Légionelles et légionellose

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La légionellose est une grave infection pulmonaire provoquée par des bactéries présentes dans l'eau : les légionelles.

Qu’est-ce que la légionellose ?

La légionellose est une grave infection des poumons nécessitant le plus souvent une hospitalisation. Cette maladie est mortelle dans 9% des cas.

Elle se manifeste au début par une toux importante et une forte fièvre. Les symptômes sont généralement similaires à ceux d’une grippe.

Elle nécessite un traitement antibiotique.

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire (MDO) auprès de l’ARS. Les cas sont signalés par les médecins ou biologistes au Point Focal Régional de l'ARS. Professionnels de santé : pour faire un signalement, rendez-vous sur la page dédiée 

Environ 200 cas de légionellose sont déclarés chaque année sur la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Qui peut être concerné ?

Les personnes à risque sont les personnes dont le système immunitaire est fragilisé : les personnes âgées, les patients souffrant d’un cancer, ceux ayant subi une greffe, ceux ayant une maladie chronique telle que le diabète, une insuffisance respiratoire…

Le fait de fumer est un facteur de risque important.

Quel est le germe responsable ?

Il s’agit de la légionelle, bactérie du genre Legionella, présente dans les eaux et les sols humides à des concentrations faibles.

Elle peut se développer dans les installations d’eau et y proliférer, en particulier lorsque l’eau est à une température comprise entre 25°C et 45°C.

Comment peut-on la contracter ?

La contamination de l'homme se fait par inhalation de fines gouttelettes d'eau contenant des légionelles, diffusées sous forme d'aérosols. Ces derniers sont produits par l'intermédiaire d'équipements tels que des douches, des brumisateurs, des humidificateurs, des appareils d’oxygénothérapie, des bains à remous et autres équipements de balnéothérapie ou encore des tours aéroréfrigérantes.

La légionellose n’est pas contagieuse entre individus. Boire de l’eau ne présente pas de risque de contamination.

 

 

Les investigations environnementales suites aux cas de légionellose

La déclaration obligatoire de la légionellose donne lieu à une enquête épidémiologique et environnementale réalisée par l’ARS pour rechercher l’origine de la contamination et faire cesser l’exposition des personnes.

L’enquête épidémiologique est menée, par la cellule régionale de veille et de gestion des alertes sanitaires de l'ARS, via un interrogatoire du cas (ou de ses proches) sur ses activités et les lieux d'exposition potentielle fréquentés, de manière à tenter d'identifier la source d'exposition à l'origine de la contamination.

En fonction des résultats de cet interrogatoire et suivant les directives d'investigation du Haut Conseil de Santé Publique de juillet 2013, une enquête environnementale est menée par les services Santé Environnement de l'ARS.  Les investigations environnementales portent sur les installations à risques fréquentés par le cas de légionellose : réseaux d'eau chaude sanitaire (douches, bains à remous, etc.), réseaux d’eau minérale naturelle en établissement thermal, autres installations susceptibles de générer des aérosols d’eau contaminés (fontaines décoratives, brumisateurs, tours aéroréfrigérantes par voie humide, etc.). Ces investigations peuvent être menées avec la participation d’autres administrations (DREAL, DREETS, …).

Il s’agit d’obtenir, auprès du responsable des installations à risque, des éléments permettant d’estimer sa bonne gestion pour empêcher la prolifération des légionelles. La réglementation fixe les dispositions minimales devant être suivies par le responsable des installations à risque. Dans le cadre de ces contrôles, l’ARS peut être amenée à proposer au préfet des mesures coercitives en cas de non-respect de la réglementation entrainant un risque sanitaire.

Le contrôle de l’application des obligations réglementaires des gestionnaires d’ERP

L'ARS assure également des missions d’inspections auprès des établissements de santé et médico-sociaux pour lesquels elle établit un programme annuel d'inspections visant à s'assurer de la maîtrise des risques de prolifération des légionelles par les responsables d'établissement (dont le contrôle de la mise en œuvre des dispositions réglementaires).

