PFAS : focus sur la situation au sud de Lyon

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Consultez les informations sur la situation relative aux PFAS dans la région de Lyon. Ces informations sont très régulièrement mises à jour, notamment à la suite des comités organisés par la Préfecture du Rhône et les élus.

Les sites industriels

La plate-forme industrielle de Pierre-Bénite est constituée du site Arkema classé Seveso seuil haut et du site Daikin Chemical soumis à autorisation, au titre de la réglementation ICPE.

Les 2 sociétés produisent des polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS.

Les PFAS utilisés

2 PFAS sont actuellement utilisés sur cette plate-forme (6:2FTS, PFHxA).
D’autres PFAS ont été utilisés par le passé.
Daikin a ainsi utilisé du PFOA de 2004 à 2008.

Une étude historique prescrite par la DREAL à Arkema, remise en janvier 2023, montre :

  • une utilisation de 6:2 FTS depuis au moins 1973 ;
  • une utilisation de Surflon® de 2003 à 2016, mélange de PFAS composé de PFNA (74%), de PFunDA (16-20%), de PFtrDA (5%) et de PFOA (<5%) ;
  • une utilisation de Soreflon de 1965 à 1986 contenant du PFOA.

Extrait de l'étude sur l'historique Arkéma

À noter que le 6:2 FTS, composé rejeté principalement par Arkema, ne figure pas directement parmi les 20 PFAS déterminant la future norme eau potable de 2026. Cependant il produit un effet indirect ; c’est un composé qui se dégrade en d’autres PFAS qui eux figurent dans cette norme (notamment PFHxA, PFPeA, PFBA, 5:3 FTCA et dans une moindre mesure PFHpA).

Les équipements

Daikin a mis en service en 2017, de manière volontaire, une station visant à traiter 99 % des rejets du composé PFAS utilisé dans l’eau.

Arkema a mis en place un système de traitement par charbons actifs fin 2022 et a annoncé l’arrêt de l’utilisation du PFAS concerné, le 6:2 FTS, au 31 décembre 2024 au plus tard, ce qui a été confirmé et prescrit par arrêté préfectoral le 23 septembre 2022 (voir les actions de l’État ci-après) .

Les contrôles

Ces sites industriels sont régulièrement contrôlés par l’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (au sein de la DREAL).

  • Le site d’Arkema, étant classé Seveso seuil haut, a été inspecté 11 fois en 2020, 12 fois en 2021, 5 fois en 2022. Les inspections ont porté sur une grande diversité de points de contrôle, relevant à la fois des risques accidentels (études de dangers…) et des risques chroniques (pollutions).
  • Le site de Daikin a été inspecté 2 fois en 2020, 2 fois en 2022.

Quelles sont les nouvelles mesures prises par les services de l'Etat ?

Les services de l’État, en application du principe de précaution, ont pris au sérieux les alertes sur les taux de PFAS et les inquiétudes de la population.

Bien que les rejets des trois perfluorés utilisés par Arkema et Daikin ne soient pas réglementés à ce jour, ils ont été placés sous surveillance depuis le printemps 2022.

Contrôles ponctuels

L’inspection des installations classées de la DREAL, avec l’appui de laboratoires agréés, a réalisé plusieurs contrôles ponctuels dès qu’elle a eu connaissance des alertes formulées par l’enquête journalistique :

  • contrôles inopinés des points de rejets d’Arkema le 23/03/22 et le 28/04/22 ;
  • contrôle des eaux du Rhône et du canal usinier le 05/05/22 ;
  • contrôle inopiné des rejets de Daikin le 18/05/22.

Surveillance et mesures concernant les rejets dans l’eau

Pour aller au-delà des résultats de contrôles ponctuels, le Préfet de région a signé le 20 mai 2022 deux arrêtés prescrivant une surveillance renforcée des PFAS dans les process des usines Arkema et Daikin et leurs rejets liquides. Depuis le 1er juin 2022, les rejets sont analysés quotidiennement et les bilans sont transmis périodiquement à l’inspection des installations classées. Cette surveillance renforcée, et précisément cadrée, doit permettre de mieux comprendre les concentrations et les flux de substances et donc de mieux lutter contre les contaminations.

Arrêté préfectoral de surveillance des rejets dans l’eau - Arkema - mai 2022

Arrêté préfectoral de surveillance des rejets dans l’eau - Daikin - mai 2022

Les analyses quotidiennes sur un mois permettent d’obtenir des résultats plus représentatifs des rejets des sites en mode de fonctionnement courant des industriels que les contrôles inopinés réalisés par la DREAL au printemps ou que le prélèvement ponctuel réalisé par l’enquête journalistique. Des variations importantes peuvent en effet être constatées d’un jour à l’autre selon les modes de production.

La surveillance journalière a montré en septembre 2022, avec plusieurs mois de recul :

  • la détection dans les rejets des sites des PFAS utilisés dans les process (PFHxA pour Daikin et 6:2 FTS pour Arkema) ;
  • des teneurs relativement homogènes et modérées en PFHxA dans le rejet de Daikin, et des quantités totales de PFAS très faibles rejetées dans le milieu, qui peuvent s’expliquer par une station de traitement aux charbons actifs des effluents très performante sur le site (et optimisée au fil des mois). Certaines anomalies dans le process industriel ont néanmoins été détectées ainsi qu'un incident de bypass de la station de traitement, à l'origine de rejets ponctuellement plus importants en PFAS. Elles ont été signalées en transparence et corrigées par l'exploitant.
  • des teneurs hétérogènes et élevées en 6:2 FTS dans le rejet d’Arkema, corrélées à l'utilisation d'un produit surfactant dans le process industriel ;
  • une pollution des eaux souterraines sous la plateforme, avec ces composés PFHxA et 6:2 FTS actuellement utilisés, mais également en PFOA, PFNA et PFUnDA (utilisés par le passé). D’autres composés sont aussi détectés alors qu’ils n’ont pas été utilisés sur le site en l’état actuel des connaissances.

Au regard de ces résultats :

  • un arrêté préfectoral complémentaire concernant Daikin a été pris le 13 septembre 2022.
    Celui-ci allège la fréquence de surveillance des eaux d’alimentation du process. La surveillance quotidienne des rejets aqueux est maintenue.
  • un arrêté préfectoral complémentaire concernant Arkema a été pris le 23 septembre 2022.
    Il prescrit la cessation de l'utilisation de toute substance PFAS d'ici le 31 décembre 2024 au plus tard.
    Sans attendre cette échéance, l’État a imposé à Arkema la réduction par palier des rejets dans le Rhône du PFAS utilisé (6:2 FTS), avec un premier palier en mars 2023 (- 65 %), un autre en décembre 2023 (- 73 %), le troisième en septembre 2024 (- 80 %).

En complément de cette autosurveillance par les industriels, la DREAL a diligenté des contrôles inopinés, en septembre 2023 et décembre 2023, au niveau des points de rejets dans l’eau et dans le Rhône, dont les résultats confirment ceux de l’autosurveillance. De nouveaux contrôles inopinés seront réalisés au printemps 2024.

Résultats disponibles

Les documents ci-dessous présentent les valeurs quotidiennes mesurées dans les rejets industriels, compilées par mois. Ces résultats ont été expertisés et analysés par la DREAL.

En synthèse, les résultats récents montrent que les rejets aqueux par Daikin demeurent faibles et maitrisés (de l’ordre de quelques grammes par mois).
Les rejets du composé 6:2 FTS par Arkema sont en très nette diminution par rapport à la situation initiale, notamment grâce à la mise en place en novembre 2022 d’un traitement par ultrafiltration puis par charbons actifs.
Les quantités rejetées début 2024, de l’ordre de 15 kg en janvier, respectent d'ores et déjà le palier de réduction fixé pour septembre 2024 par arrêté préfectoral.
NB : pour la lecture des résultats de fin 2023, il convient de préciser que les installations de la plate-forme industrielle ont été à l’arrêt durant 6 semaines (en septembre et octobre 2023) pour des opérations de maintenance.

