Légionellose : ce qu'il faut savoir
Origines et conséquences pour la santé
La légionellose est une grave infection des poumons due à la légionelle, bactérie de type Legionella pneumophila, présente dans les eaux et les sols humides à des concentrations faibles.
La légionelle peut se développer dans les installations d’eau et y proliférer, en particulier lorsque l’eau est à une température comprise entre 20°C et 45°C.
La légionellose se manifeste au début par une toux importante et une forte fièvre. Les symptômes sont généralement similaires à ceux d’une grippe.
Elle nécessite un traitement antibiotique. La légionellose entraîne le plus souvent une hospitalisation. Elle est mortelle dans 10% des cas.
La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire (MDO) : tous les cas doivent être signalés à l'ARS par les médecins ou biologistes afin que des mesures de prévention puissent être mise en oeuvre. Consultez la page sur les MDO pour savoir plus.
En Auvergne-Rhône-Alpes, entre 200 et 400 cas de légionelloses sont déclarés chaque année.
Mode de transmission de la légionellose
La contamination de l'homme se fait par inhalation de fines gouttelettes d'eau contenant des légionelles, diffusées sous forme d'aérosols. Ces derniers sont produits par l'intermédiaire d'équipements tels que les douches, brumisateurs, humidificateurs, appareils d’oxygénothérapie, bains à remous et autres installations de balnéothérapie ou encore tours aéroréfrigérantes.
La légionellose n’est pas contagieuse entre individus. Boire de l’eau ne présente pas de risque de contamination.
Les personnes les plus à risque sont les personnes dont le système immunitaire est fragilisé :
- les personnes âgées,
- les patients souffrant d’un cancer,
- les patients ayant subi une greffe,
- les personnes ayant une maladie chronique telle que le diabète, une insuffisance respiratoire, etc.
Le fait de fumer est un facteur de risque important.
Légionellose : conseils à appliquer chez soi en prévention
Système d'eau chaude individuel : chauffe-eau, chaudière murale ou cumulus
-
Vérifier que la température de l’eau chaude est supérieure ou égale à 50°C ;
Attention, une eau trop chaude (supérieure à 50°C) peut entraîner de graves brûlures. Pour limiter le risque de brûlures au point d’usage, notamment au niveau des douches, il est fortement recommandé de mettre en place des mitigeurs thermostatiques disposant du label NF. - Faire entretenir son système d'eau chaude par un professionnel, une fois par an ;
-
Nettoyer, détartrer (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfecter les flexibles de douche, pommeaux de douche et embouts des robinets, au moins une fois par an ;
-
Remplacer tous les éléments de robinetterie vétustes ;
-
Faire couler de l'eau froide et de l'eau chaude au moins une fois par semaine au niveau des points d'eau qui sont peu utilisés (salle de bains d'appoint, bidets, etc.) et, après chaque période d'absence prolongée, au niveau de tous les points d'eau avant de les réutiliser (notamment la douche).
Le risque de contamination des installations individuelles d’eau chaude par les légionelles est faible si ces mesures sont respectées.
Les analyses pour détecter les légionelles ne sont généralement pas justifiées pour les installations individuelles.
Système d'eau chaude collectif
-
Vérifier que la température de l’eau chaude est supérieure ou égale à 50°C ;
Attention, une eau trop chaude (supérieure à 50°C) peut entraîner de graves brûlures. Pour limiter le risque de brûlures au point d’usage, notamment au niveau des douches, il est fortement recommandé de mettre en place des mitigeurs thermostatiques disposant du label NF. -
Signaler au syndic ou au bailleur les dysfonctionnements du réseau d’eau chaude (baisse de température, etc.) ;
-
Nettoyer, détartrer (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfecter les flexibles de douche, pommeaux de douche et embouts des robinets, au moins une fois par an ;
-
Remplacer tous les éléments de robinetterie vétustes ;
-
Faire couler de l'eau froide et de l'eau chaude au moins une fois par semaine au niveau des points d'eau qui sont peu utilisés (salle de bains d'appoint, bidets, etc.) et, après chaque période d'absence prolongée, au niveau de tous les points d'eau avant de les réutiliser (notamment la douche).
Les analyses sont conseillées :
- en cas de dysfonctionnement des installations,
- après travaux et/ou entretien du réseau
Ces analyses peuvent être sollicitées par l’ARS.
Utiliser de l'eau stérile pour le nettoyage et remplissage des appareils biomédicaux (appareils d'oxygénothérapie , appareils de lutte contre l'apnée du sommeil, etc.).
Légionelles : ce que les gestionnaires d'habitations ou d'établissement recevant du public doivent mettre en place
Recommandations pour les syndics de propriété et bailleurs
Les syndics de propriété et bailleurs doivent maîtriser en permanence la température :
- supérieure à 55°C en sortie de production,
- supérieure à 50°C en tout point de l’installation collective de distribution,
- inférieur à 20°C pour le réseau d’eau froide
Ils doivent également assurer une maintenance et une surveillance régulières des installations d’eau chaude.
En cas de contamination du réseau d'eau par des légionelles, les syndics de propriété et bailleurs peuvent le signaler à l'ARS. Retrouvez le formulaire de déclaration en cliquant ici.
Pour plus d'information, consultez la plaquette de sensibilisation à l'attention des gestionnaire d'immeubles d'habitations.