D'autres inspections peuvent également être mises en œuvre par l'ARS auprès de gestionnaires d'établissements recevant du public avec des points d'usage à risque (douches, douchettes, etc.) alimentés par une ou plusieurs productions d'eau chaude sanitaire collectives, notamment en cas de survenue de cas de légionellose.

Pour en savoir plus sur les obligations en fonction du type d'installation et du type d'établissement :

  • spas,
  • hôtels, résidences de tourisme et campings,
  • les réseaux d’eau sanitaire des bâtiments d’habitation, locaux de travail, établissements de santé et autres établissements recevant du public,
  • les tours aéroréfrigérantes.

 

 

 

 

 

Chacun d'entre nous peut agir chez lui pour lutter contre l'exposition aux légionelles.

♦ Mon eau chaude est individuelle (chauffe-eau, chaudière murale ou cumulus)

  •  Je vérifie que la température de l’eau chaude est supérieure ou égale à 50°C ;
    Attention: Une eau trop chaude (supérieure à 50°C) peut entraîner de graves brûlures.

  • Pour limiter le risque de brûlures au point d’usage, notamment au niveau des douches, il est fortement recommandé de mettre en place des mitigeurs thermostatiques disposant du label NF; 
  • Je fais entretenir, par un professionnel, mon système d’eau chaude, tous les ans;
  • Je nettoie, détartre (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfecte les flexibles de douche, les pommeaux de douche et les embouts des robinets, au moins une fois par an;

  • Je n’hésite pas à remplacer tous les éléments de robinetterie vétustes;

  • Je fais couler l'eau froide et l'eau chaude au moins une fois par semaine au niveau des points d'eau qui sont peu utilisés (2ème salle de bains, bidets, etc.) et après chaque période d'absence prolongée, pour tous les points d'eau avant de les réutiliser (notamment la douche).

A noter :

  • Le risque de contamination des installations individuelles d’eau chaude par les légionelles est faible si ces mesures sont respectées.
  • Les analyses pour détecter les légionelles ne sont généralement pas justifiées pour les installations individuelles.

 

♦ Mon eau chaude est collective

  •  Je vérifie que la température de l’eau chaude est supérieure ou égale à 50°C ;
    Attention: Une eau trop chaude (supérieure à 50°C) peut entraîner de graves brûlures.

  • Pour limiter le risque de brûlures au point d’usage, notamment au niveau des douches, il est fortement recommandé de mettre en place des mitigeurs thermostatiques disposant du label NF; 
  • Je signale à mon syndic ou à mon bailleur les dysfonctionnements du réseau d’eau chaude (baisse de température…);

  • Je nettoie, détartre (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfecte les flexibles de douche, les pommeaux de douche et les embouts des robinets, au moins une fois par an;

  • Je n’hésite pas à remplacer tous les éléments de robinetterie vétustes;

  • Je fais couler l'eau froide et l'eau chaude au moins une fois par semaine au niveau des points d'eau qui sont peu utilisés (2ème salle de bains, bidets, etc.) et après chaque période d'absence prolongée, pour tous les points d'eau avant de les réutiliser (notamment la douche).

A noter :

  • Les analyses sont conseillées en cas de dysfonctionnement des installations, après travaux et/ou entretien du réseau, et peuvent être sollicitées par l’ARS.

Pensez à utiliser de l'eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d'oxygénothérapie ou de lutte contre l'apnée du sommeil).


 

Quelles mesures doivent adopter les syndics de copropriété et les bailleurs ?

Maîtriser en permanence la température:

  • supérieure à 55°C en sortie de production,
  • supérieure à 50°C en tout point de l’installation collective de distribution,
  • inférieur à 20°C pour le réseau d’eau froide.

Assurer une maintenance et une surveillance régulières des installations d’eau chaude.

⇒ Pour signaler à l'ARS une contamination du réseau d'eau par des légionelles, cliquez ici 

Consultez la plaquette de sensibilisation des gestionnaires d'immeubles d'habitations:

Au niveau des installations de production et de distribution d’eau chaude sanitaire, la maîtrise du risque sanitaire est basée sur le respect de 3 grands principes :

  • Maîtriser la température de l'eau dans les installations par une conception et un suivi adapté ;
  • Éviter la stagnation et assurer une bonne circulation de l'eau ;
  • Lutter contre l'entartrage et la corrosion des réseaux.

