Téléphonies mobiles (smartphones) : les risques et les bons réflexes pour se protéger

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Il n’est pas à ce jour établi que l’usage du téléphone mobile soit à l’origine d’effets nuisibles pour la santé. Cependant, faute de recul suffisant, des interrogations subsistent sur des effets à long terme des ondes de radiofréquences utilisées pour les communications mobiles. C’est pourquoi, il est nécessaire de prendre des précautions.

Téléphonies mobiles : ce qu’il faut savoir 

La communication par téléphone mobile (téléphones portables et smartphones) se fait par transmission d’ondes de radiofréquences grâce à un réseau d’antennes fixes. Les ondes de radiofréquences sont des champs électromagnétiques. Contrairement aux radiations ionisantes telles que les rayons X ou les rayons gamma, elles ne peuvent ni rompre les liaisons chimiques des molécules ni causer d’ionisation dans le corps humain. 

Téléphonies mobiles : quels sont les risques pour la santé ?  

Les téléphones mobiles ou smartphones sont d’un usage relativement récent. C’est pourquoi, un grand nombre d’études a été mené au cours de ces dernières décennies pour déterminer si ces téléphones représentaient un risque potentiel pour la santé. À ce jour, il n’a jamais été établi que le téléphone mobile puisse être à l’origine d’un effet nocif pour la santé. 

Effets à court terme 

Le principal mécanisme d’interaction entre l’énergie des radiofréquences et le corps humain est l’échauffement des tissus. Aux fréquences utilisées par les smartphones, la majeure partie de l’énergie est absorbée par la peau et les autres tissus superficiels. Cela se traduit par une augmentation négligeable de la température dans le cerveau ou tout autre organe du corps. 

Un certain nombre d’études a recherché les effets des champs de radiofréquences sur : 

  • L’activité électrique du cerveau ; 

  • Les fonctions cognitives ; 

  • Le sommeil ; 

  • Le rythme cardiaque et la pression artérielle. 

À ce jour, la recherche n’a apporté aucun élément de preuve significatif d’effets néfastes pour la santé provoqués par l’exposition aux champs de radiofréquences à des niveaux inférieurs à ceux qui induisent un échauffement des tissus. De plus, la recherche n’a pu fournir de données étayant une relation de cause à effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques et des symptômes rapportés par l’utilisateur, ou une « hypersensibilité électromagnétique ». 

Effets à long terme 

La recherche épidémiologique qui examine les risques potentiels à long terme de l’exposition aux radiofréquences a essentiellement recherché un lien entre les tumeurs cérébrales et l’utilisation du téléphone mobile (ou smartphone). 

Les téléphones mobiles étaient peu utilisés avant le début des années 1990. Or de nombreux cancers ne peuvent être décelés que de nombreuses années après les interactions qui ont conduit à la tumeur. Par conséquent et à l’heure actuelle, les études épidémiologiques ne sont en mesure d’évaluer que les cancers qui apparaissent dans un laps de temps plus court. Cependant, les résultats des études portant sur des animaux montrent invariablement qu’il n’y a aucune augmentation du risque de cancer du fait d’une exposition prolongée aux champs de radiofréquences. 

Plusieurs études épidémiologiques multinationales de grande envergure ont été menées ou se poursuivent. Se fondant sur ces études, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme (Groupe 2B). Cette catégorie est utilisée lorsqu’on considère comme crédible un lien de cause à effet, mais sans qu’on puisse éliminer avec une certitude raisonnable le hasard, un biais ou des facteurs de confusion. 

Les études ne permettent pas d'établir qu'il existe un risque accru de tumeurs cérébrales. Mais l'augmentation de l'utilisation des smartphones et l'absence de données concernant cet usage sur des périodes de plusieurs décennies justifient de nouvelles recherches sur l'utilisation des téléphones mobiles et les risques de cancer du cerveau. En particulier, compte-tenu de la popularité du téléphone mobile chez les jeunes, et donc d'une durée potentielle d'exposition plus longue au cours de la vie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a encouragé de nouvelles recherches pour ce groupe d'âge. 

