Infections sexuellement transmissibles (VIH, hépatites virales, syphilis etc.) : ce qu’il faut savoir sur elles
Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des infections qui se transmettent lors de relations sexuelles (rapport anal, vaginal ou oro-génital) avec ou sans pénétration.
Il existe plus d’une trentaine d’IST recensées. Les plus connues ou répandues sont les suivantes :
- Les IST d’origine bactérienne : syphilis, gonorrhée, ou encore les infections à chlamydia ou à mycoplasmes qui peuvent être guéries lorsqu’on les diagnostique et qu'on les traite.
- Les IST d’origine virale : VIH/sida, hépatite B, papillomavirus humain (HPV) ou encore l’herpès génital qui peuvent être difficiles voire impossibles à guérir après leur détection selon le virus en question.
Un grand nombre d’IST peuvent aussi se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse, pendant l’accouchement ou lors de l’allaitement.
Les IST se manifestent par une série de symptômes plus ou moins caractéristiques de certaines IST, mais attention elles peuvent rester sans symptômes (asymptomatiques) en raison de leur localisation.
Une personne infectée, même asymptomatique, peut transmettre l’infection à ses partenaires d’où l’intérêt du dépistage.
Le VIH / Sida
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est une maladie qui s’attaque aux cellules du système immunitaire en particulier aux globules blancs (cellules CD4+). Le VIH détruit ces cellules, affaiblissant le système immunitaire du patient. Le Sida (syndrome d’immunodéficience acquise) est le stade avancé de la maladie avec l’apparition d’affections dites opportunistes (pneumocystose, toxoplasmose cérébrale, tuberculose et certains cancers.
L’hépatite B
L’hépatite B représente un tiers des IST, alors qu’elle peut être prévenue par la vaccination. Elle touche particulièrement certaines catégories de population (personnes originaires d’Asie, d’Afrique - zones à forte prévalence - et homosexuels masculins). Elle peut guérir spontanément, mais si elle devient chronique elle évoluera vers une cirrhose et de cancer du foie.
L’infection à chlamydia
La chlamydia est l’IST la plus fréquente chez la femme. Sa gravité tient souvent à sa découverte tardive du fait qu’elle passe inaperçue (asymptomatique) chez 60% à 70% des femmes. Non traitée, cette infection entraîne des risques de salpingite (infection des trompes de Fallope), de stérilité et de grossesse extra-utérine. C’est la principale cause des infertilités dues à l’inflammation des trompes dans les pays industrialisés.
Les infections à gonocoques
Les infections à gonocoques sont en hausse constante depuis 2004. Elles concernent les deux sexes, même si les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes sont plus touchés. Cette infection passe le plus souvent inaperçue chez les femmes, alors que ses manifestations sont douloureuses chez les hommes (urétrite). Elle est également souvent asymptomatique au niveau de certaines localisations (pharynx, anus) Chez les femmes, en l’absence de traitement, il existe des risques de stérilité.
La syphilis
La syphilis est une infection transmissible sexuellement (ITS) causée par la bactérie Treponema pallidum. Cette IST touche principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes. Depuis quelques années, elle concerne aussi des jeunes femmes. La syphilis entraîne des complications graves en l’absence de traitement : atteinte du cerveau, des nerfs, du cœur etc.
Les papillomavirus humain (HPV)
Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus qui se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales, principalement lors de rapports sexuels. Généralement sans danger, ces infections sont toutefois à l'origine de 6 400 cancers par an (col de l’utérus, anus, vagin etc.). en savoir + sur les modes de transmission et de protection contre les HPV
Le virus MPox se transmet entre personnes essentiellement par un contact physique rapproché, notamment lors d’un rapport sexuel, mais aussi par le contact de la peau ou des muqueuses avec les boutons ou les croûtes.
C'est pourquoi, on ne considère pas le Mpox comme une infection à transmission exclusivement sexuelle. Une vaccination préventive est recommandée auprès des personnes les plus à risque vis-à-vis de ce virus.
VIH, hépatites et autres IST : quels sont les risques pour la santé ?
La plupart des IST se soignent facilement mais, non traitées, elles peuvent entraîner de graves conséquences sur la santé telles que des cancers, l’infertilité, des complications lors des grossesses (malformations, prématurité, septicémie), etc. Certaines IST (gonorrhée, chlamidya) peuvent également être sources d’inflammation pelvienne (appareil génital féminin).
Certaines IST (herpès, gonorrhée ou la syphilis) fragilisent les muqueuses et peuvent augmenter considérablement le risque de contracter le VIH.
Au-delà des souffrances physiques, les infections sexuellement transmissibles peuvent être à l’origine de souffrances sur le plan mental et émotionnel tels que la dépression, l'anxiété et la stigmatisation sociale.
VIH, hépatites et autres IST : conseils à appliquer pour se protéger.
La prévention des infections sexuellement transmissibles est primordiale. Elle passe notamment par l’utilisation du préservatif mais aussi dans certains cas par la vaccination contre certaines maladies.
Le préservatif
Le préservatif est un moyen pour se protéger de la plupart des IST et des grossesses non désirées. Pensez à l'utiliser (préservatif masculin encore appelé préservatif externe ou féminin dit préservatif interne) au moment de vos rapports sexuels tant que vous n’êtes pas sûr que votre partenaire n'est pas porteur d’une IST et avec chaque nouveau partenaire.
