Les constats et enjeux du prélèvement et de la greffe en Auvergne-Rhône-Alpes
La crise sanitaire de 2020 a causé une diminution de 25% des greffes et prélèvements enregistrés en France. Malgré une reprise observée depuis, les chiffres restent en dessous des années d’avant Covid-19 et le taux d’opposition au don reste élevé (38% en Auvergne-Rhône-Alpes au premier semestre 2023) alors qu’on estime que plus de 10 000 patients sont en attente d’une greffe d’organes en France.
Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’activité de greffe pour l’année 2022 est dynamique, conforme aux objectifs fixés par le plan national. L’activité au premier semestre 2023 a été moins soutenue mais reste dans une dynamique positive. L’activité de prélèvement Maastricht 3, ou de donneurs sont particulièrement surveillées, de même que le taux d’opposition.
Le plan d’action porté par l’ARS sur le prélèvement/greffe
Le plan d’action régional s'appuie sur les plans nationaux organes-tissus et cellules souches déclinés en fonction des spécificités territoriales.
Les priorités retenues pour la déclinaison des plans prélèvements-greffes
Plusieurs priorités régionales ont été définies pour les activités de prélèvement et de greffe.
Pour les organes, elles visent à :
- Renforcer les prélèvements notamment ceux issus d’un donneur vivant ou d’un donneur Maastricht 3.
- Réduire les durées d’ischémie froide (temps pendant lequel l’organe, non approvisionné en sang est refroidi).
Pour les cellules souches, les priorités régionales visent à :
- Accompagner les ressources humaines impliquées dans les activités
- Renforcer l’aphérèse avec l’augmentation de l’activité CAR-T cells
- Améliorer l’accès à l’irradiation corporelle totale dans la région
- Améliorer l’accès aux lits d'hospitalisation notamment en unité de soins intensifs hématologie
- Améliorer le suivi des receveurs.
Pour les cellules souches hématopoïétiques, il s'agit de :
- Améliorer l'accès à toutes les sources possibles de greffons de cellules souches
- Maintenir un accès de qualité à l’allogreffe
Les objectifs fixés en région
Le ministère de la santé et de la prévention a fixé, à l’ensemble des acteurs impliqués dans les activités de prélèvement et de greffe d’organes et de tissus des objectifs ambitieux et réalistes, qui doivent être le support de la mobilisation collective.
Ces indicateurs portent notamment sur :
- Nombre de prélèvements d’ici à 2026 sur donneur en état de mort encéphalique : 188 et 238 prélèvements en région (1643 à 2084 visés au niveau national)
- Nombre de greffes d’ici à 2026 : entre 840 à 1059 greffes en région (6760 à 8528 visés au niveau national)
- Nombre d’établissements de santé ayant conclu une convention pour le protocole Maastricht 3 : 60 (objectif national)
- Proportion du nombre de greffes réalisées à partir de greffons prélevés dans le cadre du protocole Maastricht 3 : 15% (identique à l'objectif national)
- Proportion de greffes rénales réalisées à partir d’un donneur vivant : 20% (identique à l'objectif national)
- Durée d’ischémie froide moyenne pour la greffe rénale : 10 heures (identique à l'objectif national)
Ces objectifs nationaux ont fait l'objet d’une déclinaison pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les acteurs mobilisés et leur rôle
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes est chargée d’assurer le pilotage régional en concertation étroite avec l’Agence de biomédecine (ABM) de la déclinaison des plans nationaux ainsi qu’avec les différents établissements (CHU et CH) et professionnels chargés du prélèvement - greffe en région.
Les instances régionales mises en place
L’ARS a mis en place deux comités de pilotage, un sur les organes et tissus et le second sur les cellules souches hématopoïétiques pour assurer la bonne déclinaison des plans d’action régionaux.
Ce comité réunit les professionnels de terrain (médecins référents, préleveurs et greffeurs , directions d’établissements), les usagers et associations de patients. Ce copil se réunit deux fois par an pour présenter le bilan chiffré à date de la déclinaison régionale du plan, mais également pour donner la parole aux professionnels de terrain afin qu’ils puissent partager leur vision et problématiques. Les usagers et associations de patients participent également aux échanges.
