
Le CNR Santé, un axe de refondation qui s’inscrit dans un projet de transformation globale
Le conseil national de la refondation (CNR), lancé en septembre 2022 par le président de la République, vise à mettre en œuvre une nouvelle méthode pour construire, ensemble et au plus près des Français, les solutions concrètes sur les grandes transformations à venir, notamment dans le domaine de la santé.
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes est chargée de piloter, pour la région, la concertation sur le champ de la santé en lien avec les Préfectures et l’Assurance maladie.
Elle s’appuie pour cela sur les conseils territoriaux de santé (CTS), instances locales de démocratie en santé pour organiser des ateliers à travers les territoires et formuler des propositions autour des thématiques suivantes :
- Le rôle et l’accès au médecin traitant ;
- L’attractivité des métiers de la santé ;
- La permanence et l’accès aux soins ;
- Les politiques de prévention.
Cette concertation vise à faire émerger des territoires des idées, des projets, des innovations concrètes et inspirantes à déployer rapidement pour améliorer la santé des Français.
Bilan de la première phase de concertation territoriale

Cette première phase de concertation a permis de réunir des professionnels de santé et représentants d’établissements sanitaires et médico-sociaux, des usagers, des élus et représentants des collectivités territoriales ainsi que des représentants d’usagers et citoyens intéressés.
Cette première phase de concertation a fait émerger de nombreuses propositions et mis en lumière des projets à mener prioritairement sur la région.
La dynamique CNR Santé va désormais se poursuivre et s’ancrer dans la durée pour renforcer la capacité des territoires à co-construire et trouver des solutions pour transformer le système de santé en région. Le CNR Santé ouvre désormais la possibilité aux ARS d’adapter les politiques de santé aux territoires et simplifier les démarches si besoin via un droit de dérogation.
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a aussi confié aux CTS la pérennisation de ces collectifs de co-construction afin de poursuivre la méthode du CNR Santé au sein des territoires.
Des projets prioritaires labellisés « CNR Santé en Auvergne-Rhône-Alpes ».
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place un comité de labellisation réunissant les directions de l’Agence et des délégations départementales, un représentant de la Commission régionale de la santé et de l’autonomie, l’Assurance maladie, pour définir les projets prioritaires à mener au titre du CNR Santé
Ces projets présentent un caractère innovant, soutenable, évaluable et reproductible.
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes va soutenir financièrement via son Fonds d’Intervention Régional (FIR) à hauteur de 3,5 M€ ces projets et apporter un support en matière d’ingénierie aux porteurs de projets qui le demandent.
A l’issue des de ses deux premières réunions, le comité a labellisé les projets suivants :
Porteur : Centre hospitalier Drôme Vivarais
Objectifs du projet : Réduire la stigmatisation et les discriminations dont peuvent être victimes les personnes présentant un trouble psychique en informant et sensibilisant à la santé mentale le grand public, les élus et les personnes en charge de l’accueil dans différentes structures et/ou collectivités au travers de ciné-débats, séances de sensibilisation des élus et professionnels de structures accueillant du public et d’émissions radios.
Porteur : Institut régional Jean Bergeret (Fondation ARHM)
Partenaires : Unis-Cité
Objectif du projet : Le projet Ambassadeurs en santé mentale s’inscrit dans le cadre de la feuille de route santé mentale et psychiatrie, en particulier de l’axe « promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer la souffrance psychique et le suicide ». Il s’adresse aux jeunes de 15 à 25 ans en situation de grande vulnérabilité psychique et repose sur un principe de pair à pair et d’aller-vers intervenant en complément des actions de prévention traditionnelles.
Il s’appuie sur un collectif de jeunes volontaires en service civique formés aux problématiques de santé mentale qui déploient plusieurs types d’actions combinées : interventions collectives en binômes au sein de structures d’accueil de jeunes, interventions sur les réseaux sociaux ou encore participation à des permanences d’écoute de jeune à jeune.
Porteur : Centre hospitalier du Vinatier
Objectif du projet : Le CADEO propose de recevoir rapidement en consultation toutes les personnes ayant des troubles psychiques.
Ce dispositif offre un entretien médical psychiatrique à courte échéance après la première demande de consultation, avec une évaluation du risque comme des besoins en soins du patient et une orientation diagnostique.
Un avis thérapeutique combiné à une prescription pharmacologique (si le patient en a besoin) et une surveillance à court terme y sont aussi réalisés.
Après évaluation de la situation, le dispositif rend un avis sur le parcours de vie et de santé mentale des consultants.
Il oriente ensuite très majoritairement les patients, qui nécessitent des soins, vers des prises en charge ambulatoires extrahospitalières (réduction des institutionnalisations) adaptées à leurs besoins tout en prenant en compte les demandes des patients. Ainsi, seulement ¼ des personnes est ensuite orienté vers le CMP, ¼ vers des psychologues libéraux et plus d’un tiers vers des suivis psychologiques en association.
Cela permet donc de n’adresser aux Centres médico psychologiques (CMP) que les patients qui présentent les troubles mentaux les plus sévères et les plus invalidants pour lesquels une prise en charge pluri-professionnelle est nécessaire.
