Se protéger du soleil : comprendre les risques et adopter les bons gestes

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Si le soleil est bon pour le moral, il peut être mauvais pour la peau. Les cancers de la peau sont les plus fréquents en France avec plus de 100 000 nouveaux cas chaque année. Or, 80% sont liés à une exposition excessive et des coups de soleil attrapés enfant. Retrouvez sur cette page les informations concernant les risques liés à une exposition au soleil et comment les limiter dès l'enfance.

Soleil : ce qu’il faut savoir

Le soleil est essentiel à la vie. Sa lumière régule notre horloge biologique, améliore notre humeur et permet la synthèse de la vitamine D, indispensable à la santé osseuse. Mais s’exposer sans précaution peut avoir des conséquences graves pour la peau et les yeux.

Les rayonnements UV : invisibles mais dangereux

Le soleil émet différents types de rayonnements, dont les ultraviolets (UV), invisibles à l’œil nu mais bien réels. Il existe trois types d’UV :

  • UVA, responsables du vieillissement prématuré de la peau et impliqués dans certains cancers cutanés ;
  • UVB, plus énergétiques, ils provoquent les coups de soleil et participent également au développement de cancers de la peau ;
  • UVC, heureusement filtrés par la couche d’ozone, n’atteignent pas la surface de la Terre.

Les UVA et UVB, en particulier, sont dangereux : ils peuvent endommager l’ADN des cellules de la peau, provoquer des mutations et contribuer à l’apparition de cancers, dont le mélanome, le plus grave.

L’indice de rayonnement UV, ou Index UV permet d'évaluer l’intensité du rayonnement UV. Plus il est élevé, plus le potentiel de lésion cutanée et oculaire augmente, et moins il faut de temps pour que l’effet nocif apparaisse. L’Index UV est considéré : comme :

  • Faible pour un indice de 1 et 2 ; (niveaux observés en France hexagonale de novembre à Février au niveau de la mer)
  • Modéré pour un indice entre 3 et 5 ;
  • Fort pour un indice de 6 et 7 ;
  • Très fort pour un indice entre 8 et 10 ; (niveau couramment observé en France métropolitaine l’été)
  • Extrême au-delà de 11 (en altitude et sous les tropiques).

Même sans sensation de chaleur, les UV peuvent être très forts. Ils traversent certains nuages (notamment les voiles nuageux) et se réfléchissent intensément sur les surfaces claires comme la neige, le sable ou l’eau.
En plaine, l’indice UV est très faible en décembre et janvier (souvent de 0 à 1), mais en montagne, par beau temps et en présence de neige, il peut ponctuellement atteindre 3 ou 4. Dès février, en station de ski, les niveaux d’UV augmentent nettement et peuvent rejoindre ceux observés l’été en plaine.

Soleil : quels sont les risques pour la santé ? 

Le soleil, s’il est bénéfique à petites doses (vitamine D), peut aussi entraîner de graves effets sur la santé, à court comme à long terme. La peau et les yeux sont les premières zones exposées aux risques liés aux rayonnements ultraviolets (UV).

Pour la peau 

 Une exposition excessive au soleil peut provoquer :

  • Des effets immédiats, comme des coups de soleil, des brûlures ou des réactions de type allergique (lucite estivale bénigne notamment).
  • Des effets à long terme, parmi lesquels :
    • un vieillissement prématuré de la peau (rides, taches, relâchement),
    • et surtout, des cancers cutanés, dont les plus graves sont les mélanomes.

Les mélanomes peuvent apparaître sur des zones exposées de façon intermittente, comme le dos chez les hommes ou les jambes chez les femmes. Ils ressemblent parfois à un grain de beauté atypique, mais peuvent aussi se développer sur une peau saine.

Pour les repérer le plus tôt possible, il est recommandé de surveiller régulièrement sa peau à l’aide de la règle ABCDE : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur non homogène, Diamètre supérieur à 6 mm, et Évolution dans le temps. La méthode du "vilain petit canard" peut aussi aider : elle consiste à identifier une lésion qui ne ressemble pas aux autres. En cas de doute, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.

Il est important d’avoir une vigilance particulière pour les enfants, l’exposition au soleil durant l’enfance joue un rôle déterminant dans le risque de développer un mélanome à l’âge adulte. La peau des jeunes enfants est particulièrement vulnérable :

  • Elle est plus fine,
  • Son système de défense pigmentaire est encore immature.

Les coups de soleil pendant l’enfance, notamment ceux liés à une exposition intense et ponctuelle, augmentent fortement le risque de cancer cutané à l’âge adulte.

Il est important de rappeler que nous ne sommes pas tous égaux face aux effets du soleil. La sensibilité aux rayons ultraviolets varie selon le type de peau, appelé phototype. Plus la peau est claire, plus elle est vulnérable aux dommages liés aux UV, en particulier aux coups de soleil et au développement de cancers cutanés.

