Tique : comment se protéger et les risques pour la santé

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La tique est un parasite qui vit dans les forêts, hautes herbes ou espaces verts. Elle se nourrit de sang animal ou humain. En mordant ses "proies", elle peut transmettre des maladies telles que la maladie de Lyme ou l'encéphalite à tiques. Retrouvez sur cette page toutes les informations sur la tique, comment éviter de se faire mordre et que faire en cas de morsure.

Tiques : ce qu’il faut savoir

La tique est un acarien parasite visible à l’œil nu. Il en existe plusieurs espèces. Leur taille peut ainsi varier de 3 mm à l’âge adulte à 8 mm selon l’espèce. Gorgée de sang leur taille peut dépasser le cm.

La tique se nourrit une fois à chaque stade de développement : larve, nymphe, adulte et ponte des œufs. Lorsqu'elle a besoin de manger, elle se fixe sur un "hôte nourricier", puis une fois rassasiée, elle se décroche. 

Elle se nourrit essentiellement de sang animal. Grâce à son appareil buccal appelé « rostre », elle s'ancre sur la peau des mammifères sauvages (gibiers, oiseaux, rongeurs) ou d’élevage (vaches, chevaux). On parle donc de morsure de tique plutôt que de piqûre.

Elle peut aussi mordre les humains. Elle cherche alors les endroits chauds et humides du corps humain, là où la peau est la plus fine : pli des genoux, aine, aisselles, organes génitaux, cuir chevelu, etc.

La morsure est indolore, c'est pourquoi il est parfois difficile de se rendre compte que l'on a été mordu par une tique.

Quand et où trouve-t-on des tiques ?

Certaines espèces de tiques vivent dans les milieux boisés et humides (forêts, prairies d'herbes hautes, talus) mais aussi dans les espaces verts des villes (parcs, jardins et coulées vertes). D’autres espèces vivent dans ans les zones de garrigues ou de collines sèches de la façade méditerranéenne.

Elle peut être retrouvée tout au long de l'année mais sa présence est plus importante au printemps et au début de l'automne, en raison de conditions climatiques favorables à son développement.

Les publics les plus exposés

Les personnes les plus exposées aux morsures (et non piqûres) de tique sont :

  • les professionnels travaillant dans la nature : bûcherons, sylviculteurs, gardes-forestiers, jardiniers et paysagistes
  • les agriculteurs et tout autre professionnel travaillant en lien avec des animaux
  • les personnes pratiquant une activité en milieu boisé ou espace vert : promeneurs et randonneurs, campeurs, chasseurs, cueilleurs de champignons, etc.

Tiques : quels sont les risques pour la santé ? 

Les tiques peuvent transmettre des maladies en cas d’infection durant leurs différentes phases de développement. En effet, si elles mordent un animal infecté par une bactérie ou un virus, elles peuvent ensuite infecter leur « hôte nourricier » lors de leur repas suivant. Parmi les maladies transmises les plus courantes, on recense : 

La borréliose de Lyme ou maladie de Lyme

La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, fait partie des maladies associées aux tiques les plus fréquentes. On estime qu’une tique sur cinq est porteuse du parasite Borrelia en France.

La maladie se manifeste initialement par une éruption cutanée (érythème migrant) caractérisée par un cercle rouge de quelques centimètres autour de la morsure de tique (et non piqûre). Prise en charge tardivement ou non traitée, elle peut entrainer, plusieurs mois ou années après, une maladie parfois invalidante pouvant toucher plusieurs systèmes et organes (douleurs articulaires durables, paralysie partielle des membres, problèmes gastro-intestinaux…). La maladie de Lyme n’est pas contagieuse.

L’encéphalite à tiques (TBE)

L'encéphalite à tiques (TBE) est une infection qui atteint le système nerveux central et qui peut provoquer de lourdes et longues séquelles.

Après une incubation d’une à deux semaines, la maladie débute brutalement comme une grippe, avec de la fièvre, des maux de tête et des frissons.

Ensuite apparaissent, chez 20 à 30% des malades, des symptômes dus à une atteinte du cerveau (encéphalite) : prostration (état d'abattement profond) ou agitation, somnolence, délire, troubles du tonus des muscles, pertes d’équilibre, avec 2 à 3% de décès et des séquelles (paralysies) dans 10 à 20% des cas.

Il n’existe aucun médicament antiviral spécifique contre cette maladie. Le traitement vise uniquement à soulager les symptômes. La convalescence de la maladie est longue, des séquelles neurologiques ou psychiatriques pouvant persister après la guérison. 

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC)

La FHCC est une infection causée par un virus qui peut provoquer chez l’humain de la fièvre, des frissons, des troubles digestifs et, dans de rares cas, une maladie hémorragique avec des saignements incontrôlés.

Aucune contamination humaine n’a été signalée en France à ce jour.

Tiques : conseils à appliquer pour se protéger et éviter les morsures (et non piqûres)

Quelques gestes de base permettent de se protéger et de réduire les risques de morsures (et non piqûres) de tiques lorsqu’on pratique des activités en pleine nature ou dans un environnement avec de la végétation.