> Campagnes de 2024

> Campagnes de 2023

Les résultats ont été expertisés et analysés par la DREAL.

> Campagnes de 2022 (juin à décembre)

Les résultats ont été expertisés et analysés par la DREAL.

> Archive comparaison des premiers contrôles

Ce document établit la synthèse en juillet 2022 de l’analyse des rejets industriels avec : les valeurs de l’enquête journalistique, les valeurs trouvées lors des contrôles ponctuels par l’inspection des installations classées, les valeurs moyennes relevées par les industriels sur le mois de juin 2022. La concentration de PFAS dans les eaux souterraines d’entrées de process a aussi été mesurée 

Surveillance des rejets dans l’air

Campagnes de surveillance

Une surveillance des rejets dans l’air, au niveau des émissaires canalisés, a été initiée sous l’égide des services de l’Etat, avec deux campagnes de mesures réalisées en septembre 2022 et en février-mars 2023 sur les rejets produits par Arkema et par Daikin.

Les émissions mesurées sont en corrélation avec les deux PFAS utilisés (présence de 6:2 FTS et PFHxA) ; les analyses seront consolidées d’ici l’été 2023.

D’autres campagnes seront réalisées, chaque semestre sur 2023-2024, ainsi qu’une étude de dispersion. Pour rappel, il n’existe pas de valeur limite d’émission (en concentration ou en quantité) dans la réglementation en vigueur.

Une campagne d'analyse des retombées est en cours depuis fin 2023, sur une période de 90 jours.

Résultats disponibles

D’après les deux premières campagnes de mesures :

Pour Daikin, la quantité de PFAS rejetée dans l’air canalisé est de l’ordre de 40g par jour. Le PFHxA, actuellement utilisé, représente plus de 95% de ce flux.
(à noter qu’une vérification est en cours par les services de l’Etat concernant le classement d’un composé supplémentaire, relevant potentiellement de la famille des PFAS).

Pour Arkema, la quantité de PFAS rejetée dans l’air canalisé est de l’ordre de 60 g par jour. Ce rejet est essentiellement composé de 6:2 FTS et de PFHxA. Néanmoins une présence rémanente d’autres composés a été relevée dans la 2e campagne (PFNA et PFUnDA), ce qui a donné lieu à un nettoyage des lignes d’évents et au remplacement de 1500 manches de filtration.

Unité "pre-compound" de Daikin

La société Daikin a créé début 2024 une nouvelle unité de production de polymère additivé dite « pre-compound », sans que ce projet nécessite une nouvelle autorisation d’exploiter de la préfecture. Toutefois la société a dû répondre aux nombreuses demandes de compléments de la DREAL quant au dossier déposé.

Ce nouvel atelier ne conduit pas à des rejets en PFAS dans l’eau (une surveillance a été prescrite à l’exploitant afin de vérifier l’absence totale de rejets aqueux).

Concernant les rejets dans l’air, la préfecture du Rhône a pris des mesures fortes pour encadrer au maximum le fonctionnement de l’atelier, par un arrêté du 1er février 2024 qui prévoit les dispositions suivantes :

  • considérant que cette installation peut rejeter des PFAS dans l’air (de l’ordre de quelques dizaines de grammes par jour), une valeur limite de 1mg/Nm3, très restrictive, est prescrite à Daikin concernant les émissions dans l’air des poussières, qui peuvent contenir les additifs utilisés. Elle est quarante fois inférieure à la valeur limite d’émission prévue par l’arrêté ministériel du 27 décembre 2013 applicable à la rubrique ICPE dont relève cette installation de Daikin. Elle consiste à appliquer la valeur la plus basse des Niveaux d’Émissions Associés aux Meilleures Techniques Disponibles (NEA-MTD), c’est-à-dire une fourchette de valeur européenne qui a été définie récemment pour ce secteur industriel, sans attendre son application obligatoire pour fin 2026.
  • un plan de substitution a immédiatement été demandé à l’industriel, même si cela ne figure pas dans la réglementation européenne actuellement. En effet, le principe de substitution est un principe majeur de gestion, au niveau international, des PFAS. Un délai de trois ans est accordé conformément aux durées nécessaires pour élaborer un tel plan de substitution.

La démarche qu’ont adoptée ici les services de l’État d’Auvergne-Rhône-Alpes consiste donc à encadrer cette installation pour prévenir les risques pour l’environnement, la santé et la sécurité, en adoptant vis-à-vis de l’industriel des exigences bien supérieures à celles de la réglementation nationale et européenne.

Arrêté préfectoral du 1er février 2024 - Daikin - atelier pre-compound

Enfin, un plan d’actions est en cours sur les composés organiques volatils (COV) du site de Daikin, dont certains sont des PFAS, pour réduire les rejets dans l’air de 92 %, en appliquant les valeurs de rejets des meilleures techniques disponibles. Cette réduction des rejets devrait être effective à l’été 2024.

Première campagne de surveillance

Le Préfet du Rhône a signé le 1er juillet 2022 deux arrêtés prescrivant un programme de mesures dans l’environnement, par les exploitants des usines Arkema et Daikin.

Conformément au délai prescrit, ils ont proposé à la DREAL un programme de surveillance mutualisé des PFAS sur et autour de la plate-forme industrielle, au niveau du sol, des végétaux, de l’air ambiant, des eaux souterraines amont. Tous les usages sensibles dans un rayon de 1 km autour de la plate-forme ont été recensés et quatre points témoins (jusqu’à 4,5 km) ont été définis. La DREAL a demandé certains compléments et précisions quant à ce protocole, qui a été définitivement validé en août 2022. Les mesures ont été réalisées de septembre à novembre 2022, pour rechercher les 20 PFAS objets de la future norme sur l’eau potable, ainsi que les PFAS spécifiquement utilisés par les exploitants de Pierre-Bénite.

Arrêté préfectoral de surveillance environnementale - Daikin - juillet 2022

Arrêté préfectoral de surveillance environnementale - Arkema - juillet 2022

Résultats sur les sols

13 points de mesures ont été établis ainsi que 4 points témoins. Les résultats montrent une imprégnation globale en PFAS y compris sur les points témoins, bien qu’alors sur de faibles valeurs. Sur Pierre-Bénite, des dépassements très localisés des valeurs repères européennes* disponibles sont observés sur certains PFAS (notamment PFNA et PFUnDA), particulièrement aux abords immédiats de la plate-forme industrielle (secteur Brotillon).
Ces données n’appellent pas, en l’état de la réglementation nationale et compte tenu du faible risque d’exposition, de recommandations particulières à l’échelle locale.

* Il n’existe aucune valeur réglementaire française pour les PFAS dans les sols. Une recherche bibliographique au sein d’organisme internationaux a permis de compiler plusieurs valeurs repères qui sont purement indicatives et ne sont pas des valeurs sanitaires.

Accédez aux résultats des mesures réalisées sur les sols 

Synthèse résultats sols-poussières de la campagne ANSES

Résultats sur les végétaux

4 points de mesure ont été établis et 4 points témoins sur différents végétaux de saison. Un seul dépassement des valeurs repères danoises* est constaté.
Le dépassement concerne le composé PFNA (jusqu’à 25 fois la valeur repère sur les carottes), aux abords immédiats de la plate-forme industrielle (secteur Brotillon - jardin potager Arkema).
Ces données seront fournies à l’Institut national de l’environnement iIndustriel et des risques (INERIS) et à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) pour alimenter l’élaboration au niveau national de recommandations en complément du plan exploratoire pluriannuel (2022-2025) de la contamination des denrées alimentaires par les PFAS lancé par le ministère de l’agriculture en application de la recommandation UE 2022/1431 du 24 août 2022 relative la surveillance des PFAS dans les denrées alimentaires.

