Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les HPV : 100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections liées aux HPV. 80 % des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie et plus de 25 % des cancers provoqués par les HPV touchent les hommes. Grâce à la vaccination, recommandée dès 11 ans, nous pouvons prévenir jusqu’à 90 % des infections par HPV à l’origine des cancers. Pour favoriser l’accès au vaccin, le président de la République a annoncé en février dernier, la mise en œuvre d’une campagne de vaccination auprès de tous les élèves de 5e en France qui sera ainsi déployée dans les prochaines semaines dans tous les collèges de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans le Cantal, ce sont 26 collèges et 1317 collégiens qui sont concernés.
Pilotée par l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et le rectorat de Clermont-Ferrand, cette opération d’ampleur vise à favoriser l’accès au vaccin au plus grand nombre d’enfants du département.
Entièrement prise en charge par l’Etat, et donc gratuite pour les enfants qui se feront vacciner, cette campagne contribue également à réduire les inégalités en matière de santé et de prévention.
Une couverture vaccinale à renforcer
En France la couverture vaccinale des jeunes est insuffisante au regard de la protection qu’elle offre pour leur santé future. En 2022, elle n’était que de 41,5 %[1] chez les filles et de 8,5 %[2] chez les garçons.
En Auvergne-Rhône-Alpes, elle atteint 41.6% pour les filles et 8.2 % pour les garçons[3].
Un taux bien en deçà de l’objectif national de 80 % inscrit dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers à horizon 2030.
A noter que concernant la classe d’âge spécifiquement des 12 ans, cœur de cible de cette campagne, la couverture vaccinale des jeunes filles cantaliennes est de 19 % et de 10 % pour les jeunes garçons (moyenne ARA 25% pour les filles, 15 % pour les garçons) – Source Santé publique France.
[1] Couverture vaccinale des jeunes filles en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres Santé publique France, avril 2023.
[2] En déc. 2019, la Haute Autorité de santé a annoncé la recommandation de l’extension de la vaccination contre les HPV aux garçons. Celle-ci est effective depuis le 1er janv. 2021. Couverture vaccinale des jeunes garçons en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres SPF, avr. 2023.
L’ organisation de la campagne dans le Cantal
La vaccination a été confiée au centre de vaccination porté par le centre hospitalier d’Aurillac.
Elle va se dérouler au sein même des établissements scolaires qui accueilleront les équipes mobiles issues du centre de vaccination, composées de professionnels qualifiés et équipés, renforcées régulièrement par des professionnels de santé libéraux, notamment des sages-femmes.
Les élèves qui disposeront d’une autorisation parentale et de leur carnet de santé ou carnet de vaccination pourront bénéficier de cette vaccination de manière gratuite, mais aussi de la possibilité d’effectuer un rappel d’une autre vaccination obligatoire ou recommandée.
Deux doses, à 6 mois d’intervalle au minimum, sont nécessaires pour la vaccination contre les HPV. Ainsi, la première dose sera proposée entre le mois d’octobre et décembre 2023 afin de permettre la réalisation de la seconde dose entre avril et juin 2024.
Une opération "Avant-première" lancée au collège Jean Dauzie de Saint-Mamet-la-Salvetat le jeudi 28 septembre
Cette opération « avant-première » au collège de Saint Mamet, souhaitée par les parties prenantes à l’organisation de cette campagne de vaccination (ARS, centre hospitalier d’Aurillac, Education nationale et Caisse primaire d’assurance maladie), va permettre de s’assurer que l’organisation mise en place pour les séances de vaccination est la plus efficiente possible (en termes de logistique, de fluidité du parcours, de temps d’attente notamment) et de tester le taux d’adhésion à cette campagne afin d’adapter au mieux les moyens pour la campagne qui débutera en octobre dans les autres établissements.
Une vaccination efficace et sûre pour protéger les enfants contre les cancers HPV
L’efficacité est observée dans de nombreux pays où la couverture vaccinale des jeunes adultes est élevée. C’est le cas notamment en Australie où on observe une réduction des cancers et des lésions précancéreuses du col de l’utérus et des verrues anogénitales chez les femmes et chez les hommes.
Le vaccin prévient 9 types de HPV dont 7 sont à haut risque ou potentiellement oncogènes. Il est indiqué contre les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l’utérus, de la vulve du vagin et de l’anus ; les lésions bénignes, mais très invalidantes et douloureuses qui apparaissent sur la peau et les muqueuses de l’anus et de la région génitales (verrues anogénitales ou condylomes).