Se protéger avant et pendant une sortie

  • Portez des vêtements couvrant la plus grande partie du corps (pantalons et manches longues) ainsi que des chaussures fermées. Les vêtements clairs permettent de repérer rapidement les tiques. Rentrez votre chemise dans le pantalon, et le bas de pantalon dans vos chaussettes.
  • Portez un chapeau ou une casquette.
  • N'hésitez pas à emporter un tire-tique et du désinfectant avec vous.
  • Restez sur les sentiers et évitez de marcher dans les herbes hautes ou les broussailles.
  • Ne vous asseyez pas directement à même le sol : utilisez un tissu (nappe, serviette), de préférence de couleur claire pour repérer les tiques.
  • Examinez régulièrement vos vêtements et les parties de votre corps qui sont entrées en contact avec la végétation : les tiques ne se fixent pas immédiatement dans la peau.
  • Si vous utilisez des produits anti-tiques, vaporisez-les de préférence sur les vêtements et chaussures. Attention aux contre-indications pour les enfants et les femmes enceintes.

Faire preuve de vigilance au retour d’une sortie

  • Prenez une douche.
  • Lavez vos vêtements.
  • Inspectez tout votre corps, et plus particulièrement les zones chaudes et humides : genoux, coudes, aisselles, aine, orteils, organes génitaux, cuir chevelu, oreilles, etc. Demandez à une autre personne d'inspecter les zones inaccessibles comme le dos, ou utilisez un miroir. Portez une attention particulière à la tête et au cuir chevelu des enfants : les tiques les plus petites peuvent vous échapper.
  • Répétez cet examen pendant les jours qui suivent l'activité.

Si vous avez des animaux 

  • Utilisez un produit anti-tiques pour vos chiens et chats.
  • Vérifiez régulièrement le pelage de vos animaux, notamment après une sortie.

Tiques : que faire en cas de morsure (et non piqure) ?

En cas de morsure (et non piqûre) de tique, il faut retirer la tique le plus rapidement possible à l'aide d'un tire-tique. Plus vous attendez pour la retirer, plus le risque de contamination augmente.

Comment enlever la tique correctement ?

Utilisation d'un tire-tique pour retirer une tique
  • Utilisez un tire-tique et uniquement un tire-tique. Ils sont vendus en pharmacie.
  • Glissez le crochet du tire-tique sous la tique, sans l'écraser, et assurez-vous d'être au plus près de la peau.
  • Tournez doucement le crochet jusqu'à ce que la tique se décroche.
  • Désinfectez la zone de la morsure et lavez-vous les mains.
  • Profitez-en aussi pour vérifier que vous n'avez pas d'autres tiques sur le corps.

Il est ensuite nécessaire de surveiller régulièrement la zone mordue durant les semaines suivantes.

Pensez à prendre une photo de la tique pour la montrer à votre médecin en cas de consultation.

Vous pouvez également signaler votre morsure en participant au programme de recherche CITIQUES

Ce qu’il ne faut pas faire en cas de morsure (et non piqure) de tique

  • Ne pas attendre que la tique tombe toute seule.
  • Ne pas comprimer ni écraser la tique entre ses doigts, cela risquerait de lui faire régurgiter des bactéries.
  • Ne pas tirer sur la tique et ne pas utiliser de pince à épiler : la tête de la tique risquerait de rester dans la peau, provoquant une petite inflammation, une infection ou la formation d’un kyste.
  • Ne pas utiliser d’alcool, d’éther, d’huile ni de vernis.
  • Ne jamais tenter de brûler la tique avec un briquet.

Quand faut-il consulter après une morsure de tique (et non piqure) ?

Il est conseillé de consulter un médecin à titre préventif pour les personnes dans les situations suivantes :

  • Les femmes enceintes,
  • Les enfants de moins de 8 ans,
  • Les personnes immunodéprimées,
  • Les personnes dont la tique est restée implantée plus de 36 heures ou les personnes ne sachant pas depuis quand la tique était présente ou dont la tique était gorgée de sang au moment de l'extraction.
lyme

Les personnes observant des symptômes sont également invitées à consulter rapidement un médecin en lui indiquant qu’elles ont été mordues par une tique.

Vous devez consulter votre médecin si, dans les jours ou semaines suivant la morsure :

  • une plaque rouge apparaît autour du point de morsure, formant un anneau autour. Cette plaque ne démange pas. Elle apparaît dans 80% des cas de maladies de Lyme.
  • vous ressentez les symptômes suivants : fièvre, frissons, maux de tête, fatigue anormale, douleurs articulaires ou musculaires, troubles digestifs.

Une fois le diagnostic confirmé, le médecin pourra vous prescrire un traitement antibiotique adapté.

Sans traitement, d'autres symptômes neurologiques ou articulaires peuvent apparaître, même quelques années plus tard.

Des actions pour sensibiliser la population

L’Auvergne-Rhône-Alpes est l'une des régions les plus touchées par les cas de maladie de Lyme et les cas d'encéphalite à tique.

L'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a missionné l'URCPIE (union régionale des centres permanents d'initiatives pour l'environnement) afin de sensibiliser le Grand public mais aussi les professionnels relais et les personnes pratiquant des activités physique en extérieur. 

Vous souhaitez participer à l'information et la sensibilisation ?

Des outils de communication sont à votre disposition :

Vidéo Conseils pour se protéger contre les morsures de tiques

Vous pouvez également emprunter l'exposition Info’tique en contactant la délégation départementale concernée.