* Il n’existe aucune valeur réglementaire française pour les PFAS dans les végétaux. Une recherche bibliographique au sein d’organisme internationaux a permis de référencer des valeurs repères qui sont purement indicatives et ne sont pas des valeurs sanitaires.

Accédez aux résultats des mesures réalisées sur les végétaux 

Résultats sur l’air ambiant

13 points de mesures ont été établis sur 90 jours, dont 4 points témoins. Les composés majoritairement retrouvés sont le 6:2 FTS et le PFHxA, surtout aux abords directs de la plate-forme industrielle, en cohérence avec l’usage actuel des PFAS.
Les résultats sont rassurants puisque toutes les concentrations en PFAS mesurées sont largement inférieures aux valeurs repères les plus restrictives au niveau international.

Accédez aux résultats des mesures réalisées sur l'air ambiant


Seconde campagne de surveillance

Deux arrêtés préfectoraux complémentaires viennent renforcer cette surveillance de l’environnement autour de la plateforme industrielle. La préfète du Rhône a signé celui concernant Arkema le 14 juin 2023 et celui concernant Daikin, le 7 juillet 2023. Ils permettent en particulier de consolider le programme de surveillance environnementale et d’élargir les matrices étudiées (sols, potagers, air ambiant…). Ils prévoient aussi d’approfondir les investigations sur les points sensibles ressortis en 2022 (sols des poulaillers, cours d’écoles, terrains de sport…).

Les industriels ont remis à l’été 2023 une proposition de programme de prélèvements, établi à partir d’une étude de dispersion atmosphérique, basée sur les campagnes de mesures prescrites depuis 2022 et sur les sources de rejets.

35 PFAS sont analysés (les 20 faisant l’objet de la directive sur l’eau potable, les PFAS utilisés actuellement ou par le passé dans le secteur du Sud Lyonnais).

  • Dans un premier périmètre de 500 mètres autour de la plate-forme industrielle, l’échantillonnage porte sur 17 jardins (sols, potagers, eaux d’arrosage), sur les sols de 6 écoles et d’une crèche, et sur le stade du Brotillon. Trois points témoins ont aussi été retenus. Plusieurs profondeurs de sols sont prélevées (60 échantillons de sols dans les jardins, 12 échantillons sur les écoles, 57 échantillons sur le stade du Brotillon). 91 végétaux de jardin sont analysés (feuilles, racines et fruits).
  • Dans un second périmètre au-delà des 500 mètres, jusqu’à 4 kilomètres, l’échantillonnage porte sur 14 sols de jardins, 7 sols de poulaillers ayant fait l’objet de prélèvements d’oeufs, 15 sites sensibles (établissements scolaires, parcs, EHPAD…). 46 végétaux de jardin, de types feuilles, racines et fruits, sont analysés. L’eau d’arrosage est analysée pour chaque jardin. Cela représente au global près de 125 échantillons.

Ce programme a été validé par la DREAL. Les prélèvements ont été menés entre l’été et l’automne 2023.

En l’absence de valeurs de gestion nationales pour ces milieux (sols, végétaux, eau d’arrosage), l’évaluation des risques sanitaires potentiels est délicate à ce stade. 
Une évaluation de la compatibilité de l’état des milieux avec les usages et une évaluation des risques sanitaires sont toutefois engagés, avec l’appui de l’INERIS (validation des scenarios et paramètres d’exposition) et du Haut Conseil de la Santé Publique - HCSP (pour la sélection de valeurs toxicologiques de référence à employer, sur la base des valeurs disponibles à l’étranger).

Arrêté préfectoral de surveillance environnementale - Arkema - juin 2023

Arrêté préfectoral complémentaire de surveillance environnementale - Daikin - juillet 2023

Annexe - arrêté préfectoral complémentaire de surveillance environnementale - Daikin - juillet 2023

Résultats sur l’air ambiant

13 points de mesures ont été établis sur 90 jours, dont 4 points témoins. Les composés majoritairement retrouvés sont le 6:2 FTS et le PFHxA, surtout aux abords directs de la plate-forme industrielle, en cohérence avec l’usage actuel des PFAS. Les résultats sont rassurants puisque toutes les concentrations en PFAS mesurées sont largement inférieures aux valeurs repères les plus restrictives au niveau international.

Résultats air ambiant

Résultats sur l'environnement dans le périmètre de 500 m autour de la plateforme

En synthèse, les résultats montrent une présence de PFAS dans les sols, dans les fruits et légumes des jardins potagers, dans l’eau de pluie ou de puits privés utilisés pour l’arrosage des jardins, à des niveaux globalement supérieurs aux valeurs retrouvées dans un périmètre supérieur à 500 mètres et sur des points témoins éloignés de la plate-forme industrielle. 
Les valeurs les plus significatives se situent à proximité immédiate de la plate-forme industrielle, ainsi que qu’au Sud de la plate-forme le long d’un axe de dispersion Nord-Sud.

> Concernant les sols

En l’absence de valeurs de gestion nationales, les valeurs dans les sols des jardins et des lieux sensibles (écoles, crèche, stade) ont été comparées, de manière indicative, à une valeur danoise appliquée aux lieux à usages sensibles (maximum de 0.01 mg/kg pour la somme de 4 PFAS : PFOA, PFNA, PFHxS, PFOS). Il s’agit de la valeur la plus restrictive disponible au niveau international pour la somme de ces quatre PFAS.

  • Dans les jardins, les concentrations relevées restent relativement proches de cette valeur indicative.
  • Dans le sol de la crèche, les concentrations sont sous la valeur indicative.
  • Pour 4 écoles, les concentrations sont inférieures ou très proches de la valeur indicative. Pour l’école Pablo Picasso et l’école Paul Eluard à Pierre-Bénite, les teneurs sont plus élevées et ont été contrôlées par des analyses complémentaires à l’automne 2023.
  • Pour le stade du Brotillon, 70% des échantillons dépassent la valeur indicative sur la partie enherbée. Pour la partie en terrain stabilisé, les PFAS sont détectés à l’état de traces.

Les dépassements des valeurs indicatives constatés dans les sols sont essentiellement portés par le composé PFNA. En dehors des 4 PFAS préoccupants, la présence est marquée en PFUnA.

Au niveau des points témoins, les PFAS sont détectés à l’état de traces dans les sols.

Il est rappelé que les sols constituent une source très limitée d’exposition aux PFAS.

Résultats sols (jardins, écoles, crèche, stade)

> Analyses des fruits et légumes de jardins potagers de particuliers réalisées dans le cadre de la surveillance de l'environnement autour de la plateforme Arkema

Les résultats sont très hétérogènes, selon les végétaux et même selon la période à laquelle a été effectuée le prélèvement. Les blettes, les carottes et les salades montrent un marquage plus significatif que les autres végétaux prélevés.

Les valeurs dans les végétaux ont été comparées aux valeurs recommandées par l’union européenne (par type de végétal et type de PFAS, sur les 4 PFAS les plus préoccupants). Les dépassements des valeurs recommandées sont portés par le PFNA.

En dehors des 4 PFAS les plus préoccupants, des marquages significatifs sont relevés pour les composés PFHxA, 6:2 FTS et PFPeA.

Certains dépassements sont aussi observés, ponctuellement, sur des points témoins.

Concernant les eaux d’arrosage, en l’absence de valeur de gestion opposable, les concentrations ont été comparées à la valeur de la directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine (0.1 µg/L pour la somme de 20 PFAS). La plupart des échantillons d’eaux de pluie et d’eaux souterraines dépassent cette valeur, tout particulièrement à proximité directe de la plate-forme industrielle. Ces dépassements sont portés par le PFHxA et par le PFNA. Aucun dépassement n’a été constaté concernant l’eau de ville.
Un dépassement dans les eaux souterraines a aussi été constaté au niveau d’un point témoin.

