 7 points.
Les professionnels observent des effets positifs sur la motivation, la confiance en soi et les compétences sociales des jeunes, renforçant ainsi leur insertion progressive dans le cadre scolaire et professionnel.
4. Une collaboration renforcée entre les acteurs
L’étude met en avant une meilleure synergie entre les établissements DITEP, l’Éducation nationale, la pédopsychiatrie et l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Cependant, des défis demeurent, notamment sur la coordination avec les MDPH, certaines continuant d’exiger un passage par la CDAPH pour valider les changements de modalités d’accompagnement.
Les défis et perspectives d’amélioration
Bien que des avancées significatives aient été observées, plusieurs axes d’amélioration sont identifiés pour consolider le fonctionnement du DITEP en Auvergne-Rhône-Alpes :
Harmoniser la tarification et les autorisations : La majorité des établissements demande la mise en place d’un numéro FINESS unique et d’une dotation globale pour simplifier la gestion administrative et financière.
Poursuivre la sensibilisation et la formation des professionnels : L’ARS prévoit d’intensifier les formations croisées entre les acteurs médico-sociaux et l’Éducation nationale pour mieux appréhender les besoins des jeunes.
Évaluer l’impact à long terme : L’accent est mis sur la nécessité de suivre l’insertion professionnelle et sociale des jeunes après leur sortie du DITEP afin d’ajuster les dispositifs d’accompagnement.
Un engagement durable pour un accompagnement inclusif
Le rapport bilan du DITEP en Auvergne-Rhône-Alpes confirme que la réforme du dispositif intégré a apporté des bénéfices notables pour les jeunes et leurs familles. Cependant, des efforts restent nécessaires pour pérenniser et améliorer l’offre d’accompagnement, notamment en garantissant une meilleure coordination entre les acteurs et en ajustant les ressources aux besoins du territoire.
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes poursuit ainsi ses travaux pour consolider ces avancées et garantir un parcours sans rupture aux jeunes en difficulté.
