L'accident vasculaire cérébral

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AVC

L’AVC est une réelle urgence médicale, dont il faut reconnaître les symptômes et alerter immédiatement les secours en appelant le 15. De l’apparition des symptômes, jusqu’à la prise en charge chaque minute compte. »

De nombreux facteurs de risque peuvent engendrer ou favoriser un accident vasculaire cérébral :

Certains ne sont pas modifiables :

  • l'âge - le risque d'accident vasculaire cérébral augmente à mesure que l’on avance en âge;
  • les antécédents familiaux d'AVC

Ils doivent inciter à contrôler les facteurs de risque modifiables que sont :

  • une pression artérielle élevée ;
  • le tabagisme ;
  • cannabis ;
  • un diabète ;
  • un taux élevé de cholestérol ;
  • une forte consommation d'alcool ;
  • l'inactivité physique ;
  • l’obésité ;
  • une maladie cardiaque ou une fibrillation auriculaire (des battements de cœur irréguliers) ;

Les symptômes les plus fréquents sont ;

  • Une faiblesse musculaire ou paralysie (hémiplégie)
  • Un engourdissement ou perte de sensibilité
  • Des troubles du langage, difficultés soudaines à parler, impossibilité à articuler, propos incohérents ou confus, difficultés à comprendre
  • Une perte soudaine d’une partie de la vision ou d’un seul œil, des troubles visuels.

Ces signes surviennent brutalement avec ou sans céphalées.

Les Accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont de deux types : les infarctus cérébraux les plus fréquents (80 % des AVC) et les hémorragies.

Certains accidents ischémiques sont transitoires (AIT) : les signes régressent spontanément dans les premières heures. La prise en charge doit être identique car le risque de récidive précoce (dans les 24h) est élevé.

Environ 60 % des personnes qui ont fait un accident vasculaire cérébral doivent composer avec une forme de déficience comme une hémiplégie, une perte de la sensibilité, des troubles du langage et de la vue, des troubles attentionnels et de la mémoire, de troubles de l’humeur (de dépression jusqu’à 30 %).

A l’apparition d'un ou plusieurs des symptômes caractéristiques de l'AVC, un réflexe : appeler le 15
Plus la prise en charge est rapide et spécialisée, meilleur est le pronostic.

 

     

    Les unités de prise en charge

    • Les Unités neuro-vasculaires (UNV)

    Les unités neuro-vasculaires (UNV), spécialisées dans la prise en charge des AVC en urgence 24h/24 et 7j/7 disposent d’équipes spécialement formées à la prise en charge des AVC. Elles ont démontré leur efficacité :

    • mortalité diminuée de 20 %
    • augmentation du nombre de patients ne gardant pas ou peu de séquelles de 20 %.

    Ce sont des unités spécialisées dans la prise en charge des AVC. Elles sont organisées pour prendre en charge en urgence 24 h/24h et 7 jours/7 jours les patients suspects d’AVC.

    Ces unités sont composées d’un personnel pluridisciplinaire.

    • Les Soins de suite et de réadaptation (SSR)

    Une structure autorisée en SSR assure les missions suivantes : des soins médicaux, curatifs et palliatifs ; de la rééducation et réadaptation ; des actions de prévention et d’éducation thérapeutique ; la préparation et l’accompagnement à la réinsertion familiale, sociale, scolaire ou professionnelle.

    Certains SSR sont spécialisés en direction de patients dont l'affection nécessite un suivi médical spécifique comme la gériatrie, la neurologie.

    Des actions de prise en charge

    • Le Répertoire opérationnel des ressources (ROR)

    Le Répertoire Opérationnel des Ressources est un outil informatique qui doit permettre de donner une cartographie fiable et actualisée de l’offre de soins afin d’optimiser l’orientation des patients, notamment dans le cadre de la gradation des soins et des réseaux des urgences répondant aux critères réglementaires et aux recommandations nationales. Il n’est pas spécifique aux AVC.

    • TéléAVC

    Ce dispositif, basé sur le transfert d’imageries médicales entre hôpitaux, favorise la communication verbale et visuelle entre le patient, l’urgentiste et le neurologue.

    Il permet de mettre une expertise neurologique et les traitements d’urgence à la disposition d’hôpitaux ne disposant pas d’une unité neuro-vasculaire (UNV).

    Sur la région existe plusieurs dispositifs, en étoile autour de chaque UNV, permettant aux patients vivant loin de toute UNV, d’accéder à une prise en charge urgente et spécialisée dans des délais optimaux.

    C'est un logiciel d’aide à l’orientation des patients et un annuaire des soins de suite et de réadaptation de France. Cet outil permet d’assurer un meilleur suivi du parcours de soins du patient depuis le court séjour jusqu’aux soins de suite. Il n’est pas spécifique aux AVC.

    • L’hospitalisation à domicile (HAD)

    L’ARS dispose aussi d’un dispositif expérimental, qui n’est utilisé qu’en Île-de-France : l’hospitalisation à domicile de réinsertion et de réadaptation. 
    L’objectif de cette expérimentation est de faire en sorte que tout ce qui a été acquis durant la rééducation dans le centre ne soit pas perdu lorsque le patient réintègrera son domicile.