 

Recommandations et mesures sanitaires

Afin de limiter autant que possible l’exposition aux PFAS des populations, il est recommandé, dans un périmètre de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de la plate-forme industrielle Arkema-Daikin de Oullins-Pierre-Bénite :

  • de ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers des particuliers dans ce secteur
  • de ne pas utiliser l’eau des puits privés, ni les eaux pluviales, et ce quel qu’en soit l’usage.

A noter : Aucune exploitation agricole ne se situe dans le périmètre. Par conséquent, les fruits et légumes vendus sur les marchés ne sont pas concernés par cette mesure.

 

Une réflexion plus approfondie en termes de recommandations générales est menée concernant la zone supérieure à 500 m en lien avec les autorités nationales.

Il est rappelé que ces mesures sont édictées malgré l’absence de valeurs de gestion nationales pour ces milieux (sols, végétaux, eau d’arrosage). Une évaluation de la compatibilité de l’état des milieux avec les usages et une évaluation des risques sanitaires sont engagés, avec l’appui de l’INERIS (validation des scenarios et paramètres d’exposition) et du HCSP (pour la sélection de valeurs toxicologiques de référence à employer, sur la base des valeurs disponibles à l’étranger).

Résultats sur l’environnement dans le périmètre supérieur à 500m autour de la plate-forme

En synthèse, les résultats montrent une présence de PFAS à des niveaux globalement inférieurs aux valeurs retrouvées dans un périmètre inférieur à 500 mètres autour de la plate-forme industrielle.

> Concernant les sols

  • Dans les sols des jardins, les concentrations relevées sont de l’ordre de 15 µg/kg en surface pour la somme de 22 PFAS analysés, contre 49 µg/kg en surface et en moyenne dans le périmètre de moins de 500 mètres. Les concentrations moyennes des PFAS les plus préoccupants (PFNA, PFOS, PFOA, PFHxS) sont, néanmoins, à des valeurs comparables.
  • Sur les 15 lieux sensibles ayant fait l’objet de prélèvements de sols, la quasi totalité des teneurs en PFAS restent inférieures ou proches des valeurs danoises indicatives prises pour comparaison et qui sont, pour rappel, extrêmement restrictives. Un dépassement plus significatif est constaté pour un lieu (EHPAD Cardinal Maurin à Oullins-Pierre-Bénite).
    Il est rappelé que les sols constituent une source très limitée d’exposition aux PFAS.

> Concernant les jardins potagers et leur arrosage

Les résultats sont très hétérogènes selon les végétaux. L’imprégnation est globalement moins marquée que dans le périmètre de moins de 500 mètres autour de la plate-forme industrielle, avec une valeur moyenne de 0.023 µg/kg pour la somme des 4 PFAS faisant l’objet de valeurs recommandées dans le périmètre supérieur à 500 mètres, contre 0.114 µg/kg dans le périmètre de moins de 500 mètres.

Des dépassements ponctuels des valeurs recommandées sont observés pour des blettes et des oignons. Les valeurs dans les végétaux ont été comparées aux valeurs recommandées par l’union européenne (par type de végétal et type de PFAS, sur les 4 PFAS les plus préoccupants). Les dépassements des valeurs recommandées sont portés par le PFNA.

Concernant les eaux d’arrosage, en l’absence de valeur de gestion opposable, les concentrations ont été comparées à la valeur de la directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine (0.1 µg/L pour la somme de 20 PFAS). La plupart des échantillons d’eaux souterraines dépassent cette valeur, tout particulièrement au sud de la plate-forme industrielle. Aucun dépassement n’a été constaté concernant l’eau de ville et l’eau de pluie.

 

La surveillance des PFAS dans le champ de l'eau

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a surveillé, avec des campagnes exceptionnelles en juillet, septembre et décembre 2022, les PFAS dans l’eau d’alimentation issue des champs captants de la nappe alluviale du Rhône en aval de Pierre-Bénite et jusqu’au Péage de Roussillon et de la nappe alluviale du Garon.

La recherche des PFAS est désormais intégrée, depuis le 1er janvier 2023, dans le contrôle sanitaire normal de l’eau potable distribuée. Le périmètre d’analyse a été élargi en 2023, notamment sur l’Est lyonnais, à partir d’autres données provenant notamment de la DREAL et de l’agence de l’eau.

Résultats détaillés 2022

Les analyses du contrôle sanitaire mis en œuvre par l’agence régionale de santé ont été réalisées en juillet, septembre et décembre 2022. Pour chaque champ captant, une analyse a été réalisée sur l’eau brute, l’eau traitée et l’eau distribuée (c’est-à-dire au robinet).
Pour rappel, la norme eau potable qui sera appliquée en France en 2026 impose que l’eau distribuée respecte une valeur plafond de 0,1 µg/L pour la somme de 20 PFAS.

En synthèse, pour les champs captants de la nappe alluviale du Rhône :

  • Champ captant de Ternay* : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée est supérieure à 0,1 µg/L pour les trois campagnes (jusqu’à approcher 0,2 µg/L)
  • Champ captant de Grigny : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée est inférieure à 0,1 µg/L pour les trois campagnes (jusqu’à 0,08 µg/L)
  • Champ captant d’Ampuis : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée est inférieure à 0,1 µg/L pour les trois campagnes (0.04 à 0.05 µg/L)
  • Champ captant de Condrieu : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée est inférieure à 0,1 µg/L pour les trois campagnes (jusqu’à 0,04 µg/L)

 En synthèse, pour les champs captants de la nappe alluviale du Garon :

  • Champ captant de Garon Millery : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée est inférieure à 0,1 µg/L sur les deux premières campagnes (0.08 à 0.09 µg/L), et légèrement supérieure pour la campagne de décembre 2022 (0,12 µg/L)
  • Champ captant de Garon Brignais : la somme des 20 PFAS dans l’eau distribuée atteint 0,1 µg/L pour la campagne de juillet, puis est inférieure pour les campagnes de septembre et décembre 2022.

Ces résultats indiquent un dépassement de la norme eau potable sur le champ captant de Ternay (jusqu’à 2 fois). Il alimente ponctuellement les champs captants de la nappe du Garon, induisant des teneurs en PFAS proches de la norme.
Néanmoins, les PFAS considérés comme les plus dangereux au niveau européen (PFOA, PFOS, PFHxS, PFNA) demeurent en concentrations limitées dans ces résultats.

*Alors que tous les résultats de la campagne de décembre 2022 ont montré, pour tous les points de prélèvements, des résultats concordant avec les campagnes précédentes, un prélèvement réalisé le 1er décembre 2022 à Grigny (dépendant du champ captant de Ternay) a présenté un résultat de 0,325µg/L. Ce résultat est surprenant puisque les valeurs des autres prélèvements sur ce secteur sont restées cohérentes, la seule différence étant qu’ils ont été réalisés plus tard dans le mois. L’Agence régionale  et l’exploitant ont, chacun de leur côté, commandé des contrôles supplémentaires, qui ont finalement donné des résultats « classiques », et même légèrement plus faibles que d’habitude (0,110 µg/L).

Deux hypothèses peuvent expliquer le résultat obtenu à Grigny :

1. Une erreur dans l’analyse réalisé par le laboratoire : les méthodes de recherche de ces molécules sont encore en cours de développement, et les limites de quantification (le fait de pouvoir donner un résultat chiffré, et pas seulement une indication du type présence/absence) sont à 0,005 µg/L ; cette limite de quantification est très proche des résultats retrouvés molécule par molécule, or plus on s’approche de cette limite, plus la marge d’erreur est importante, ce qui pourrait expliquer le résultat final ;

2. Le passage d’un pic de pollution : la nappe alluviale du Rhône, qui alimente les forages du champ captant de Ternay, est en communication avec le fleuve Rhône ; donc le passage d’un pic de contamination dans le Rhône pourrait se retrouver, atténué, au niveau des forages.

Les résultats des contrôles supplémentaires ont confirmé un retour à la normale.

