Maladie de Lyme

Article

La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est transmise à l’homme par une tique, infectée par une borrelia. En Auvergne-Rhône-Alpes, le taux d’incidence de la maladie de Lyme est plus élevé qu'au niveau national : une vigilance toute particulière est donc nécessaire, tant de la part des usagers que des professionnels de santé.

La transmission de la maladie de Lyme à l'homme se fait uniquement par morsure d'une tique. Toutes les tiques ne sont pas infectées. On estime qu'une tique sur 5 est porteuse de la borrelia. Les tiques peuvent transmettre d'autres infections, telles que l'encéphalite à tique.

Pour en savoir plus sur les tiques, comment se protéger des morsures de tique et que faire en cas de morsure, consultez notre page dédiée.

Situation épidémiologique régionale

La borréliose de Lyme n’est pas une maladie à déclaration obligatoire mais fait régulièrement l’objet de signalements auprès de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis 2009, le réseau Sentinelles fournit des estimations régionales du nombre de cas et de l'incidence de la maladie.

En Auvergne-Rhône-Alpes, on estime qu'il y a 154 cas de maladie de Lyme pour 100 000 habitants.

Des disparités très importantes existent entre les départements, de 210 cas pour la Haute-Savoie à 53 cas pour 100 000 habitants pour l'Allier.

Les départements les plus touchés de la région sont :

  • la Haute-Savoie avec une estimation de l'incidence annuelle de la maladie comprise entre 197 et 210 cas pour 100 000 habitants ;
  • l'Ain avec une estimation comprise entre 129 et 157 cas pour 100 000 habitants ;
  • le Puy-de-Dôme avec une estimation comprise entre 91 et 117 cas pour 100 000 habitants.

Les populations les plus exposées sont :

  • les personnes dont l’activité professionnelle se déroule en zone boisée ou dans des herbes hautes : bûcherons, gardes forestiers
  • les personnes pratiquant une activité en milieu boisé : promeneurs et randonneurs, campeurs, chasseurs, cueilleurs de champignons, etc.

Symptômes de la maladie de Lyme

Les symptômes de la borréliose de Lyme sont très variables et peuvent se manifester de manière épisodique. Chez certaines personnes, l'infection peut passer totalement inaperçue. Toutefois, il est généralement constaté l’évolution suivante :

Dans les jours ou semaines qui suivent la morsure d’une tique : une plaque rouge, appelée « érythème migrant », apparaît autour de la zone de morsure et s'étend progressivement. La plaque atteint souvent un diamètre supérieur à 5 cm, la bordure forme un anneau. Elle ne démange pas. 

Après traitement antibiotique, l'érythème migrant disparaît en 1 à 4 semaines.

lyme

Quelques semaines ou mois plus tard : en l'absence de traitement, d'autres symptômes peuvent apparaître :

  • atteinte du système nerveux : nerfs, paralysie faciale, méningite
  • douleurs aux articulations - surtout l'arthrite du genou
  • douleurs musculaires
  • troubles cutanés, cardiaques (troubles du rythme) ou ophtalmiques.

Après plusieurs mois ou années : toujours en l'absence de traitement, des atteintes chroniques du système nerveux, des articulations ou de la peau peuvent s'installer.

Diagnostic et traitement

En 2022, la Haute Autorité de santé a publié des recommandations concernant le diagnostic et le traitement des maladies transmissibles par les tiques :

  • Pas de traitement systématique après une morsure de tique.
  • Si un érythème migrant apparaît : traitement par antibiotiques pendant 14 jours (doxycycline, amoxicilline ou azithromycine), sans nécessité d'examen complémentaire.
  • Les autres manifestations cliniques nécessitent un bilan biologique et un traitement adapté.
  • Le traitement antibiotique recommandé ne doit pas dépasser 28 jours - sauf dans le cadre d'un protocole de recherche défini par un centre spécialisé désigné par le ministère chargé de la santé.

Prise en charge des malades

Afin de répondre à l’ensemble des situations, le parcours de soins des patients est gradué en 3 niveaux de prise en charge : 

Premier niveau : médecine de ville

En cas de symptômes évocateurs, la prise en charge initiale (diagnostique et thérapeutique) est assurée par le médecin traitant. Il peut s'appuyer sur son réseau local de spécialistes : dermatologue, infectiologue, rhumatologue, neurologue, gynécologue-obstétricien, pédiatre.

Deuxième niveau : centre régional de compétence pour les maladies vectorielles à tiques

En l'absence d’amélioration des manifestations cliniques, le médecin traitant ou spécialiste peut adresser le patient à un Centre régional de compétence pour les maladies vectorielles à tiques (MVT) - dont la liste peut être téléchargée en cliquant sur le lien ci-dessous :

Désignés par l’Agence régionale de santé, ces centres sont portés par des établissements de santé qui regroupent des compétences pluridisciplinaires telles que : infectiologue, neurologue, rhumatologue, dermatologue, interniste, spécialiste de la douleur, microbiologiste, etc. Ils intègrent également des compétences pluriprofessionnelles, paramédicales et sociales, avec des kinésithérapeutes, psychologues, professionnels formés à l’éducation thérapeutique, assistantes sociales.

Troisième niveau : centre de référence inter-régional

Dans les situations très complexes, le patient peut être adressé à un centre de référence inter-régional. Outre la prise en charge des situations les plus complexes, ces centres sont chargés de faire de la recherche, d'assurer la formation et d'animer le réseau des centres de compétence de leur territoire. Les 5 centres de référence ont été labellisés par le ministère de la santé et bénéficient d’un financement spécifique pour cette mission. Le CHU de Clermont-Ferrand, associé à celui de Saint-Etienne, est le centre de référence pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.