Obligations des gestionnaires d'établissements recevant du public (ERP)
Au niveau des installations de production et de distribution d’eau chaude sanitaire dans les établissements recevant du public (ERP), la maîtrise du risque sanitaire est basée sur le respect de 3 grands principes :
- Maîtriser la température de l'eau dans les installations par une conception et un suivi adaptés ;
- Assurer une bonne circulation de l'eau et éviter toute stagnation;
- Lutter contre l'entartrage et la corrosion des réseaux.
Pour cela, il faut respecter les 10 points suivants :
- Maintenir une température de production de l’eau chaude sanitaire supérieure à 55°C.
- Distribuer l’eau chaude à une température supérieure à 50°C tout au long du réseau et mitiger au point d’usage destiné à la toilette pour obtenir une température maximale de 50°C pour éviter les risques de brûlure.
- Contrôler, au moins une fois par mois, les températures et vérifier que les niveaux réglementaires sont atteints. Les mesures de température sont à consigner dans le fichier sanitaire.
- Simplifier les réseaux d’eau chaude sanitaire et privilégier les réseaux bouclés.
- Assurer une bonne circulation de l’eau dans le réseau en évitant toute stagnation.
- Éviter la formation de dépôts de tartre ou la corrosion dans le réseau par un entretien régulier des installations.
- Entretenir régulièrement les éléments de robinetterie.
- Avant l’arrivée des utilisateurs, réaliser des soutirages des réseaux d’eau non utilisés pendant plusieurs jours (eau chaude et eau froide).
- Après une période de fermeture prolongée, lors de la remise en service, purger et rincer l’ensemble de la production d’eau chaude et le réseau. Désinfecter après des travaux conséquents. Dans le cas où les réseaux d’eau chaude sanitaire ne sont pas utilisés pendant plusieurs semaines, réaliser des prélèvements pour l’analyse de légionelles dans les deux semaines qui précèdent l’accueil du public.
- Effectuer au moins une fois par an des analyses de légionelles pour vérifier l’efficacité des mesures mises en œuvre et s’assurer du respect des seuils réglementaires au niveau des points d’usage à risque. Les résultats sont à consigner dans le fichier sanitaire.
En cas de contamination du réseau d'eau par des légionelles, les gestionnaires des ERP doivent le signaler immédiatement à l'ARS. Retrouvez le formulaire de déclaration en cliquant ici.
Les gestionnaires d'ERP peuvent consulter le guide complet en cliquant ici.
Légionellose : les missions de l'ARS
Les investigations suite au signalement de cas de légionellose
La déclaration obligatoire de la légionellose donne lieu à une enquête épidémiologique et environnementale réalisée par l’ARS pour rechercher l’origine de la contamination et faire cesser l’exposition des personnes.
L’enquête épidémiologique est menée, par la Cellule régionale de veille et de gestion des alertes sanitaires de l'ARS, via un interrogatoire du cas (ou de ses proches) sur ses activités et les lieux d'exposition potentielle fréquentés. L'objectif est d'identifier le plus rapidement possible l'origine de la contamination.
En fonction des résultats de cet interrogatoire et suivant les directives d'investigation du Haut Conseil de Santé Publique de juillet 2013, une enquête environnementale est menée par les services Santé Environnement de l'ARS. Les investigations environnementales portent sur les installations à risques suspectées d'être à l'origine de la contamination :
- réseaux d'eau chaude sanitaire (douches, bains à remous, etc.),
- réseaux d’eau minérale naturelle en établissement thermal,
- autres installations susceptibles de générer des aérosols d’eau contaminés (fontaines décoratives, brumisateurs, tours aéroréfrigérantes par voie humide, etc.).
Ces investigations peuvent être menées avec la participation d’autres administrations telles que la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement du territoire et du logement (DREAL) ou encore la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS).
Il s’agit d’obtenir, auprès du responsable des installations identifiées comme à risque, des éléments permettant d’estimer sa bonne gestion pour empêcher la prolifération des légionelles. La réglementation fixe les dispositions minimales devant être suivies par le responsable des installations à risque. Dans le cadre de ces contrôles, l’ARS peut être amenée à proposer au préfet des mesures coercitives en cas de non-respect de la réglementation pouvant entraîner un risque sanitaire.
Le contrôle de l’application des obligations réglementaires des gestionnaires d’ERP
L'ARS assure également des missions d’inspection auprès des établissements de santé et médico-sociaux pour lesquels elle établit un programme annuel d'inspections visant à s'assurer de la maîtrise des risques de prolifération des légionelles par les responsables d'établissement (dont le contrôle de la mise en œuvre des dispositions réglementaires).
D'autres inspections peuvent également être mises en œuvre par l'ARS auprès de gestionnaires d'établissements recevant du public avec des points d'usage à risque (douches, douchettes, etc.) alimentés par une ou plusieurs productions d'eau chaude sanitaire collectives, notamment en cas de survenue de cas de légionellose.
Pour en savoir plus sur les obligations en fonction du type d'installation et du type d'établissement, consultez le site du Ministère chargé de la santé :
- spas,
- hôtels, résidences de tourisme et campings,
- les réseaux d’eau sanitaire des bâtiments d’habitation, locaux de travail, établissements de santé et autres établissements recevant du public,
- les tours aéroréfrigérantes.