Hygiène des piscines

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Afin de garantir de bonnes conditions sanitaires pour les baigneurs, les piscines publiques et privées à usage collectif (centres de vacances, campings, hôtels, clubs sportifs, établissements sanitaires et médico-sociaux…) font l’objet de contrôles réguliers par l’Agence régionale de santé. La réglementation applicable à ces piscines a évolué de manière notable depuis le 1er janvier 2022.


La pratique des activités en piscine favorise l’activité sportive et est par conséquent bénéfique pour la santé. Près de 5 000 bassins répartis dans près de 3 000 établissements sont suivis par l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes et font l’objet de plusieurs milliers prélèvements afin d’évaluer la qualité de l’eau : les fréquenter est et doit rester un plaisir pour les baigneurs.

Pourtant, ces activités exposent les baigneurs à des risques pour leur santé et leur sécurité. Il appartient aux exploitants, sous la supervision de l’ARS, de réduire ces risques par une bonne conception et un entretien rigoureux des installations ainsi qu’à une surveillance quotidienne de la qualité de l’eau.

Chaque baigneur doit également contribuer au maintien d’une hygiène parfaite, en respectant des règles simples rappelées dans chaque règlement intérieur.

Pour sensibiliser les gestionnaires et les baigneurs, l’ARS élabore et diffuse des documents pour leur apporter informations et recommandations d’usage.

Pour assurer l’information du public, l’ARS met en ligne les résultats du contrôle sanitaire sur le portail du Ministère chargé de la santé.

Ces risques sont multiples, l’exploitant et chaque baigneur doivent ensemble contribuer à les réduire.

Risques de noyade

La noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France mais concerne aussi les autres catégories d’âge ;

Pour plus d’informations, vous pouvez télécharger le guide de prévention des noyades en piscine privée

Risques de chute

  • Pour éviter les chutes, le règlement intérieur de chaque piscine interdit aux baigneurs de courir sur les plages. Il doit être respecté ;
  • De plus, une piscine doit proposer des surfaces antidérapantes et éviter le ruissellement de l’eau des bassins pour limiter les risques de glissades. Les rebords de bassins et équipements annexes doivent être conçus avec des angles arrondis pour limiter les conséquences d’une chute.

Risques microbiologiques

  • Une piscine est un lieu dans lequel les conditions (humidité, chaleur) sont favorables au développement de micro-organismes (bactéries, virus, champignons...) pouvant causer des maladies (mycoses, eczéma, verrues plantaires, affections ORL, gastro-entérites…)
  • Pour maitriser ce risque, l’eau doit être désinfectée et désinfectante. Un bon entretien des installations par l’exploitant et le respect des règles d’hygiène par les baigneurs sont indispensables

Risques chimiques

  • Le chlore utilisé comme désinfectant est susceptible de réagir avec les matières organiques apportées par les baigneurs (urine, sueur, cosmétiques…) pour former des chloramines ;
  • Ces chloramines peuvent être à l’origine de troubles irritatifs ou respiratoires. Des gestes d’hygiène simples avant l’entrée dans l’eau (douche savonnée, démaquillage, passage au pédiluve) permettent de réduire la formation de ces composés.

Des gestes simples permettent aux baigneurs de participer activement au maintien de la parfaite hygiène générale de la piscine et de la bonne qualité des eaux des bassins :            

  • Ne pas se baigner en cas de plaie, d’infection de la peau ou de maladie transmissible (rhume, gastro-entérite, etc.) ; 
  • Mettre un maillot de bain propre dans les vestiaires et porter un bonnet de bain ; 
  • Respecter les zones « pieds-nus et pieds-chaussés » ; 
  • Passer aux toilettes et prendre une douche savonnée avant la baignade ; 
  • Passer systématiquement par les pédiluves ;
  • Respecter toute autre disposition fixée dans le règlement intérieur de l’établissement.

L’ARS a développé une affiche ludique reprenant ces grands principes, à disposition des gestionnaires (Version française et anglaise disponibles) 

 

Le rôle de l’exploitant est fondamental : il est le garant de la santé des baigneurs. Il doit ainsi mettre à la disposition des usagers des installations dont l'hygiène est irréprochable, en opérant chaque jour des mesures de gestion et de vérification adaptées.

Obligations réglementaires

La réglementation impose à l'exploitant notamment de :