Les résultats détaillés sont accessibles sur le site « Eau potable » du ministère chargé de la santé

Recommandations et mesures sanitaires

L’ARS ne recommande pas de restriction de la consommation de l’eau issue de ces champs captant.
Concernant le champ captant de Ternay, au regard des dépassements de la valeur réglementaire sur l’eau potable constatés en 2022 et 2023, faisant suite aux contrôles sanitaires diligentés par l’ARS, et en parallèle des travaux d’expertise scientifique conduits par l’ANSES, un plan d’action, associant les collectivités et les services de l’État, va être déployé au niveau local. Il comprend, entre autres, la poursuite des investigations portant sur les rejets industriels et la réalisation des travaux nécessaires au rétablissement de la qualité de l’eau, par les collectivités avec le soutien de l’État.

Milieux aquatiques

Les acteurs du comité du bassin Rhône-Méditerranée, dont la DREAL, se sont mis en ordre de marche pour décliner dès l’été 2022 le nouvel arrêté ministériel qui élargit la surveillance des eaux, intégrant une surveillance renforcée de composés PFAS. L’arrêté Programme de surveillance du bassin Rhône-Méditerranée 2022-2027 a ainsi été signé le 1er juillet 2022 par le Préfet coordonnateur de bassin, après une approbation par le bureau du comité de bassin le 24 juin.

Par ailleurs, la DREAL a établi une cartographie de la présence de PFAS du secteur de la plate-forme de Pierre-Bénite et du secteur des captages de Grigny-Ternay. Les analyses portent sur les eaux superficielles (7 points de prélèvement), les eaux souterraines (11 points de prélèvement), les stations d’épuration de Pierre-Bénite et Saint-Fons (entrée station et rejet station). Un plan d’échantillonnage a été validé avec l’appui du BRGM. Les prélèvements ont été réalisés en juillet 2022 et les résultats ont été reçus en août 2022.

Résultats

Les analyses menées par la DREAL, avec l'appui du BRGM mettent en évidence une pollution multi-facteurs : en partie liée aux usages actuels et en partie aux usages historiques, liée aux rejets industriels mais pas uniquement (par exemple, l'usage par le passé de mousses anti-incendies contenant des PFAS sur des sites de la vallée de la chimie a vraisemblablement généré des pollutions). Plus précisément :

  • pour les eaux superficielles : la pollution constatée est faible. Seul un composé PFAS est détecté (le 6:2 FTS, utilisé par Arkema) en deux points de mesures, dans le canal de fuite au niveau de Solaize (0,25 µg/L ) et dans le Rhône au niveau de Ternay (0,28 µg/L).
  • pour les eaux souterraines : la pollution apparaît plus significative et assez hétérogène. 80 % des mesures sont très faibles puisqu’elles se situent sous les seuils de détection. Néanmoins le composé 6:2 FTS (utilisé par Arkema) est détecté sur une grande partie de la zone d’étude (3,9 µg/L au point 2 ; 0,31 au point 4 ; 0,04 au point 6). D’autres PFAS sont également détectés en plusieurs points. Enfin, le composé 6:2 FTAB, contenu dans certaines mousses anti-incendies, est également mesuré à des concentrations significatives dans la nappe d’eaux souterraines au droit du Port de Lyon Edouard Herriot (un lien avec l’accident de 1987 est une hypothèse envisagée). 

Stations d’épuration

Plusieurs stations d’épuration dans le sud et sud ouest de Lyon ont été analysées en 2022 et 2023.

Résultats

  • eaux en entrée et sortie des stations d’épuration de Pierre-Bénite et Saint-Fons - analyses 2022 : seul le composé 6:2 FTAB a été détecté (1,4 µg/L – 0,73 µg/L en entrée-sortie de la station de Pierre-Bénite, 0,35 µg/L- 0,27 µg/L en entrée-sortie de la station de Saint-Fons).

    Résultats stations d'épuration Pierre-Bénite et Saint-Fons - 2022 pdf - 42 ko

  • eaux en entrée et sortie de la station d’épuration de Messimy (12 000 équivalents habitants environ). On retrouve des concentrations PFAS avec un profil et des teneurs similaires à ceux de l’eau potable qui alimente en partie ces systèmes et qui provient de la nappe alluviale du Rhône. La somme des 20 PFAS est comprise entre 100 et 150 nanogrammes par litre environ.

  • eaux en entrée et sortie de la station d’épuration de Givors (90 000 équivalents habitants environ). Les analyses ont été menées par les services de l’Etat en lien avec le SYSEG, gestionnaire de la station. On retrouve des concentrations PFAS avec un profil et des teneurs similaires à ceux de l’eau potable qui alimente en partie ces systèmes et qui provient de la nappe alluviale du Rhône. La somme des 20 PFAS est comprise entre 100 et 150 nanogrammes par litre environ.

    Résultats eau entrée-sortie stations Messimy et Givors - 2023 pdf - 73.1 ko

  • boues des stations de Messimy et Givors : hormis un résultat élevé en sortie de station d’épuration de Givors en mars 2023 avec une somme des 20 PFAS analysés de 60 microgrammes par kilogramme de matière sèche, les types et concentrations de PFAS présents dans les boues des stations d’épuration de Messimy et de Givors sont comparables, avec une teneur totale de l’ordre de 6 à 10 microgrammes par kilogramme de matière sèche, qui respecte les valeurs repères disponibles dans certains pays européens.

    Résultats boues Messimy et Givors 2023 pdf - 78.4 ko

    Repères européens sur les boues pdf - 51.3 ko

Sédiments

La DREAL a analysé les sédiments sur le cours d’eau et le bassin versant du Garon, à la suite des teneurs en PFAS détectées dans les poissons du Garon, du même profil que les poissons du Rhône. Deux hypothèses de transfert de pollution ont été faites :

  • la contamination par les rejets des stations d’épuration elles-mêmes alimentées par les effluents issus de l’eau potable puisée dans les captages dans la nappe alluviale du Rhône,

  • la contamination par le système d’irrigation du bassin versant du Garon qui provient d’un pompage dans le Rhône .

Des analyses des sédiments du Garon en amont et en aval des rejets de la station d’épuration de Messimy ont ainsi été conduites. Par ailleurs, des prélèvements de sédiments ont été effectués dans le lac de Combe Gibert sur la commune d’Orliénas qui est le point d’arrivée de l’eau pompée dans le Rhône avant son départ dans le réseau d’irrigation agricole du sud-ouest lyonnais.

Résultats

Les PFAS sont très peu présents dans les sédiments du Garon en amont et en aval de la station d’épuration de Messimy : seulement 3 PFAS détectés, avec des concentrations proches des limites de quantification.
Les PFAS sont en revanche présents dans les sédiments du lac de Combe Gibert. L’hypothèse est faite de l’entraînement des sédiments fin du vieux Rhône avec l’eau pompée pour l’irrigation. Au vu de ce constat, dès juin 2023 l’État a recommandé de ne pas consommer les poissons issus de la pêche de loisirs dans ce lac.

Résultats sédiments Garon et Lac Combe Gibert pdf - 58 ko

La surveillance des PFAS dans les denrées alimentaires

Analyses des fruits et légumes de jardins potagers de particuliers réalisées dans le cadre de la surveillance de l'environnement autour de la plateforme Arkema 

> Dans le périmètre de 500 m autour de la plateforme

35 PFAS ont été analysés sur plus de 125 prélèvements réalisés dans des jardins (analyse des sols, potagers et eaux d’arrosage), dans les sols de 15 sites sensibles (écoles, collèges, parcs...), dans les sols qui ont fait l’objet de prélèvement d’oeufs, dans un périmètre inférieur à 500 m et un autre supérieur à cette même distance autour de la plate-forme industrielle.

Les résultats montrent une présence de PFAS dans les sols, les fruits et légumes et l’eau de pluie ou de puits privés utilisée pour l’arrosage des jardins dans le périmètre de 500 mètres autour de l’usine Arkema.