Porteurs : URPS infirmier du 38, 42 et 63 via le Service infirmier d’orientation
Partenaires : SAMU - Centre 15 et les Service d’accès aux soins (SAS) du 38 - 42 - 63
Objectifs du projet : Le médecin régulateur est fréquemment confronté à la difficulté d’évaluer de manière fiable la situation à distance et peut se trouver contraint, dans ces conditions, à déclencher un transport sanitaire pour amener le patient aux urgences. En plus d’engorger le service, cette décision peut se révéler préjudiciable pour le patient, en particulier s’il est âgé. Pour améliorer la gestion de ces situations, il apparaît nécessaire de renforcer la réponse libérale grâce aux infirmiers avec un dispositif de sollicitation des infirmiers en exercice libéral (IDEL), en astreinte, à la demande du SAMU / SAS, pour se rendre au domicile de l’appelant, notamment en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), afin d’évaluer la situation et de déclencher une téléconsultation si nécessaire.
Il est également prévu de proposer une astreinte infirmière aux heures de PDSA dans les secteurs sous dotés, voir dépourvus, en médecins généralistes et d’être à la disposition du Centre 15 pour réaliser les visites incompressibles.
Porteur : MSP de Saint Andéol le Château / CPTS de Coteaux Rhodaniens
Partenaires : Mairie de Grigny (69), Faculté de médecine de Saint-Etienne, centre hospitalier de Givors et l’association Asalée
Objectifs du projet : L’objectif de ce projet est de mettre à disposition d’une population en zone d’intervention prioritaire, un dispositif d’accès aux soins en ville pour des patients atteints de maladies chroniques ou ayant un besoin de prise en charge s’inscrivant dans la durée.
Il doit permettre aux 10 000 habitants de Grigny de disposer d’un accès à une équipe traitante composée de médecins généralistes et de personnel paramédical
L’objectif secondaire est de promouvoir l’exercice coordonné auprès des étudiants en santé (toutes professions) et d’accompagner les jeunes professionnels en début d’exercice par un tutorat de nature à rassurer et à favoriser une installation durable.
Porteurs : Association Accueil Entraide Jeunes (AccEnt Jeunes)
Partenaires : Centre hospitalier d’Aurillac, médecins de ville, psychologues et psychiatres libéraux, ASE, secteur médico-social (ITEP, IME, SESSAD, CMPP), PMI, Education Nationale, Centre régional du psychotraumatisme et équipes régionales pédiatriques de référence sur la thématique « enfance en danger ».
Objectifs du projet : Le projet propose de construire un parcours de soins coordonné et une prise en charge thérapeutique pluridisciplinaire adaptée à destination des mineurs confrontés à une problématique d’inceste et/ ou d’agressions sexuelles sur le département du Cantal. Pour ce faire, il est prévu de :
- mettre en place un partenariat avec la Pédopsychiatrie et les autres services de soins concernés pour proposer une prise en charge rapide et adaptée.
- faire monter en compétences les professionnels en amont et en aval de la prise en charge et animer ce réseau d’acteurs (temps d’échange de pratiques, ressources, informations, formations…)
- coordonner le parcours de soins ville / hôpital pour les mineurs victimes d’inceste
Porteur : l’association de Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de la Drôme
Partenaires : dispositifs locaux de santé : CHDV/CMP, libéraux, CPEF, service addicto, UMPP, Hôpital de Crest/PASS, médecins, pharmaciens, autres dispositifs de prévention santé : ANPAA, Oppelia-Tempo, IREPS…, 3 établissements scolaires du territoire, dispositif relais et mission de lutte contre le décrochage scolaire, le secteur social : centre social/CMS/services d’aide sociale à l’enfance, la PJJ, l’insertion : Mission locale, dispositif Garantie Jeunes, associations d’insertion par l’économique, les Communes, le Conseil Départemental
Objectif général : Améliorer la santé mentale des jeunes sur le territoire Crestois – Pays de Saillans et Montélimar dans une logique d’« aller-vers » Le projet consiste à intégrer un psychologue à l’équipe de prévention spécialisée afin d’aller à la rencontre des jeunes (10-21 ans) dans une logique et de pouvoir les orienter si besoin vers le soin.
- Objectif spécifique 1 : Amener un maximum d’adolescents en situation de mal-être vers le soin psychique
- Objectif spécifique 2 : Étayer et outiller l’équipe éducative sur les questions de santé mentale et psychopathologie pour améliorer leurs pratiques en prévention/promotion de la santé
- Objectif spécifique 3 : Développer un réseau partenarial opérationnel sur les problématiques liées à la santé mentale des jeunes
Porteur : la mairie de Givors
Partenaire : l’association DanaeCare qui agit pour l’innovation en santé via des démarches de démocratie sanitaire et de coopérations multi-acteurs et en s’inspirant d’initiatives internationales.
Objectifs du projet : Le tiers-lieu santé a vocation à être le pivot dans le parcours du patient, la promotion de la santé accessible à tous, la coordination des acteurs et le développement de projets santé. L’ouverture du tiers-lieu de santé à Givors est prévue en 2024. Il rassemblera, au sein d’un même lieu, des professionnels de santé, des associations de prévention et de promotion de la santé, et des usagers dans une dynamique partenariale et pluridisciplinaire et dans une logique de mutualisation, de coopération et d’acculturation.