Au regard des spécificités de chacun des établissements impliqués dans les prélèvements et greffes, l’agence régionale de santé en lien avec l’agence de biomédecine va planifier des réunions d’échanges ciblées avec les établissements en vue d’affiner les diagnostics territoriaux et identifier des leviers d’actions pouvant être activés; enfin des groupes de travail transversaux spécifiques à certaines problématiques (comme le sujet du prélèvement sur donneur vivant ou Maastricht 3) seront organisés au premier semestre 2024.
Ce comité associe les professionnels de terrain (médecins référents, directions d’établissements), et les usagers. Il se réunit deux fois par an et permet de présenter l’état des lieux à date du déploiement du plan ministériel pour le prélèvement et la greffe de 2022-2026. Il permet également de donner la parole aux professionnels de terrain afin qu’ils puissent partager leur vision et problématiques. Les usagers et associations de patients participent également aux échanges.
En parallèle, des réunions se tiendront avec des établissements préleveurs et greffeurs, l’ABM et l’ARS afin d'évaluer la situation spécifique de l’établissement ; et d’établir une cartographie de ses forces et les faiblesses.
Au regard des échanges avec les établissements et des problématiques ciblées, il sera possible de mettre en place un groupe de travail transversal sur une thématique particulière afin de de mettre en œuvre des actions communes.
L’organisation régionale des prélèvements et greffes en Auvergne-Rhône-Alpes
- 4 centres hospitaliers universitaires (CHU) à Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne en capacité de greffer l’ensemble des organes
- 23 centres de prélèvements d’organes dont 7 centres conventionnés Maastricht 3 (c'est-à-dire des prélèvements d’organes essentiellement réalisés chez des patients victimes d’une destruction importante du cerveau, qui ne sont pas en mort cérébrale, mais pour lesquels aucune solution vers la guérison n’est envisageable).
- 12 sites autorisés à réaliser des prélèvements de cellules souches
CH DE FLEYRIAT |
CH ARDECHE NORD |
CH DE VALENCE |
CH PORTES PROVENCE MONTELIMAR |
HOPITAL NORD - CHU38 |
CH DE ROANNE |
CH NORD OUEST - VILLEFRANCHE |
HOPITAL EDOUARD HERRIOT - HCL |
HOPITAL PIERRE WERTHEIMER - HCL |
HOPITAL LOUIS PRADEL - HCL |
HOPITAL CROIX-ROUSSE - HCL |
HOPITAL LYON SUD - HCL |
HOPITAL FEMME MERE ENFANT - HCL |
CHMS CHAMBERY NH |
CH ANNECY-GENEVOIS SITE ANNECY |
HOPITAUX DU LEMAN |
HOPITAL NORD - CHU42 |
MEDIPOLE HOPITAL PRIVE |
CH DE MOULINS |
CH JACQUES LACARIN VICHY |
CH DE MONTLUCON |
CH HENRI MONDOR |
CH EMILE ROUX LE PUY |
HOPITAL GABRIEL MONTPIED - CHU63 |
HOPITAL NORD - CHU GRENOBLE ALPES |
INSTITUT DE CANCERO ET HEMATO - CHU SAINT ETIENNE |
HOPITAL LYON SUD - HOSPICES CIVILS DE LYON |
CENTRE LEON BERARD |
ETABLISSEMENT FRANCAIS DU SANG AURA - SAINT-PRIEST-EN-JAREZ |
ETABLISSEMENT FRANCAIS DU SANG AURA - LYON SUD |
HOPITAL CROIX-ROUSSE - HOSPICES CIVILS DE LYON |
HOPITAL FEMME MERE ENFANT - HOSPICES CIVILS DE LYON |
HOPITAL EDOUARD HERRIOT - HOSPICES CIVILS DE LYON |
IHOP - HOSPICES CIVILS DE LYON |
HOPITAL ESTAING - CHU CLERMONT FERRAND |
HOPITAL NORD - CHU SAINT ETIENNE |
- 5 sites autorisés à réaliser des allogreffes (cellules souches prélevées sur un donneur compatible avec le patient souffrant d’une maladie grave du sang) dont 3 en pédiatrie