Les résultats sont très hétérogènes, selon les végétaux et même selon la période à laquelle a été effectuée le prélèvement. Les blettes, les carottes et les salades montrent un marquage plus significatif que les autres végétaux prélevés.

Les valeurs dans les végétaux ont été comparées aux valeurs recommandées par l’union européenne (par type de végétal et type de PFAS, sur les 4 PFAS les plus préoccupants). Les dépassements des valeurs recommandées sont portés par le PFNA.

En dehors des 4 PFAS les plus préoccupants, des marquages significatifs sont relevés pour les composés PFHxA, 6:2 FTS et PFPeA.

Certains dépassements sont aussi observés, ponctuellement, sur des points témoins.

Concernant les eaux d’arrosage, en l’absence de valeur de gestion opposable, les concentrations ont été comparées à la valeur de la directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine (0.1 µg/L pour la somme de 20 PFAS). La plupart des échantillons d’eaux de pluie et d’eaux souterraines dépassent cette valeur, tout particulièrement à proximité directe de la plate-forme industrielle. Ces dépassements sont portés par le PFHxA et par le PFNA. Aucun dépassement n’a été constaté concernant l’eau de ville.

Un dépassement dans les eaux souterraines a aussi été constaté au niveau d’un point témoin.

Recommandations et mesures sanitaires

Afin de limiter autant que possible l’exposition aux PFAS des populations, il est recommandé, dans un périmètre de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de la plate-forme industrielle Arkema-Daikin de Oullins-Pierre-Bénite :

  • de ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers des particuliers dans ce secteur,
  • de ne pas utiliser l’eau des puits privés, ni les eaux pluviales, et ce quel qu’en soit l’usage.

A noter : Aucune exploitation agricole ne se situe dans le périmètre. Par conséquent, les fruits et légumes vendus sur les marchés ne sont pas concernés par cette mesure.

 

Une réflexion plus approfondie en termes de recommandations générales est menée concernant la zone supérieure à 500 m en lien avec les autorités nationales.

Il est rappelé que ces mesures sont édictées malgré l’absence de valeurs de gestion nationales pour ces milieux (sols, végétaux, eau d’arrosage). Une évaluation de la compatibilité de l’état des milieux avec les usages et une évaluation des risques sanitaires sont engagés, avec l’appui de l’INERIS (validation des scenarios et paramètres d’exposition) et du HCSP (pour la sélection de valeurs toxicologiques de référence à employer, sur la base des valeurs disponibles à l’étranger).

> Dans le périmètre au-delà de 500 m autour de la plateforme.

Les résultats sont très hétérogènes selon les végétaux. L’imprégnation est globalement moins marquée que dans le périmètre de moins de 500 mètres autour de la plate-forme industrielle, avec une valeur moyenne de 0.023 µg/kg pour la somme des 4 PFAS faisant l’objet de valeurs recommandées dans le périmètre supérieur à 500 mètres, contre 0.114 µg/kg dans le périmètre de moins de 500 mètres.

Des dépassements ponctuels des valeurs recommandées sont observés pour des blettes et des oignons. Les valeurs dans les végétaux ont été comparées aux valeurs recommandées par l’union européenne (par type de végétal et type de PFAS, sur les 4 PFAS les plus préoccupants). Les dépassements des valeurs recommandées sont portés par le PFNA.

Concernant les eaux d’arrosage, en l’absence de valeur de gestion opposable, les concentrations ont été comparées à la valeur de la directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine (0.1 µg/L pour la somme de 20 PFAS). 

La plupart des échantillons d’eaux souterraines dépassent cette valeur, tout particulièrement au sud de la plate-forme industrielle. Aucun dépassement n’a été constaté concernant l’eau de ville et l’eau de pluie.

La DREAL en lien avec la fédération de pêche du Rhône et les acteurs professionnels de la pêche et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), procède à des opérations de contrôle depuis fin juin 2022.

4 stations de pêche ont été définies, sur le Rhône en aval immédiat et éloigné de la plate-forme industrielle, ainsi que sur le Garon et sur le canal de Jonage pour avoir des points de comparaison. Plusieurs lots de poissons ont été prélevés, en ciblant à la fois des espèces sensibles aux accumulations de PFAS et des espèces consommées dans le cadre de la pêche privée.

Des analyses ont été menées en septembre 2022 sur les pêches de juillet.

Par ailleurs, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Rhône a lancé un plan exploratoire sur les poissons du Rhône, avec des pêches et analyses réalisées en novembre 2022 et janvier 2023. Elles ciblent de nouvelles espèces susceptibles d’être consommées sur les quatre zones pour lesquelles la DREAL avait lancé de premières investigations.
Les analyses portent sur les 4 PFAS (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS) et leur somme faisant l’objet de valeurs limites dans les aliments dans un nouveau règlement européen, paru au journal officiel le 8 décembre 2022, en vigueur depuis le 1er janvier 2023.

Résultats

Les analyses mettent en évidence que :

  • des PFAS sont présents dans toutes les espèces prélevées (Perche, Goujon, Gardon, Silure, Barbeau, Brochet, Sandre, Ablettes) et dans l’ensemble des stations de pêche ;
  • les PFAS retrouvés n’apparaissent pas directement caractéristiques de ceux utilisés sur la plateforme industrielle de Pierre-Bénite. Les concentrations les plus significatives concernent les composés PFOS, PFDA,PFTrDA, PFUnDA, PFDoDA ;
  • le composé majoritairement retrouvé est le PFOS, détecté dans la totalité des mesures et avec des concentrations importantes, qui dépassent dans les stations du Rhône et du Garon les teneurs maximales du règlement européen sur les denrées alimentaires :
    • station témoin du canal de Jonage : jusqu’à 55 µg/kg (Sandre)
    • stations de comparaison du Garon : jusqu’à 92 µg/kg (Goujon)
    • station Rhône en aval immédiat de Pierre-Bénite : jusqu’à 110 µg/kg (Perche)
    • station Rhône en aval éloigné de Pierre-Bénite (Condrieu) : jusqu’à 93 µg/kg (Perche)

Il s'agit d'un composé dont l'usage est restreint par la règlementation internationale depuis 2009. Une première hypothèse est celle d'un pollution en partie historique ; le PFOS est aussi un composé produit indirectement par la dégradation dans le temps d’autres composés PFAS.

  • les concentrations totales en PFAS dans les poissons sur le Rhône en aval immédiat de la plate-forme industrielle de Pierre-Bénite, en aval éloigné (à Condrieu) et sur le Garon sont du même ordre de grandeur. Ainsi, il n’apparaît pas de situation spécifique à Pierre-Bénite.
  • en particulier, le composé 6:2 FTS utilisé par Arkema n’est pas détecté en aval immédiat du site industriel, alors qu’il est détecté sur d’autres stations, dans des concentrations relativement faibles (station témoin du canal de Jonage - Gardon 1,2 µg/kg ; station en aval éloigné de la plate-forme industrielle – Goujon 0,97µg/kg et Perche 0,92µg/kg ; station de comparaison dans le Garon - Goujon 7,7 µg/kg).

Les services de l’État investiguent plusieurs hypothèses pour identifier l’origine de l’imprégnation. Par ailleurs, des études supplémentaires sur la zone témoin de Jonage - Grand Large sont en cours puisqu’il s’agit d’un point témoin sur lequel des dépassements des valeurs réglementaires ont été relevés.

Enfin, des analyses de sédiments ont été menées à partir de mars 2023 sur le bassin versant du Garon, en recherchant des vecteurs de transfert entre Rhône et Garon. Des concentrations en PFAS significatives ont été trouvées dans les sédiments au niveau du lac de Combe Gibert, réservoir de tête du système d’irrigation, laissant suspecter une imprégnation des poissons.

