Lieu de santé sans tabac : ce qu’il faut savoir
Le label « Lieu de santé sans tabac » s’inscrit dans une démarche de santé publique visant à promouvoir un environnement sans tabac dans les établissements de santé, les lieux de formation en santé et dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Il valorise les structures engagées dans la prévention du tabagisme, la protection des usagers et des professionnels, ainsi que l’accompagnement au sevrage tabagique.
Les lieux de santé ont un rôle clé dans la stratégie de prévention et de prise en charge du tabagisme en favorisant les comportements favorables à la santé et en endossant un rôle d’exemplarité.
Un environnement sans tabac aide à dénormaliser le tabagisme, réduit l’exposition au tabagisme passif et soutient les personnes qui ont récemment arrêté ou qui souhaitent le faire. C’est aussi un lieu de santé qui promeut une approche globale de la santé, améliore la qualité des services proposées, favorise le bien-être en créant un environnement favorable à la santé pour les patients, les personnels et les visiteurs
Cette démarche est volontaire et s’adresse aux établissements de santé publics ou privés, ainsi qu’aux structures médico-sociales. Elle s’inscrit dans les priorités régionales de lutte contre le tabac portées par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes.
Comment devenir un lieu de santé sans tabac ?
Le RESPADD (Réseau de prévention des addictions) coordonne le déploiement et l'appui des établissements souhaitant s'engager dans la démarche « Lieu de santé sans tabac », définissant 8 normes clés (gouvernance, formation, signalétique, sevrage, évaluation…) à mettre en œuvre. Sa méthodologie sert de référence nationale et est soutenue par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
1. Constituer un comité de pilotage
La première étape consiste à créer un comité de pilotage (COPIL) dédié au projet « Lieu de santé sans tabac ». Il doit rassembler :
- un représentant de la direction,
- des professionnels de santé (dont un tabacologue si possible),
- un référent qualité/gestion des risques,
- un représentant des usagers,
- et tout acteur engagé sur le terrain.
Ce COPIL pilote le projet, mobilise les équipes, suit l’évaluation et valide le plan d’action. Il est recommandé de nommer un référent LSST identifié pour porter le projet.
2. Lancer l’audit initial en ligne
L’audit LSST, développé par le RESPADD, permet d’évaluer la situation de l’établissement sur 8 normes. Il est disponible gratuitement en ligne.
Cet audit donne un score :
- ≥ 27 pts → Bronze (auto-certification)
- ≥ 108 pts → Argent (audit externe national)
- ≥ 126 pts → Or (audit externe international)
Un premier audit sert de diagnostic de départ et permet de cibler un niveau de labellisation réaliste que l'établissement souhaitera ensuite obtenir.
3. Élaborer le plan d’actions des axes prioritaires retenus en fonction du niveau labellisation ciblé
L'établissement doit préparer deux documents essentiels :
- Un plan d’action, décrivant les mesures à mettre en œuvre pour répondre aux normes LSST visées
- Une charte d’engagement, signée par la direction et transmise à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes,
Pour accompagner les établissements, le RESPADD a réalisé un manuel d'appui à la certification. Il reprend l'ensemble des critères essentiels à mettre en oeuvre ainsi que les actions pratiques qui peuvent être instaurées pour atteindre la labellisation.
4. Installer la signalétique et former les équipes
La transformation en « Lieu de santé sans tabac » passe par :
- La pose d’une signalétique dédiée et bienveillante (stickers, panneaux, affiches, vitrophanies),
- La suppression progressive des cendriers extérieurs,
- La formation des professionnels (repérage, RPIB, TNS, posture LSST…).
Le RESPADD peut accompagner ou orienter les établissements vers des formateurs agréés.
5. Réaliser l’enquête T2B sur les usages du tabac
L’enquête T2B (« Tabagisme en blouse blanche ») est recommandée pour évaluer les pratiques tabagiques des professionnels, patients et visiteurs dans l’établissement.
Elle permet de :
- mieux comprendre les habitudes sur site,
- ajuster les actions de prévention,
- impliquer les professionnels dans la démarche.
Un modèle d’enquête T2B est disponible dans le manuel LSST du RESPADD.
6. Soumettre sa candidature pour le label
Selon le score obtenu à l’audit, deux options :
- Bronze : envoi du plan d’action, charte signée, et audit auto‑évalué à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes pour validation.
- Argent / Or : demande d’audit externe via le RESPADD (sur inscription), qui organise la visite et la certification.
L’ARS Auvergne‑Rhône‑Alpes valide la labellisation pour la région et inscrit l’établissement dans le réseau LSST.
7. Organiser un événement de signature et officialiser le label
Une fois labellisé, un événement de signature peut être organisé :
- en présence de la direction, des membres du COPIL, de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes ,
- pour valoriser l’engagement de l’établissement,
- et sensibiliser les usagers.
Des supports de communication sont fournis par le RESPADD pour mettre en avant le label (diplôme, affiches, logo LSST…).
8. Évaluer chaque année et viser un niveau supérieur
Chaque année, le COPIL réévalue la démarche via :
- la reconduction de l’audit LSST,
- une actualisation du plan d’action,
- une nouvelle enquête T2B.
L’objectif est de faire évoluer la structure d’un niveau à l’autre : de Bronze → Argent → Or.
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes peut soutenir l’établissement dans cette dynamique d’amélioration continue.