  • Respecter des règles de conception de ses installations qui évoluent de manière notable pour les piscines créées ou réhabilitées au 1er janvier 2022 ;
  • Déclarer en mairie et à l’ARS toute ouverture d’un nouveau bassin : toute ouverture d’un nouveau bassin de piscine, de balnéothérapie, de bain à remous ou toute modification notable des installations (modification de la filière de traitement, réhabilitation des plages, transformation des bassins).                                                                                                                                         Déclaration à réaliser sur le site démarches simplifiées
  • Afficher le règlement intérieur et le faire respecter par les usagers ;
  • Traiter convenablement l’eau des bassins (filtration, désinfection et apport suffisant d’eau neuve) ;
  • Entretenir de manière adaptée l’ensemble des installations ;
  • Assurer une autosurveillance plusieurs fois par jour de la qualité de l’eau dans chaque bassin ;
  • Respecter les exigences de qualité de l’eau de piscine ; exigences de qualité - eaux douces (pdf, 143.26 Kexigences de qualité - eaux minéralisées (pdf, 95.45 Ko)
  • Tenir à jour un carnet sanitaire de ses installations ;
  • Se soumettre à un contrôle sanitaire de la qualité de l’eau organisé par l’ARS ; ou procéder à l’auto-surveillance de ses bassins via un laboratoire accrédité COFRAC selon le type de piscine ;
  • Définir une procédure interne de gestion des situations de non-respect des limites de qualité (susceptible d’entrainer des risques pour la santé du baigneur), de non-satisfaction des références de qualité (mettant en évidence un mauvais fonctionnement des installations mais sans risque direct pour la santé du baigneur) et de gestion des situations exceptionnelles, notamment la présence de matières fécales ou de vomissures dans un bassin ;
  • Formaliser une procédure interne de nettoyage des surfaces, précisant notamment les zones spécifiques de nettoyage, les fréquences de nettoyage, la nature des produits employés, leur mode d'emploi et leur fiche de données de sécurité, le matériel utilisé, ainsi que leur modalité de stockage et leur compatibilité avec l'usage en piscines.

Autosurveillance

Pour accompagner les exploitants, l’ARS a développé un guide pratique de l’auto-surveillance accompagné d’une plaquette pratique pour la réalisation des mesures de surveillance dans les bassins. 

Comment mesurer le pH et le stabilisant de son eau de bassin ? (Vidéo de l'ARS Occitanie)

Comment mesurer la concentration en chlore dans une eau non stabilisée ?  (Vidéo de l'ARS Occitanie)

Comment mesurer la concentration en chlore dans une eau stabilisée ? (Vidéo de l'ARS Occitanie)

La technique de dilution pour mesurer le stabilisant et le chlore de son eau de piscine   (Vidéo de l'ARS Occitanie)

 

 

 

Piscines concernées par la nouvelle réglementation

Les nouvelles dispositions règlementaires s’appliquent à l’ensemble des piscines et bains à remous à usage collectif, à savoir :

  • Les piscines jusqu’ici concernées : piscines municipales et intercommunales, campings, hôtels, restaurants, centres de vacances, copropriétés, résidences « service » pour personnes âgées, parcs de loisirs, clubs sportifs, instituts de beauté, spas…
  • De plus, les piscines des établissements sanitaires, médico-sociaux (y compris les résidences autonomie pour personnes âgées), ainsi que des cabinets de kinésithérapie et autres professionnels de santé libéraux entrent dans le champ d’application de la nouvelle réglementation : elles sont donc désormais soumises aux règles sanitaires applicables aux piscines à usage collectif.

Si vous êtes concernés par l’exploitation d’une installation (piscine, bain à remous…) publique ou privée à usage collectif, nouvellement soumise aux dispositions réglementaires ou non encore déclarée, nous vous invitons à procéder à sa déclaration via le formulaire en ligne sur le site démarches simplifiées

Piscines exclues de la réglementation

Certains types de piscines ont été exclus du champ d’application du fait de leur usage considéré comme non collectif. Ces piscines relèvent davantage d’un usage unifamilial :

  • les piscines privées réservées à l’usage personnel du propriétaire ou du locataire du logement d’habitation ;
  • les piscines privées réservées à l’usage personnel de la clientèle de passage qui loue le logement d’habitation et qui n’y élit pas domicile ;
  • les piscines privées réservées à l’usage personnel du client d’une unité, que ce soit une chambre, un emplacement ou un appartement de l’hébergement touristique marchand et qui n’y élit pas domicile.

 

Les missions de l’ARS sont les suivantes :

  • Réception des dossiers de déclarations de bassins de piscine ou de spas, vérification du respect des règles de conception des installations ;
  • Programmation et mise en œuvre du contrôle sanitaire de la qualité de l’eau des bassins, qui consiste en des constats, prélèvements inopinés et analyses d’eau réalisées par un laboratoire agréé par le ministère de la santé ;
  • Information du public, par la mise en ligne des résultats sur le portail internet du ministère de la santé ;
  • Recommandations et informations aux exploitants sur les règles de bonne gestion d’une piscine, les conseils pour améliorer la qualité de l’eau via un guide pratique et une plaquette synthétique ;
  • Gestion des anomalies graves par la prescription aux exploitants des mesures correctives adaptées, pouvant aller jusqu’à une fermeture temporaire de la piscine.

La réforme de cette réglementation a pour objectif :

de redéfinir les règles de sécurité sanitaire en piscine visant à protéger les baigneurs ;

de clarifier les compétences entre les ARS et les personnes responsables de piscines ;

de permettre de recentrer les missions de contrôle des ARS sur les types de piscines le nécessitant : les piscines où la fréquentation du public est la plus importante et celles accueillant les populations les plus sensibles.

La nouvelle règlementation comprend un décret relatif à la sécurité sanitaire des eaux de piscine et quatre arrêtés d’application. Ces textes sont entrés en application depuis le 1er janvier 2022.

 
A la piscine, savonnez-vous et passez les deux pieds dans le pédiluve avant d'aller vous baigner !