Recommandation sanitaire

Au regard des teneurs en PFOS dépassant pour certaines espèces de poissons les teneurs maximales sur les denrées alimentaires, et dans l’attente d’investigations plus complètes, les services de l’Etat recommandent de ne pas consommer les poissons pêchés dans le Rhône en aval de Pierre-Bénite et dans le Garon.

Au regard des teneurs en PFAS trouvées dans les sédiments, et dans l’attente d’investigations plus complètes, les services de l’Etat recommandent de ne pas consommer les poissons pêchés dans le lac de Combe Gibert.

La direction départementale de la protection des populations du Rhône (DDPP), en lien avec la DREAL et la DRAAF et avec l’appui des communes ont procédé à des analyses sur les œufs qui sont des marqueurs particulièrement sensibles de la présence de PFAS.

Prélèvements dans les élevages de poules pondeuses professionnels

Sept élevages professionnels de poules pondeuses présents sur les communes de Charly, Vourles, Solaize, Brignais, Orliènas, Brindas et Ternay, ont fait l’objet de prélèvement d’œufs par la DDPP.
Les résultats sont tous conformes aux valeurs règlementaires.

Résultats sur les œufs d’élevage

Résultats des analyses de mai 2023 et de septembre 2023

Résultats sur les oeufs d'élevage


Prélèvements dans les poulaillers de particuliers

La direction départementale de la protection des populations du Rhône (DDPP), en lien avec la DREAL et la DRAAF et avec l’appui des communes, a réalisé fin 2022 et début 2023 des analyses dans des œufs de poulaillers de particuliers à Pierre-Bénite, Oullins, Saint-Genis-Laval et Irigny. Les œufs sont en effet des marqueurs particulièrement sensibles de la présence de PFAS.

Résultats de la première campagne (décembre 2022-février 2023)

1. Premiers prélèvements à Pierre-Bénite et Oullins (valeurs en µg/kg de poids à l’état frais)

Consultez les résultats des prélèvements PFAS réalisés sur les oeufs (cf alternative textuelle longue)

Denrées alimentaires

Valeurs réglementaires pour les œufs :

  • Total PFOS : 1
  • PFOA 0.30
  • PFNA : 0.70
  • PFHxS : 0.30
  • Somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS : 1.7

Résultats observés pour Pierre Bénite :

  • Total PFOS : 4.57
  • PFOA 0.90
  • PFNA : 7.88
  • PFHxS : 0.09
  • Somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS : 13.44

Résultats observés pour Oullins :

  • Total PFOS : 2.45
  • PFOA 0.30
  • PFNA : 25.41
  • PFHxS : 0.14
  • Somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS : 28.30

2. Campagne élargie février 2023 à Pierre-Bénite, Oullins, Irigny, Saint-Genis-Laval

PFAS Sud Lyon : valeurs détaillées des résultats sur les oeufs (février 2023)

Résultats des prélèvements sur les oeufs (consultez le détail ci-dessous)

Résultats des prélèvements sur les oeufs :

Pierre Bénite (8 prélèvements réalisés) : résultat 8 prélèvements non conformes au règlement européen

  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOS » dépassent celles du règlement européen : 6
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOA » dépassent celles du règlement européen : 1
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 0
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFNA » dépassent celles du règlement européen : 8
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs "somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 8

Oullins (9 prélèvements réalisés) : résultat 9 prélèvements non conformes au règlement européen

  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOS » dépassent celles du règlement européen : 5
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOA » dépassent celles du règlement européen : 2
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 0
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFNA » dépassent celles du règlement européen : 9
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs "somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 9

Irigny (9 prélèvements réalisés) : résultat 7 prélèvements non conformes et 2 prélèvements conformes au règlement européen

  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOS » dépassent celles du règlement européen : 3
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOA » dépassent celles du règlement européen : 1
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 0
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFNA » dépassent celles du règlement européen : 6
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs "somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 3

Saint Genis Laval (4 prélèvements réalisés) : résultat 2 prélèvements non conformes et 2 prélèvements conformes au règlement européen

  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOS » dépassent celles du règlement européen : 1
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFOA » dépassent celles du règlement européen : 0
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 2
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs « Total PFNA » dépassent celles du règlement européen : 2
  • Nombre de prélèvements dont les valeurs "somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS » dépassent celles du règlement européen : 8

Source : Direction départementale de la protection des populations du Rhône

Les résultats montrent un dépassement, sur la plupart des points de prélèvement (26 points sur 31), des valeurs réglementaires en PFAS applicables depuis le 1er janvier 2023 au niveau européen.

L’imprégnation des œufs s’explique possiblement par celle des sols et peut aussi laisser supposer une contamination des chairs des volailles.

Afin de mieux comprendre les sources d’imprégnation, des prélèvements de terre vont être réalisés sur plusieurs sites pour lesquels des prélèvements d’œufs non conformes ont été détectés. Un questionnaire va aussi être adressé aux particuliers concernés, pour analyser le mode d’élevage et d’alimentation de leurs poules pondeuses.

Un nouveau plan de prélèvements a été réalisé en mai 2023, sur un périmètre élargi (12 nouvelles communes). Un échantillonnage, basé sur un maillage territorial permettant une représentativité spatiale des résultats a été proposé aux élus fin avril, en tenant compte de la distance par rapport à la plate-forme industrielle et des vents dominants. Les prélèvements ont été réalisés par les mairies concernées : les particuliers ont déposé leurs œufs en mairie, puis ils ont été collectés par les services de l’État pour être analysés. L’ARS a pris en charge le financement de ces analyses. Il a également été demandé aux particuliers de remplir un questionnaire sur les conditions d’élevages, qui peuvent avoir un impact sur les niveaux de contamination des œufs.

Au total, 40 échantillons ont été récoltés sur 12 communes : Lyon 7 et 8, Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, La Mulatière, Saint Fons, Sainte Foy lès Lyon, Solaize, Vernaison, Vourles.

Résultats de la deuxième campagne (mai 2023)

Le périmètre a été élargi à 12 nouvelles communes : Lyon 7 et 8, Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, La Mulatière, Saint Fons, Sainte Foy lès Lyon, Solaize, Vernaison, Vourles).

Valeurs détaillées oeufs particulier juin 2023

  • 85 % des échantillons ne respectent pas la norme européenne applicable aux produits mis sur le marché sur la somme des 4 PFAS ou sur l’un d’entre eux individuellement. 
  • 72 % des échantillons ne respectent pas la norme européenne applicable aux produits mis sur le marché au regard de la somme des 4 PFAS uniquement.

Ils présentent des teneurs en PFAS égales en moyenne à deux fois la norme pour la somme des 4 PFAS recherchés. Les valeurs les plus élevées atteignent jusqu’à six fois la norme.
Toutes les communes sont concernées par au moins un échantillon non conforme.

Les échantillons d’œufs comportant les taux les plus élevés sont situés à proximité de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite. Toutefois, plus les échantillons prélevés sont éloignés des sites industriels, plus le facteur géographique paraît moins déterminant : des échantillons proches géographiquement peuvent présenter des taux en PFAS très différents.

Les questionnaires sur les modalités d’élevage complétés par chaque propriétaire sont toujours en cours d’analyse. Ils devraient permettre d’expliquer certaines situations et d’identifier d’autres facteurs que l’origine atmosphérique.

Troisième campagne (juin 2023)

Cette campagne a été menée à l’initiative de 6 communes de la Communauté de commune du Pays de l’Ozon en lien avec la Direction départementale de protection des population du Rhône (Chasse sur Rhone, Simandres, Serezin, Ternay, Communay, Saint Symphorien d’Ozon). Elle a porté sur 6 échantillons dont les résultats ont été intégrés dans les résultats de la campagne de septembre (ainsi que sur le tableau et la carte).

