Présence d’infirmier la nuit en EHPAD : le dispositif en Auvergne-Rhône-Alpes

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Des expérimentations ont démontré l’amélioration de la qualité de la prise en charge au sein des EHPAD lorsqu’une présence d’infirmier de nuit était assurée. L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a donc développé ce dispositif dans la région grâce à un plan de financement national dédié.

Qu’est-ce que le dispositif de présence d’infirmier la nuit en EHPAD ?

Les dispositifs "IDE de nuit en EHPAD" permettent la mise à disposition d'infirmiers (IDE) auprès des EHPAD pour intervenir auprès des résidents sur sollicitation des équipes des EHPAD. Cela permet d’éviter, notamment, un passage aux urgences non justifié. Ils constituent également une réponse à l’enjeu de la continuité des soins en EHPAD dans un contexte d’accroissement de la dépendance et des polypathologies dans ces structures.

Les objectifs du dispositif

La mise en place de ce dispositif d’IDE de nuit en EHPAD permet :

  • d'améliorer la qualité, la sécurité, la continuité des soins et la qualité de vie des résidents d'EHPAD ;
  • de réduire les hospitalisations non programmées inadaptées ou évitables ; 
  • de diminuer le recours au médecin de garde et/ou au centre 15 ;
  • de soutenir et accompagner les équipes de nuit présentes en EHPAD et rassurer les résidents ainsi que les familles.

En Auvergne-Rhône-Alpes, 44 dispositifs sont financés. Ils couvrent 447 EHPAD et plus de 37 000 places, soit un peu plus de 47 % des places de la région.

Présence d’infirmier la nuit en EHPAD : quels fonctionnements ?

Différents types de dispositifs ont été mis en place en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ils reposent sur un socle commun : la mise à disposition d'IDE mutualisés sur plusieurs EHPAD géographiquement proches (temps de trajet maximal de 30-40 min) toutes les nuits de l'année. Ces IDE interviennent auprès des résidents sur sollicitation des équipes des EHPAD, a minima, pour des "situations d'urgences non vitales". Ils peuvent se différencier par le régime de travail des IDE (astreinte ou garde), par la structure qui les emploie (EHPAD ou établissement de santé) et selon l’inclusion ou non d’interventions pour gestes programmés. 

Les dispositifs basés sur les astreintes d’infirmiers (IDE qui occupe son poste principal de jour et effectue des astreintes pendant une plage horaire de nuit) ont été calibrés pour intervenir auprès de 350-500 places d'EHPAD quasi-exclusivement pour des motifs d'urgences relatives.

Pour les dispositifs où les IDE travaillent sous un régime de garde (IDE qui occupe un temps plein de nuit) le périmètre d’intervention est plus vaste (jusqu’à plus de 2 000 places d’EHPAD) et pour des motifs qui peuvent être plus variés : urgence relative et gestes programmés. 

Le déploiement des dispositifs

Le déploiement des dispositifs "présence d’un infirmier de nuit en EHPAD" s’inscrit dans plusieurs orientations nationales. Ainsi, un des axes de la feuille de route "Grand âge et autonomie" a initié la mise en place des dispositifs. Cette démarche a ensuite été confortée par le Ségur de la santé (mesure 28), puis généralisée par la feuille de route EHPAD-USLD 2021-2023 (mesure 12).

En Auvergne-Rhône-Alpes, le déploiement de ces dispositifs s’est déroulé entre 2018 et 2022 à partir d’appels à candidatures annuels et d’un cahier des charges. La sélection effectuée à la suite du dernier appel à candidature a permis de consommer l’intégralité de l’enveloppe nationale dédiée.

Une évaluation quantitative et qualitative des dispositifs en cours

Une évaluation quantitative et qualitative de l’activité de ces dispositifs, de leurs effets et de leurs modes de fonctionnements en Auvergne-Rhône-Alpes est menée actuellement afin : 

  • d’objectiver les forces et faiblesses de chacun des différents types de dispositifs ;
  • d’identifier les pratiques les plus qualitatives qui pourraient être transposées ;
  • de caractériser, au sein de chaque type, ceux à qui il pourrait être proposé ces pratiques.

Ce travail servira de base de réflexions ultérieures pour améliorer, notamment, l’efficience des dispositifs et optimiser le nombre d’EHPAD qui peuvent en bénéficier.

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