On distingue généralement six phototypes, classés en fonction de la couleur de la peau, des yeux et des cheveux, ainsi que de la capacité à bronzer ou à prendre des coups de soleil. Les phototypes 1 et 2, correspondant aux personnes à la peau très claire, sont les plus sensibles et doivent adopter une protection renforcée, incluant le port de vêtements couvrants, un chapeau, des lunettes de soleil et l’application régulière de crème solaire à indice élevé.

À l’inverse, les phototypes plus foncés (III à VI), bien qu’ils présentent une meilleure tolérance apparente au soleil, ne sont pas pour autant à l’abri des effets à long terme. Les phototypes V et VI, en particulier, développent rarement des cancers cutanés induits par les UV, mais doivent faire l’objet d’une vigilance spécifique : certains cancers peuvent survenir sur des zones peu exposées comme les paumes des mains, les plantes des pieds, les orteils, sous les ongles, dans les cavités buccales ou sur les parties génitales. La protection solaire et une surveillance régulière de la peau restent donc indispensables, quel que soit le phototype. Pour les yeux

Le soleil peut également nuire à la santé des yeux. Une exposition prolongée aux UV peut entraîner :

  • des lésions de la cornée (kératite actinique),
  • un vieillissement accéléré du cristallin (cataracte),
  • voire des atteintes plus profondes comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Soleil : conseils à appliquer pour bien se protéger

L’exposition aux rayons UV peut avoir des conséquences graves sur la santé. Pour se protéger efficacement, il est essentiel d’adopter plusieurs gestes complémentaires, adaptés à chaque situation.

Eviter l’exposition lorsque les UV sont au maximum de leur intensité

Évitez de vous exposer entre 12h et 16h en été en France métropolitaine : c’est le moment où l’indice UV est le plus élevé. Contrairement aux idées reçues, l’intensité des UV n’est pas liée à la chaleur ressentie. Il peut faire frais ou nuageux, et les UV être pourtant élevés. Il est donc important de s’exposer au soleil de manière modérée est suffisant pour bénéficier des bienfaits :

Inutile de s’exposer longtemps ou de chercher à bronzer : au-delà d’un seuil très faible – bien inférieur à celui qui provoque un coup de soleil, l’exposition ne présente plus aucun bénéfice, y compris pour la synthèse de vitamine D, et les risques pour la santé s’accumulent.

Les enfants de moins d’un an ne doivent jamais être exposés au soleil. Leur peau est immature, fine et très vulnérable aux UV. Pour les plus grands, privilégiez les jeux à l’ombre ou en intérieur pendant les heures critiques.

Chercher l’ombre 

L’ombre est la meilleure protection contre les rayons UV. Privilégiez les zones ombragées, notamment entre 12h et 16h, lorsque l’intensité solaire est à son maximum.

En l’absence d’ombre naturelle, les parasols ou tentes sont recommandés. Ils apportent une protection efficace, surtout s’ils sont bien orientés. Même si la toile n’est pas certifiée anti-UV, elle filtre déjà une grande partie des rayons (entre 80 et 98 % selon l’épaisseur).
Cependant, une part des UV peut se réfléchir sur le sable, l’eau ou la neige, et atteindre la peau même à l’ombre. Il est donc recommandé de combiner plusieurs protections (vêtements, lunettes, crème solaire etc.).

Porter des vêtements de protection

Les vêtements sont une protection physique efficace contre les UV :

  • Privilégiez des habits couvrants (manches longues, pantalons),
  • Optez pour des tissus tissés serrés ou foncés s’il ne fait pas chaud,
  • Portez un chapeau à larges bords qui protège le visage, les oreilles et la nuque.

Il existe aussi des vêtements certifiés anti-UV (UPF 50+), utiles en cas de baignade et d’exposition prolongée.

Porter des lunettes de soleil

Les yeux sont particulièrement sensibles au soleil. Portez des lunettes de soleil :

  • Avec un marquage CE, garantissant une protection efficace contre les UV conformément à la réglementation européenne,
  • De catégorie 3 pour un usage courant, ou catégorie 4 en cas de fort ensoleillement (mer, montagne, neige).

Les verres doivent bloquer efficacement les rayons ultraviolets (UV) et être bien enveloppants pour protéger également contre les rayons latéraux.

Les lunettes doivent être bien enveloppantes pour bloquer les rayons latéraux.

Utiliser une crème solaire efficace

La crème solaire est un complément de protection, utile quand les autres moyens ne suffisent pas (à la plage, au sport, etc.).

Voici les bonnes pratiques :

  • Utilisez une crème solaire anti UVA et UVB dont le facteur de protection solaire (FPS) (ou SFP pour Sun Protection Factor) également appelé indice de protection solaire est de 30 au minimum. L'utilisation d'une crème solaire indice 50 anti-UVB et anti-UVA est préférable et indispensable pour les enfants.
  • Renouveler toutes les 2 heures, ou après baignade/sueur, même avec une crème "résistante à l’eau".

Attention: La crème solaire ne remplace pas les autres protections et ne doit pas amener à prolonger le temps d’exposition.