Résultats de la quatrième campagne (septembre 2023)

De nouvelles investigations ont été menées en septembre 2023 sur les œufs des particuliers sur un périmètre de 29 communes réparties sur un axe Nord-Sud ainsi que sur un axe Est-Ouest, de part et d’autre de la plateforme industrielle. L’objectif était de pouvoir comparer les résultats de territoires urbains, péri-urbains et ruraux et de mieux comprendre les mécanismes de contamination.
88 échantillons de 6 œufs chacun ont été collectés.

Liste des 29 communes concernées :
Centre (élargissement des zones initialement prélevées) : Brindas, Corbas, Millery, Orliénas.
Axe Nord : Albigny s/Saône, Collonges au Mont d’Or, Genay, Lyon, Neuville s/Saône.
Axe Sud : Ampuis, Chasse-sur-Rhône, Communay, Condrieu, Givors, Grigny, Loire s/Rhône, Simandres, Ternay.
Axe EstBron, Chassieu, Genas, Pusignan, Vénissieux.
Axe Ouest : Aveize, Duerne, Meys, Saint Martin en Haut, Soucieu-en-Jarrest, Thurins.

Résultats

Les résultats sont rassurants. 
Pour l’ensemble des valeurs analysées sur les 88 échantillons d’œufs collectés, les concentrations trouvées sont inférieures (voire nettement inférieures) à celles constatées dans les secteurs plus proches de la plate-forme industrielle de Pierre-Bénite, qui avaient fait l’objet des campagnes de décembre 2022, février et mai 2023.

Le pourcentage de non-conformité avec la valeur réglementaire de mise sur le marché est de 28 %, avec une concentration maximale de 3.7 µg/kg relevée pour la somme des 4 PFAS (PFOA, PFOS, PFNA, PFHxS).
Concernant les axes Est et Ouest, les valeurs relevées pour la somme des 4 PFAS sont toutes conformes.

Le tableau d'analyses ci-dessous présente les résultats pour les 4 PFAS réglementés dans le cadre de la consommation d'aliments habituellement commercialisés.
En plus de ces 4 PFAS, il a été décidé, d'analyser la présence de 22 autres PFAS, ceci dans une démarche volontariste et exploratoire en tant que territoire pilote sur le sujet.

Résultats d’analyse des œufs prélevé chez des particuliers

Tableau : Campagnes menées depuis décembre 2022
Source : Laboratoire Laberca - Données en µg/L

Mois

Communes

Nombre d'échantillons analysés 
(1 échantillon
= 6 œufs)

Concentration
4 PFAS

PFOA + PFOS
+ PFNA + PFHxS
(µg/kg)

% non-conformité
sur la somme
des 4 PFAS

moyenne

maximum

 

 

Valeur réglementaire pour la somme des 4 PFAS

1,7

 

Dec 2022

Pierre Bénite / Oullins

2

20,87

28,3

100 %

Fev 2023

Pierre Bénite / Oullins / Saint Genis Laval / Irigny /Feyzin

31

6,38

44,79

84 %

Mai 2023

Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, La Mulatière, Lyon 7 et 8, Saint Fons, Sainte Foy lès Lyon, Solaize, Vernaison, Vourles.

40

2,95

9,9

72 %

Juin 2023

Serrezin, Chasse sur Rhône, St Symphorien d’Ozon, Simandres, Ternay, Communay

6

1,9

4,5

33 %

Sept  2023

Axe Nord : 
Brindas, Corbas, Millery, Orliénas.
Axe Sud : Albigny s/Saône, Collonges au Mt d’Or, Genay, Lyon, Neuville s/Saône.
Axe Sud : Ampuis, Chasse-sur-Rhône, Communay, Condrieu, Givors, Grigny, Loire s/Rhône, Simandres, Ternay.
Axe Est : Bron, Chassieu, Genas, Pusignan, Vénissieux,

Axe Ouest : Aveize, Duerne, Meys, Saint Martin en Haut, Soucieu-en-Jarrest, Thurins.

88 1,15 3,68

28,4 %
(21,8 % hors Lyon)

Les résultats sont visibles sur cette carte.

Recommandations sanitaires

En application du principe de précaution, il est recommandé aux personnes résidant à :
Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, Irigny, La Mulatière, Lyon 2, Lyon 7, Lyon 8, Oullins, Pierre-Bénite, Saint-Fons, Sainte-Foy-lès Lyon, Saint-Genis-Laval, Solaize, Vernaison, Vourles,
et disposant d’un poulailler :

  • de ne pas consommer les œufs produits
  • de ne pas consommer la chair des volailles.

Bonnes pratiques

Plus globalement, pour l’ensemble des particuliers consommant des œufs auto-produits, quel que soit le territoire, il est recommandé de respecter les bonnes pratiques rappelées dans le « petit guide de l’auto-consommation en tout sécurité » du ministère en charge de la santé.

Des prélèvements ont été réalisés par les services de l’Etat dans un élevage professionnel de bovins, situé à Saint-Genis-Laval. Les résultats en PFAS sont conformes aux valeurs réglementaires.

L’amélioration des connaissances des PFAS et de l’imprégnation des populations 

Les services du ministère de la transition écologique (avec l’appui de l’INERIS), en lien avec les services du ministère des Solidarités et de la Santé et plus particulièrement l’ANSES, se sont rapprochés pour engager un travail plus général sur les pollutions liées aux PFAS. Cette étude devra permettre de préciser l’état des lieux, de mieux comprendre ces polluants émergents et de combattre les pollutions. Des rendus sont attendus à partir de fin 2023 concernant des valeurs toxicologiques de référence. Cela permettra d’exploiter les résultats des analyses des prélèvements, afin d’apprécier le niveau de pollution et les incidences sur la santé.

Plusieurs actions destinées à mieux guider l’action publique sont aussi prévues dans le plan d’actions ministériel sur les PFAS de janvier 2023.

Plan d’actions ministériel sur les PFAS

Concernant la connaissance de l’imprégnation des populations, depuis le début des années 2000, Santé publique France pilote le programme national de biosurveillance. Ce programme permet d’établir des valeurs d’imprégnation de référence en population générale. Dès l’étude Esteban (2014-2016), Santé publique France a caractérisé l’exposition de la population à certaines substances de la famille des PFAS. L’enquête Albane, qui prend la suite d’Esteban, actualisera sur l’ensemble du territoire national ces valeurs de référence. Elle sera copilotée par Santé publique France et l’ANSES. La phase pilote de cette étude nationale commencera en 2024 et le terrain du premier cycle de 2025 à 2026 pour des résultats à partir de 2028 sur le volet biosurveillance. Cette étude, qui pourra faire des focus régionaux dans le futur, pourra être utile pour les acteurs menant des études de biosurveillance locales comme par exemple celle portée par la Métropole de Lyon et l’Institut éco-citoyen de Fos sur Mer. D’ores et déjà, Santé publique France apportera son expertise auprès de la Métropole de Lyon et l’Institut éco-citoyen de Fos sur Mer afin d’échanger sur la méthodologie retenue localement et ainsi garantir la compatibilité technique des résultats obtenus
avec les valeurs d’imprégnations mesurées auprès de la population générale.

Le dialogue avec les acteurs locaux

La secrétaire générale de la préfecture du Rhône, la DREAL, l’ARS, la DRAAF et la DDPP ont monté, dans le cadre de la coordination interministérielle assurée par la préfecture, un comité de suivi avec les élus de la Métropole de Lyon et des communes longeant le Rhône situées à l’aval de Pierre Bénite. Le périmètre initial du comité a ensuite été élargi pour intégrer d’autres communes volontaires et compte à présent une cinquantaine de participants.

C’est une instance de dialogue et de partage des connaissances. Des actions communes peuvent aussi être coordonnées grâce à ce comité.

Le comité s’est déjà réuni à 11 reprises : le 8 juillet 2022, le 18 août 2022, le 7 octobre 2022, le 13 décembre 2022, le 22 février 2023, le 28 avril 2023, le 16 juin 2023, le 10 juillet 2023, le 12 octobre 2023, le 12 décembre 2023 et le 4 mars 2024.