10 points clés pour prévenir le développement des légionelles dans un réseau d’eau chaude sanitaire 

1. Maintenir une température de production de l’eau chaude sanitaire supérieure à 55°C.

2. Distribuer l’eau chaude à une température supérieure à 50 °C tout au long du réseau et mitiger au point d’usage destiné à la toilette pour obtenir une température maximale de 50°C pour éviter les risques de brûlure.

3. Contrôler, à minima mensuellement, les températures et vérifier que les niveaux réglementaires sont atteints. Les mesures de température sont à consigner dans le fichier sanitaire.

4. Simplifier les réseaux d’eau chaude sanitaire et privilégier les réseaux bouclés.

5. Assurer une bonne circulation de l’eau dans le réseau en évitant toutes les conditions de stagnation.

6. Eviter la formation de dépôts de tartre ou la corrosion dans le réseau par un entretien régulier des installations.

7. Entretenir régulièrement les éléments de robinetterie.

8. Réaliser des soutirages, avant l’arrivée des utilisateurs, des réseaux d’eau non utilisés pendant plusieurs jours (eau chaude et eau froide).

9. Purger et rincer l’ensemble de la production d’eau chaude et le réseau à la remise en service après une période de fermeture prolongée et désinfection après des travaux conséquents. Dans le cas où les réseaux d’eau chaude sanitaire ne sont pas utilisés pendant plusieurs semaines, réaliser des prélèvements pour l’analyse de légionelles dans les deux semaines qui précèdent l’accueil du public.

10. Effectuer au moins une fois par an des analyses de légionelles pour vérifier l’efficacité des mesures mises en œuvre et s’assurer du respect des seuils réglementaires au niveau des points d’usage à risque. Les résultats sont à consigner dans le fichier sanitaire.

 

⇒ Pour signaler à l'ARS une contamination du réseau d'eau par des légionelles, cliquez ici 

Consultez la plaquette de prévention du risque légionelles dans les établissements recevant du public:

 

Aller plus loin

Information COVID-19, ERP et légionelles

Pendant cette période de crise sanitaire, de nombreux établissements recevant du public (ERP) sont contraints à la fermeture totale ou partielle.

Dans ces établissements ou parties de bâtiment qui restent inoccupés pendant de nombreuses semaines, la stagnation de l’eau froide et de l’eau chaude dans les canalisations d’eau peut constituer un terrain favorable au développement microbien dans les réseaux, notamment les légionelles, et conduire à une dégradation de la qualité des eaux.

Pour les bâtiments partiellement ouverts, il est donc important de prévoir l’isolation hydraulique des parties du bâtiment non utilisées ou des purges sur les points d’eau non utilisés. Ces purges doivent être effectuées, au moins tous les 2 jours, en eau mitigée pour un écoulement de l’eau froide et de l’eau chaude, pendant quelques minutes et en évitant la formation et l’inhalation des aérosols d’eau (les mousseurs et pommeaux de douches doivent être retirés et/ou le personnel en charge de ces purges doivent être équipés de masque FFP3).

Il convient également, pour la santé des usagers et du public accueilli, de s’assurer de l’absence de contamination des réseaux d’eau par les légionelles. Les opérations d’entretien et de vérification décrites dans les fiches ci-après doivent donc être effectuées avant la remise en route des réseaux d’eau froide, des réseaux d’eau chaude sanitaire et des équipements à risques.

L’ensemble de ces mesures doivent être mises en œuvre dans le respect des mesures de distanciation sociale, des mesures barrières en vigueur, de la limitation du nombre de personnes en espaces collectifs et des mesures de protection individuelle prévues par les employeurs des personnes intervenant sur les réseaux.

Consultez la fiche pratique du Ministère de la Santé - Je procède à la réouverture de mon établissement. Comment maîtriser la qualité des eaux vis-à-vis des légionelles ?