Plan antichute - Un plan d'actions pour les personnes âgées en Auvergne-Rhône-Alpes
Dr Marfisi-Dubost, conseiller médical à l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes
1. Aujourd'hui, face au nombre de chutes des personnes âgées, y a-t-il urgence ?
En Auvergne-Rhône-Alpes, il y a 8 millions d'habitants, dont 1,5 million de personnes âgées de 65 ans et plus. En 2022, 21 000 personnes âgées de 65 ans et plus ont été hospitalisées pour chute grave ou invalidante. on entend par là une chute ayant entraîné une fracture ou un traumatisme crânien avec commotion cérébrale. Par exemple, il y a eu plus de 8 000 cas de traumatismes crâniens en 2022.
Parmi ces 21 000 personnes, 2 900 sont décédées dans les suites directes de la chute ou de ses conséquences.
On sait que le taux d'hospitalisation pour chute augmente plus que la population elle-même.
2. Concrètement, quelles sont les solutions qui vont être mises en place par ce plan antichute ?
Le plan régional antichute a pour vocation de faire connaître au plus grand nombre les actions efficientes et efficaces qui existent dans la prévention sur notre territoire afin que les professionnels de santé et les usagers puissent s'en emparer et mettre en place une prévention adaptée.
On sait que selon l'âge, les antécédents, les capacités physiques mais également l'environnement, une personne n'aura pas les mêmes besoins qu'une autre.
Par exemple, une personne qui est autonome à domicile et qui a 65 ans n'a pas les mêmes besoins qu'une personne qui est dépendante et qui vit en EHPAD. Alors même que ces deux personnes ont besoin d'une prise en charge adaptée.
3. Quels conseils souhaitez-vous faire passer aux personnes âgées ?
Je dirais que le mot-clé est la prévention, à savoir :
- prévenir les risques de troubles de l'équilibre et de la marche par une activité physique adaptée ;
- prévenir les risques de dénutrition avec une alimentation correcte. En effet, on pense à tort qu'avec l'âge, on a besoin de moins manger de protéines. Or, c'est faux. Il y a un risque de fonte musculaire ;
- prévenir également l'isolement social et le repli sur soi. Il faut bien maintenir le lien social ;
- prévenir également les risques de chute dans l'habitat. On sait que d'adapter son habitat peut minorer de 28 % les risques de chute ;
- et puis également prévenir les risques de iatrogénie médicamenteuse. Un traitement médicamenteux, s'il est modifié, s'il y a un surdosage ou un sous-dosage médicamenteux, peut être source de chute.