Même avec une peau bronzée, il est fondamental de se protéger

Se protéger à chaque saison

Les UV ne disparaissent pas en hiver, l’exposition peut présenter un risque en altitude, surtout au-delà de 2 000 mètres, où la réflexion sur la neige augmente l’intensité des UV. Dès février, les niveaux d’UV remontent : il faut donc recommencer à se protéger même lorsqu’il ne fait pas chaud.

Surveiller sa peau 

Observez régulièrement votre peau : un grain de beauté qui change de forme, de couleur ou de taille peut être un signe d’alerte. En cas de doute, consultez un dermatologue sans tarder. Une détection précoce peut sauver des vies.

Conseils spécifiques selon les publics

Certaines personnes sont plus à risque face aux effets du soleil. Elles doivent appliquer les mesures de protection avec une attention particulière.

Certaines professions impliquent une exposition prolongée au soleil et présentent donc un risque accru de dommages cutanés liés aux UV. Sont notamment concernés : les travailleurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), les agriculteurs, viticulteurs, professionnels de la voirie, de l’énergie, des télécoms ou des déchets, mais aussi les personnels en bord de mer ou en montagne, les agents de sécurité (police, armée, pompiers), les personnels de transport, les professionnels du sport, de l’animation ou des piscines de plein air.

Il est essentiel que ces professionnels bénéficient de protections physiques adaptées : chapeaux à larges bords ou protège-nuque, vêtements couvrants (idéalement avec un indice UPF 40+), gants, lunettes de soleil enveloppantes (norme EN170 ou EN172). Une crème solaire à SPF élevé doit être appliquée régulièrement, et des mesures organisationnelles sont à privilégier : accès à l’eau, pauses à l’ombre, aménagement des horaires d’exposition.

La peau des personnes avec un phototype clair et des enfants est particulièrement sensible aux rayons UV, et une exposition excessive peut avoir des effets durables sur leur santé. Les parents doivent veiller à ce que leurs enfants soient toujours protégés du soleil. Cela inclut, le port de vêtements de protection, de chapeaux et de lunettes de soleil et l’application de crèmes solaires. Pas d’eposition des bébés au soleil (donc pas besoin de crème solaire. En été, à l’intérieur entre 12h et 16 h, toujours à l’ombre et couverts le reste du temps.

Certains médicaments contiennent des substances dites photosensibilisantes, qui peuvent rendre la peau plus réactive aux rayons ultraviolets. Ce phénomène de photosensibilisation peut provoquer des réactions cutanées lors d’une exposition au soleil. Si vous prenez un traitement, il est recommandé de vous renseigner auprès de votre médecin ou pharmacien. En cas de risque identifié, les gestes de protection classiques doivent être appliqués avec encore plus de rigueur et de constance.

Soleil : Principales questions réponses

Non elle ne suffit pas à elle seule. Elle doit être utilisée en complément d’autres protections comme les vêtements couvrants, un chapeau, des lunettes de soleil et l’ombre. Même bien appliquée, elle ne bloque pas 100 % des UV. Elle doit être appliquée en quantité suffisante et renouvelée toutes les deux heures.

Oui, le bronzage est un filtre naturel fabriqué par la peau pour se protéger du soleil.. Une peau bronzée risque donc moins les coups de soleil, elle ne protège pas contre le vieillissement cutané et ne limite qu'en partie le risque de cancer. Il faut donc limiter l’exposition et toujours se protéger.

Le danger ne se limite pas aux coups de soleil. Les rayonnements ultraviolets, UVA comme UVB, sont à l’origine de dommages cutanés profonds.
Les UVB sont les principaux responsables des coups de soleil, tandis que les UVA, plus pénétrants, agissent en profondeur et sont aussi impliqués dans les cancers cutanés. Les deux types de rayons augmentent le risque de cancer de la peau, en particulier après des expositions répétées et non protégées.

Non, il n'y a aucun moyen efficace de préparer sa peau au soleil. Les séances d'UV artificiels en cabine sont d'ailleurs responsables de 380 cas de mélanome chaque année.

Non. Les rayons UV sont invisibles et ne chauffent pas. Ce sont les rayons infrarouges qui donnent la sensation de chaleur. Il peut donc faire frais, même sans vent, nuage ou baignade, tout en étant fortement exposé aux UV.
 Se fier à la température est trompeur : seul l’indice UV permet d’évaluer le niveau de risque. Cette échelle n’a pas de plafond : en France, des valeurs de 8 à 10 sont fréquentes en été ; en haute montagne ou sous les tropiques, l’indice peut dépasser 12 voire 14.

Les auto-bronzants donnent un teint hâlé mais ne protègent pas contre les effets des UV : ils n’agissent que sur les couches superficielles de la peau. Les compléments alimentaires, s’ils sont riches en antioxydants, peuvent avoir un effet bénéfique général sur la peau, mais ne remplacent jamais une protection solaire adaptée. Ils ne dispensent donc pas des gestes de prévention essentiels.