    Une équipe hospitalière de rééducation encadre le patient durant 1 à 3 mois et se déplace à domicile, 5 jours sur 7. Elle aide le patient à s’adapter à son environnement.

    • Les filières départementales

    Les animateurs de filières ont pour mission principale la constitution, l’animation et la formalisation de la filière territoriale dans toutes ces composantes (établissements de santé, établissements et services médico-sociaux et professionnels libéraux).

    L’animateur est chargé de faciliter la fluidité de la filière entre son domicile au début des symptômes à son retour au domicile sous toutes ses formes, en passant par l’alerte, la prise en charge en hospitalisation et en rééducation. Par l’analyse régulière de l’état des lieux, tant quantitatifs que qualitatifs, il repère les actions à améliorer en lien avec les acteurs de terrain.

    Atlasante

    L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes et les filières AVC des départements de la région ont réalisé un guide à destination des personnes ayant eu un Accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme crânien, de leurs proches et des professionnels de santé.

    Ce guide, décliné dans chaque département, a pour objectif de mieux faire comprendre ce que l’on appelle le handicap invisible dans les suites d’une lésion cérébrale acquise (lésion brutale du cerveau secondaire notamment à un AVC ou un traumatisme crânien).

    Certaines séquelles sont immédiatement identifiables : paralysie, difficultés de langage mais parfois, des difficultés presque imperceptibles de l’extérieur  et pourtant affectent particulièrement les personnes concernées et leurs liens avec leur environnement social, familial et professionnel.

    Elle se manifestent par une baisse de moral, une lenteur par rapport à ce que la personne pouvait faire apparemment, une difficulté pour mémoriser de nouvelles informations…

    L’objectif de ce guide est de faire la lumière sur ces handicaps « invisibles », de mieux les identifier et de proposer des éléments de réponses pour compenser les difficultés rencontrées. N’hésitez pas à la télécharger et en discuter avec les professionnels de santé !

    Consultez le site www.handicap-invisible-avc-tc.fr
    Affiche AVC Handicap invisible

     

    3e cause de mortalité en France (30.000 décès par an), l’Accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause de handicap acquis de l’adulte et la 2e cause de démence.

    Chaque année, les AVC sont la cause de 3.500 décès en moyenne dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont près de 2 000 lors des 14 000 séjours au cours desquels les établissements hospitaliers de la région Auvergne-Rhône-Alpes traitent des AVC à leur phase aigüe.

    Près de 80% des patients ainsi hospitalisés pour un AVC en 2019 avaient au moins 65 ans, 30% au moins 85 ans, et cela concernait autant d'hommes (âgés de 72 ans en moyenne) que de femmes (âgées de 77 ans en moyenne).

    On peut ajouter à ces chiffres les 5 000 séjours annuels pour accidents ischémiques transitoires (AIT), lesquels étaient beaucoup plus courts (3 jours en moyenne dans la région en 2019) que les prises en charge d’AVC (durée moyenne de 11 jours pour les AVC ischémiques, et de 14 jours pour les AVC hémorragiques).

    En 2019, en Auvergne Rhône Alpes 25 800 personnes, tous âges confondus, ont été victimes d'un accident vasculaire ou d'un traumatisme crânien (et prises en charge en hospitalisation), 23 700 ont survécu (à ce 1er séjour hospitalier).

    La prévention et la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux a été une thématique nationale de la politique de santé du gouvernement pour les années 2010 à 2014, également portée par l’ensemble des institutions et agences concernées qui se poursuit actuellement.

    Sa conception l’inscrit dans la nouvelle gouvernance du système de santé impulsée par la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative à la santé, aux patients et aux territoires (loi HPST).

    En particulier, il fixe des objectifs aux Agences régionales de santé (ARS), leur propose des outils en tant que de besoin. Cependant, pour être applicable, il laisse la plus grande place à l’adaptation territoriale en vertu du principe de subsidiarité, et préconise une adaptation aux réalités de terrain. D’où l’importance de la mise en place de de filières sur l’ensemble du territoire qui par son animation va favoriser l’interface entre les secteurs sanitaire et médico-social, le retour à domicile. La prise en charge périodique de répit en institution pour soutenir les familles est également un élément important promu par l’Agence.

    L’Agence régionale de santé Ile-de-France est en effet une dynamique régionale et veille à la complémentarité et à la cohérence des actions, avec le souci de réduire les inégalités d’accès aux soins à travers une action volontariste sur la répartition territoriale de l’offre, et de faciliter le parcours des patients.

    Le plan d’actions national AVC 2010-2014 repose sur 4 priorités, déclinées en 17 actions opérationnelles :

    • améliorer la prévention et l’information de la population avant, pendant et après l’AVC ;
    • mettre en œuvre des filières de prise en charge et les systèmes d’information adaptés ;
    • assurer l’information, la formation et la réflexion des professionnels ;
    • promouvoir la recherche et veiller aux équilibres démographiques.