Moustique tigre : quand et comment est déclenchée une opération de démoustication ?

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L'ARS est chargée de mener les inspections et opérations de démoustication lorsqu'un cas de dengue, dengue, chikungunya ou zika est identifié dans la région. Retrouvez des informations pour savoir quand et comment sont menées ces opérations de démoustication.

Dans quels cas une opération de démoustication est-elle déclenchée ?

Lorsqu’un cas de dengue, chikungunya ou zika est identifié par un professionnel de santé, il le signale à l’Agence régionale de santé (ARS) via le dispositif des maladies à déclaration obligatoire (MDO). Une enquête épidémiologique est alors menée auprès de chaque patient concerné afin d’identifier les lieux fréquentés lors de leur période de virémie (période contagieuse où la personne peut transmettre le virus à un moustique lors d'une piqûre).

Dès que des lieux sont identifiés, l’Agence régionale de santé mobilise l'Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication (EIRAD), son opérateur, afin que des recherches soient réalisées dans le voisinage immédiat de la résidence des personnes concernées et des lieux qu'ils fréquentent.

L'objectif est d'identifier la présence éventuelle de moustique tigre et de prendre les mesures de contrôle adaptées, comme la suppression des gites larvaires spécifiques à cette espèce ou la mise en œuvre de traitements biocides (larvicides et adulticides) si nécessaire. Il s'agit d’éviter que des moustiques tigres présents piquent la personne malade et transmettent la maladie à d’autres personnes alentours. 

Les traitements adulticides ne sont déclenchés par les autorités sanitaires qu’en cas de risque de propagation épidémique de la dengue, du chikungunya ou de zika.

Ils sont mis en œuvre dans un périmètre de 150 m autour des lieux fréquentés par les malades dans le respect de la réglementation vis-à-vis des points ou cours d’eau (application d’une zone tampon). Ils visent à supprimer les moustiques adultes ayant pu piquer les malades. En effet, les œufs, larves et nymphes de ce moustique ne sont pas contaminants. Seul le moustique tigre adulte le devient en piquant un malade, et il ne transmet pas la maladie à sa descendance

L’Agence régionale de santé informe systématiquement les maires des communes concernées par ces interventions de terrain.

Le moustique tigre vivant dans un périmètre de 150 m, les opérations de démoustication nécessaires pour limiter le risque épidémique sont réalisées dans un périmètre très restreint.

Comment se déroule une opération de démoustication (enquête et traitement) ?

Les techniciens de l’EIRAD réalisent une enquête entomologique de terrain (recherche du moustique tigre) en faisant du porte à porte dans le voisinage des lieux fréquentés par les malades.

En raison du caractère urgent de ces opérations, seul le maire est informé. Aucun avertissement préalable de la population par courrier ou téléphone n’est possible. Les techniciens sont habilités à accéder aux espaces publics ainsi qu’aux espaces extérieurs des propriétés privées, avec la coopération des habitants.

Lors de ces enquêtes, les techniciens de l’EIRAD informent les occupants des terrains visités sur les mesures de prévention pour lutter contre le moustique tigre et les aident, le cas échéant, à identifier les gites larvaires présents au niveau de leurs espaces extérieurs.

Lorsque la présence du moustique tigre est avérée dans le secteur investigué, l’EIRAD et l’Agence régionale de santé informent le maire de la réalisation d’un traitement adulticide au niveau de ce secteur.

Seuls les habitants concernés sont informés de la réalisation du traitement par un flyer qui est déposé dans leur boite aux lettres ou affiché, selon les spécificités de leur logement (maisons individuelles ou habitats collectifs) 24h avant la réalisation du traitement. Ce traitement a lieu généralement quelques jours après l’enquête, si les conditions météorologiques le permettent.

Si aucun moustique tigre n’est trouvé, l’enquête est déclarée négative. La gestion du signalement est alors terminée.

Les traitements adulticides sont réalisés la nuit, pour éviter la présence de personnes en extérieur sur le secteur traité et limiter au maximum son impact sur les autres insectes. Bien que le produit et le dosage utilisé soient sans risque pour la population, il est fortement recommandé de suivre les précautions inscrites sur le flyer distribué dans les boites aux lettres ou affichés dans les immeubles.

Les traitements sont habituellement réalisés avec un engin autoporté utilisé pour pulvériser le produit en ULV (ultra bas volume) depuis la voirie. Les traitements sont manuportés lorsque les lieux ne sont pas accessibles avec les véhicules. Les techniciens de lutte antivectorielle sont formés et habilités à la manipulation des insecticides. Ils sont protégés par des équipements de protection individuelle adaptée lors des traitements manuportés (combinaison, masque à cartouches, gants).

Est-il possible d’éradiquer la présence du moustique tigre ?

Une fois installé, le moustique tigre ne peut plus être éradiqué car les œufs sont pondus dans de multiples gites naturels et artificiels et sont très résistants, même aux conditions très défavorables des périodes hivernales.

Pourquoi n’utilise-t-on pas les traitements adulticides pour lutter contre les nuisances liées aux moustiques tigres ?

Ces traitements adulticides n’ont aucune efficacité pour limiter les nuisances liées à cette espèce de moustiques, car ils n’ont aucun effet sur ses œufs ou ses larves. Une nouvelle population de moustiques tigres (sains) apparait donc dans les jours qui suivent l’opération de traitement. Seules des interventions de destruction des gites larvaires sont efficaces pour limiter les nuisances.

Utilisés de façon récurrente, ces traitements adulticides favorisent l’apparition d’une résistance des moustiques aux molécules utilisées, à l’origine d’un risque d’inefficacité en cas d’épidémies.

Ces traitements ne sont pas spécifiques au moustique tigre : ils sont toxiques pour tous les insectes. il n’existe malheureusement aucun insecticide qui cible uniquement les moustiques adultes.

Suis-je en droit de refuser l’accès à ma propriété ?

Les traitements adulticides ne sont programmés que dans les secteurs où existe un risque réel de circulation du virus, afin de protéger votre santé et celle de vos voisins. Vous pouvez refuser l’accès à votre propriété. Toutefois, si aucune solution opérationnelle ne permet de garantir le traitement complet de la zone, la mairie et les forces de l’ordre peuvent exceptionnellement être mobilisées pour contraindre l’accès afin de préserver la santé de la population.

Le technicien de l’EIRAD doit-il entrer à l’intérieur des logements ?

Généralement non, sauf si le seul moyen d’accéder aux jardins implique de traverser un bâtiment.

Pourquoi mon voisin n’a pas été informé du traitement ?

Dans ce cas, cela signifie que le jardin de votre voisin est situé en-dehors des limites de la zone à traiter.