
Dengue, chikunggunya, zika, les symptômes évocateurs :
- Fièvre supérieure à 38.5°C et d'apparition brutale
- Douleurs musculaires et/ou articulaires
- Maux de tête
- Eruption cutanée
- En l'absence de respiratoires ou autre signe d'appel infectieux
Chaque année en métropole, une surveillance renforcée des arboviroses transmises par le moustique tigre a lieu du 1er mai au 30 novembre. Cette surveillance a pour objectif de prévenir et limiter l’instauration d’un cycle autochtone de transmission des virus de la dengue, du chikungunya et de Zika, en engageant des actions de lutte antivectorielle autour des cas.
Ce dispositif est basé sur la déclaration obligatoire des cas confirmés biologiquement pour l’ensemble des départements de la région.
Le moustique tigre est désormais implanté dans les 12 départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Plus de 1 000 communes sont considérées comme colonisées, ce qui impacte 75% des habitants de la région (source : Santé publique France 2024).
Le nombre de cas importés de dengue est en constante augmentation, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et chaque année, de plus en plus de foyers de cas autochtones sont signalés.
La survenue de cas autochtones est notamment liée à une sous-déclaration ou à une déclaration tardive des cas. Le diagnostic et la déclaration sont deux facteurs essentiels pour éviter la transmission de ces maladies.
La dengue, le chikungunya et le Zika sont des maladies infectieuses dues à des arbovirus, qui se transmettent de personne à personne, principalement par piqûres des moustiques Aedes, dont l’Aedes albopictus ou moustique tigre, présent dans notre région.
Les symptômes sont à proportion variable, en fonction du virus et de l’épidémie. Ces infections peuvent être asymptomatiques chez certaines personnes.
La dengue est dans la majorité des cas asymptomatique.
La forme habituelle se manifeste généralement après une incubation de 4 à 7 jours par :
L’évolution est le plus souvent favorable au bout de quelques jours. Dans de rares cas, des complications graves et parfois mortelles peuvent survenir.
Le Chikungunya se manifeste généralement, après une incubation de 3 à 7 jours, par :
L’évolution est le plus souvent favorable au bout d’une dizaine de jours, sans séquelle, mais le Chikungunya peut aussi évoluer vers une phase chronique marquée par des douleurs articulaires persistantes. Celles-ci peuvent survenir chez 30 à 40% des patients et durer plusieurs mois voire années chez quelques patients.
Le Zika se manifeste après une incubation de 3 à 14 jours généralement par :
Ces signes durent quelques jours et disparaissent spontanément. Les complications sont principalement materno-fœtales (microcéphalie) et dans de rares cas neurologiques (syndromes de Guillain-Barré principalement). Il est à noter que le Zika se transmet aussi par voie sexuelle.
On peut envisager un cas importé de dengue ou de Chikungunya si le patient :
Un cas de Zika peut être envisagé si le patient :
Face au risque de cas autochtones, une arbovirose peut être suspectée même en l’absence de notion de voyage. En cas de symptômes évocateurs sans diagnostic différentiel retrouvé chez un patient ayant séjourné dans une commune colonisée par le moustique tigre entre le 1er mai et le 30 novembre, il est nécessaire d’évoquer une arbovirose.
De mai à novembre
Fièvre d'apparition brutale > 38.5°C accompagnée d'autres signes algiques, en l'absence d'autre point d'appel infectieux
Absence de voyage en zone tropicale
Voyage en zone intertropicale : retour depuis moins de 15 jours
Analyses biologiques : recherche systématique de la dengue, du chikungunya et du zika
Déclaration des cas à l'ARS : patients dont les résultats biologiques sont positifs
Lutte anti-vectorielle : traitements ayant pour objectif de limiter le risque de survenue de cas secondaires
Devant tout cas suspect d’arbovirose (importé ou non), les recommandations sont les suivantes :
Étape 1 : prescrire les analyses à visée diagnostique
Il s’agit de rechercher simultanément les trois arboviroses en raison de symptomatologies peu discriminantes, d’un mode de transmission et d’une répartition géographique identiques (région intertropicale).
Cette prescription est à adapter en fonction de la date de début des signes (J0) et la date à laquelle sera effectué le prélèvement, comme indiqué sur le schéma ci-dessous :
Chikungunya - dengue - Zika :
Zika uniquement :
En cas de résultat IgM positif isolé, il est nécessaire de prescrire la réalisation d’un 2e prélèvement dans un délai de 15 jours au minimum après le premier.
Étape 2 : sensibiliser le patient pour éviter toute transmission de cas secondaire
Si un patient est infecté et qu'un moustique de type Aedes le pique, ce dernier peut devenir vecteur du virus et contaminer une autre personne de son entourage en la piquant.
Aussi devant toute suspicion, il convient de demander au patient de se protéger contre les piqûres de moustiques pendant les 7 jours qui suivent le début des symptômes et dans l’attente des résultats biologiques. Pour cela, il est recommandé au patient de :
Voir plus de conseils pour se protéger contre le moustique tigre.
L’objectif de ces recommandations est de limiter les risques de dispersion du virus. Lorsqu’un cas est confirmé, l’ARS doit mener des opérations de démoustication dans les lieux fréquentés par le patient infecté.
Étape 3 : procéder au signalement à l’ARS de tout résultat positif (y compris IgM positifs isolés
Pour déclarer une maladie à déclaration obligatoire, consulter la page dédiée.
Devant toute prescription d’analyse biologique à visée diagnostique pour l’un de ces 3 virus, les recommandations sont les suivantes :
Étape 1 : vérifier la prescription d’une recherche simultanée des 3 infections
Les symptomatologies étant peu discriminantes, le mode de transmission et répartition géographique identiques, il convient, si nécessaire de modifier la prescription, afin de lancer une recherche simultanée des 3 infections : dengue, chikungunya, Zika, conformément à l’article L. 6211-8 du CSP.
Étape 2 : vérifier l’adéquation entre la date de début des signes (DDS) du patient et les types d’analyses prescrites
Si nécessaire, il convient de modifier la prescription, conformément à l’article L. 6211-8 du CSP.
Chikungunya - dengue - Zika :
Zika uniquement :
Étape 3 : demander la réalisation d’un 2e prélèvement en cas de résultat IgM positif isolé, dans un délai de 15 jours minimum après le premier.
Étape 4 : procéder sans délai au signalement à l’ARS de tout résultat positif (y compris IgM positifs isolés) pour l’une de ces 3 maladies.