Il faut toujours toujours vérifier la date de péremption et qu'il porte le label CE ou NF. L’utilisation d’un lubrifiant à base d'eau réduira les risques de rupture du préservatif. Attention : ne jamais utiliser de matières grasses, comme une huile de massage, de la vaseline qui fragiliseront les préservatifs.
Pour favoriser leur usage, l’Assurance maladie prend en charge une partie ou la totalité des frais d’achat de certaines marques de préservatifs en fonction de son âge.
Pour les moins de 26 ans, certains préservatifs sont pris en charge à 100% sans ordonnance et sans minimum d’âge sur présentation de sa carte Vitale auprès des pharmacies. Pour en savoir + sur les modalités de prise en charge des préservatifs.
D'autre part, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes finance également la mise à disposition gratuite de préservatifs masculins et féminins :
- dans les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (VIH, IST, hépatite C) - CeGIDD
- auprès d’associations de prévention en lien avec les populations particulièrement vulnérables vis-à-vis du VIH, des hépatites virales et des IST,
Pilule contraceptive, implant, patch, anneau contraceptif, stérilet, spermicides : aucun d'entre eux n'évite de contracter une IST.
La vaccination
Deux IST peuvent être évitées grâce à la vaccination.
L’hépatite B
La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire chez tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, dès l’âge de 2 mois. Un rattrapage est conseillé jusqu’à l’âge de 15 ans pour les enfants pas encore vaccinés. Cette vaccination est également recommandée pour certaines personnes exposées à un risque accru en fonction de leur parcours de vie ou leur activité professionnelle. En savoir + sur la vaccination contre l’hépatite B
L’infection à papillomavirus (HPV)
La vaccination contre les papillomavirus (HPV) est recommandée chez les jeunes filles et garçons de 11 à 14 ans. Un rattrapage est possible jusqu’à leurs 19 ans pour les non vaccinés et jusqu'à 26 ans pour certains garçons. En savoir + sur la vaccination contre le HPV
La prévention diversifiée spécifique au VIH
En complément du préservatif et du dépistage régulier, certains traitements permettent aussi de limiter les risques de transmission du VIH par exemple.
La prophylaxie préexposition ou PrEP s’adresse aux personnes séronégatives vis-à-vis du VIH.
Elle consiste en la prise d’un comprimé associant deux antirétroviraux contre le VIH par jour. Elle peut être prescrite par votre médecin traitant, dans un CeGIDD ou lors d’une consultation des maladies infectieuses et tropicales.
La PrEP nécessitera un suivi régulier, tous les 3 mois, pour vérifier la tolérance au médicament prescrit et faire un dépistage du VIH, des hépatites virales et des IST.
En cas de prise de risque par rapport au VIH, comme un rapport sexuel sans préservatif, la rupture d’un préservatif lors du rapport sexuel …vous devez pendre un traitement d’urgence, le Traitement Post Exposition ou TPE, afin d'éviter d’être infecté par le VIH.
Le TPE consiste en la prise de trois antiviraux actifs contre le VIH qui devra être pris pendant 28 jours. Pour que son efficacité soit la meilleure possible, il faut le débuter immédiatement, de préférence moins de 4 heures après le risque et au plus tard dans les 48 heures.
Il peut être prescrit dans une structure des urgences, dans un CeGIDD ou lors d’une consultation des maladies infectieuses et tropicales.
Le traitement contre le VIH agit en contrôlant la réplication du VIH dans le corps. Lorsque la réplication du VIH est contrôlée, la quantité de virus (également appelée charge virale) présente dans le sang et les autres fluides corporels diminue et idéalement devient indétectable.
Le traitement contre le VIH permet non seulement d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en diminuant la mobi-mortablité liée au VIH, mais constitue aussi une stratégie efficace de prévention de la transmission du VIH.
Le TasP pour Treatment as Prevention signifie qu’une personne séropositive pour le VIH qui a une charge virale indétectable depuis 6 mois sous traitement efficace et qui est observante de son traitement et du suivi médical ne transmet plus le virus.
VIH, hépatites et autres IST : le dépistage
Certaines IST pouvant passer inaperçues devant l'absence de signes cliniques, le dépistage permet de connaitre son statut vis-à-vis de ces infections sexuellement transmissibles, d'être traité tôt afin d'éviter les complications et afin d'éviter les transmissions au partenaire.
Vous avez un doute, vous souhaitez réaliser un test de dépistage du VIH, des hépatites virales et/ou des autres IST, parlez-en à votre médecin traitant. Vous pouvez vous rendre directement (sans ordonnance médicale) dans un laboratoire d’analyse de biologie médicale pour réaliser un dépistage de certaines IST (VIH, hépatite B, syphilis, gonocoque, chlamydiae). Ce dépistage est gratuit pour les assurés sociaux de moins de 26 ans, et sans condition d'âge pour le dépistage du VIH.
Prévenez votre ou vos partenaire(s) en cas de maladie afin qu’ils puissent également se faire dépister et traiter le cas échéant.
L’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes vous propose des informations utiles pour effectuer un test de dépistage anonyme et gratuit près de chez vous en Auvergne-Rhône-Alpes.
Réaliser un dépistage des IST en ARA