Cas spécifique des enfants 

Les enfants pourraient être plus sensibles, en raison de leurs spécificités (morphologie et nature de leurs tissus). Des modélisations de l’exposition de la tête montrent que les enfants peuvent être plus exposés que les adultes.  

Téléphonies mobiles : conseils à appliquer pour se protéger  

Voici sept bons comportements à suivre pour réduire son exposition aux ondes radiofréquences émises par les téléphones mobiles ou smartphones. 

Utiliser un kit mains-libres ou le haut-parleur 

En éloignant l'appareil de la tête, un kit mains-libres ou le haut-parleur permettent de diminuer son exposition aux ondes. 

Limiter la durée des appels 

Privilégiez les appels courts et les lieux où la réception est bonne. Une communication prolongée augmente la durée d’exposition aux ondes.  

Privilégier les messages texte pour communiquer 

En privilégiant des messages texte (messages instantanés, SMS, courriels...), un téléphone émet moins d’ondes. En effet, il se connecte à l’antenne relais la plus proche uniquement le temps d’envoyer le message. 

Eviter de maintenir le téléphone à l’oreille dans les transports 

Dans les transports (train, métro, voiture) le téléphone augmente sa puissance pour capter les antennes relais. Mieux vaut différer les appels ou utiliser des applications hors connexion. 

Privilégier les zones de bonne réception 

Lorsque la réception est bonne, le téléphone diminue sa puissance d’émission au minimum nécessaire pour assurer une bonne liaison.  

Choisir un téléphone mobile (smartphone) ayant un DAS faible 

Le DAS, ou débit d’absorption spécifique, quantifie l’exposition du corps humain aux ondes émises par un téléphone mobile. Tous les mobiles commercialisés en France ont l’obligation réglementaire d’avoir un DAS inférieur à 2 W/kg.  

Les téléphones commercialisés avant juin 2017 peuvent présenter, au contact du corps, des niveaux de DAS dépassant 2 W/kg. Il est donc conseillé : 

  • D’utiliser un kit mains-libres avec ces anciens modèles ; 

  • De consulter les notices pour respecter la distance d’éloignement recommandée par le fabricant ; 

  • De penser à mettre à jour leur logiciel si un rappel ou une mise en conformité a été recommandé. 

Prudence pour les enfants 

Les enfants étant plus sensibles aux ondes, il est recommandé : 

  • De limiter leur usage des téléphones mobiles ; 

  • De privilégier les jeux et contenus hors connexion ; 

  • D’éviter de laisser les tout-petits jouer avec des téléphones connectés. 

Ces recommandations sont étendues à l’ensemble des appareils émettant des radiofréquences (tablettes, jouets, etc.) et susceptibles d’être utilisés au contact du corps. 

Pendant sa grossesse, on peut s’interroger légitimement sur les éventuels effets des ondes émises par un téléphone mobile ou une tablette sur son bébé. Les études actuellement disponibles ne mettent pas en évidence d’effet avéré sur la santé du fœtus. Le niveau d’exposition de ce dernier est très faible. Mais par précaution, il vaut mieux éloigner les appareils mobiles connectés de son ventre. 

L’utilisation de baby phones est bien pratique pour surveiller le sommeil de son bébé. Pour limiter l’exposition aux ondes, le baby phones doit respecter les normes « CE » ou « NF ». De plus, il faut éviter de le placer trop proche de son bébé (pas dans le berceau ou le lit).  Et si on ne l’utilise pas, veillez à l’éteindre. 

En utilisant le plus longtemps possible son smartphone, et en évitant ainsi la production de nouveaux appareils, on réduit les impacts environnementaux des smartphones (épuisement des ressources, atteintes à la biodiversité dues aux rejets toxiques dans l’environnement, émissions de gaz à effet de serre).