Bronchiolite : mise en oeuvre de la campagne d'immunisation par les professionnels de santé

Article

Dans le cadre de la nouvelle campagne d'immunisation contre la bronchiolite 2024-2025 qui débute en ville et au sein des établissements de santé retrouvez des informations à destination des professionnels de santé sur les modalités d’administration, approvisionnement des différents traitements retenus au titre de la stratégie de prévention.

Professionnels et structures concernées par la campagne

 

Professionnels concernés

Calendrier et publics ciblés

En ville

  • Médecins
  • Pharmaciens*
  • Sages-femmes*
  • Infirmiers*

A partir de fin août 2024 pour les nourrissons nés après le 1er janvier 2024 (rattrapage à réaliser avant le potentiel pic épidémique de novembre) et les femmes enceintes (* à partir d'octobre 2024 pour les professionnels concernés)

En établissement de santé

  • Médecins
  • Pharmaciens
  • Sages-femmes
  • Infirmiers

A partir du 15 septembre 2024 pour tous les nouveaux nés.

Traitements disponibles pour la campagne d’immunisation en cours

Traitement Publics éligibles Données pharmacologiques

Anticorps monoclaux : palivizumab (Synagis®)

Enfants à risque élevé d’infection à VRS nés à partir du 1er janvier 2024 

  • Enfants nés à 35 semaines d’âge gestationnel ou moins et de moins de 6 mois au début de l’épidémie saisonnière à VRS ;
  • Enfants de moins de 2 ans ayant nécessité un traitement pour dysplasie bronchopulmonaire au cours des 6 derniers mois ;
  • Enfants de moins de 2 ans atteints d’une cardiopathie congénitale avec retentissement hémodynamique.

Durée de protection 1 mois (immunisation passive) 

d’où la nécessité d’un injection mensuelle pendant les périodes à risque d'infections communautaires à VRS

Anticorps monoclaux : nirsevimab (Beyfortus®)

Tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2024. Il est recommandé en priorité chez les nouveau-nés de moins d'un mois vivant leur première saison d’exposition au VRS

Durée de protection 5 mois (immunisation passive) 

Vaccin : Abrysvo®

Femmes enceintes entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée entre septembre 2024 et janvier 2025

Durée de protection de la naissance du nourrisson à ses 6 mois

Administration des médicaments

Traitement

Posologie

Administration

Traçabilité

Anticorps monoclaux : palivizumab (Synagis®)

  • 15 mg/kg, administrés une fois par mois pendant les périodes à risque d'infections communautaires à VRS

Flacons de 0,5 et 1 ml de solution injectable prête à l’emploi.

Conservation entre 2°C et 8°C à l’abris de la lumière.

 

Le palivizumab est administré par voie intramusculaire, de préférence à la face antéro-externe de la cuisse. Le muscle fessier ne doit pas être utilisé systématiquement comme site d'injection en raison du risque de lésion du nerf sciatique.

La dose doit être fractionnée si le volume à injecter dépasse 1 ml

Ne pas mélanger avec d’autres médicaments ou d’autres solvants

En ville

Traçabilité dans le carnet de santé du patient (date, dose, lot, étiquette)

Pour les établissements de santé

Traçabilité dans le dossier patient

 

Anticorps monoclaux : nirsevimab (Beyfortus®)

  • Poids < 5kg : utilisation d’une seringue à 50mg / 0,5 ml
  • Poids ≥ 5kg : utilisation d’une seringue à 100mg/ 1 ml

Seringue pré remplie prête à l’emploi (conservation 2°C-8°C).

Après sortie du réfrigérateur, utilisation possible dans les 8h et à l’abri de la lumière.

 

Administration intramusculaire, de préférence dans la partie antérolatérale de la cuisse.

> Possibilité de co-administration avec tous les vaccins.

Vaccin : Abrysvo®

  • Une dose unique de 0,5 mL entre la 24e et la 36e semaine d’aménorrhée à la femme enceinte

Poudre pour une dose dans un flacon et solvant pour solution injectable (conservation entre 2°C et 8°C)

> Après sortie du réfrigérateur et reconstitution, administration immédiate ou dans les 4 heures si conservé entre 15°C et 30°C

Administration intramusculaire dans la région deltoïdienne de la partie supérieure du bras.

 

> Abrysvo peut être administré concomitamment avec un vaccin contre la grippe ou la Covid, sans le mélanger.

 En revanche, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un intervalle d’au moins 2 semaines entre l’injection d’un vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (dTca).

Recommandation sur la stratégie de prévention

La Haute Autorité de santé n’exprime aucune préférence entre les 2 stratégies « vaccination maternelle avec Abrysvo® » et « immunisation des nourrissons par l’anticorps monoclonal nirsevimab (Beyfortus®) ». La recommandation est de déployer la campagne d’immunisation, incluant ces 2 options, sur la période allant de septembre à janvier.

Dans trois situations, l’immunisation passive avec Beyfortus® est toutefois à privilégier en l’état actuel des données :

  • lorsque la vaccination ne sera probablement pas efficace (nouveau-nés prématurés, intervalle de moins de 14 jours entre la vaccination de la mère et la naissance de l’enfant) ;
  • dans le cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée, faute de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin ;
  • s’agissant des femmes immunodéprimées, en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population.

Pour permettre aux parents de prendre une décision éclairée quant au choix qui leur convient le mieux, consulter le tableau récapitulatif des avantages et inconvénients respectifs des deux possibilité sur le site de la HAS.

Les professionnels de santé de ville sont également invités à réaliser des rattrapages sur les nourrissons, nés après le 1er janvier 2024, qui n'auraient pas encore reçu de dose avant le potentiel pic épidémique de novembre prochain

Mise à disposition des médicaments : approvisionnement et prise en charge

Au sein des établissements de santé

Traitements

Approvisionnement

Prise en charge

Beyfortus®

Les médicaments sont mis à disposition dans les établissements de santé via les circuits classiques d’approvisionnement ou via les centrales d’achat ResaH et UniHA qui proposent des marchés publics pour ces deux spécialités pharmaceutiques.

Compensation forfaitaire pour les injections ayant fait l’objet d’une déclaration des unités communes de dispensation (UCD) administrées dans le cadre d‘une hospitalisation en maternité, en néonatologie ou en pédiatrie (notice ATIH Beyfortus)

Pas de compensation forfaitaire pour les injections de doses issues du stock de la PUI réalisées dans le cadre d’une consultation

Synagis®

Pas de compensation forfaitaire

Abrysvo® Pas de compensation forfaitaire

Pour rappel : le Beyfortus® n’est pas inscrit sur la liste des médicaments rétrocédables par les établissements de santé

En ville

Traitements

Approvisionnement

Prise en charge

Beyfortus®

Commande par les pharmacies d’officine auprès des grossistes-répartiteurs via le circuit classique du médicament.

Remboursé à hauteur de 30% par l’Assurance maladie avec possible application du tiers payant et intégralement avec la C2S ou l’AME et possible couverture intégrale du reste à charge par les organismes complémentaire santé en fonction des garanties de chacun

Synagis®

Disponible auprès des pharmacies hospitalières dans le cadre de la rétrocession hospitalière

Remboursé à hauteur de 100% par l’Assurance maladie

Abrysvo®

Commande par les pharmacies d’officine auprès des grossistes-répartiteurs via le circuit classique du médicament.

Remboursé à hauteur de 100% par l’Assurance maladie