Perturbateurs endocriniens : les risques et les bons réflexes pour se protéger

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On retrouve des perturbateurs endocriniens (catégorie de substances) dans une multitude d’objets et produits du quotidien. En agissant sur le système hormonal, ils ont un impact avéré sur la santé, en particulier celle de la femme enceinte et du jeune enfant. Des gestes simples permettent de réduire les expositions.

Perturbateurs endocriniens (PE) : ce qu’il faut savoir

Les perturbateurs endocriniens représentent une menace silencieuse pour la santé. Leur omniprésence dans notre environnement appelle à une vigilance particulière.

PE : définition

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances naturelles, synthétiques ou chimiques, capables d’interférer avec le système hormonal. Ils peuvent altérer la production, le transport ou l’élimination des hormones, induisant ainsi des effets néfastes sur la santé humaine et animale, y compris sur la descendance. On les retrouve dans de nombreux objets et produits du quotidien : plastiques (bisphénol A, phtalates), cosmétiques (parabènes), produits ménagers, pesticides, ustensiles de cuisine, jouets, textiles etc.

Connaissances scientifiques actuelles

Les PE sont difficiles à identifier compte-tenu de la complexité des mécanismes hormonaux. Malgré des protocoles d’étude standardisés, les lacunes persistent, notamment sur les effets neurologiques ou métaboliques. À ce jour, moins de 1 000 substances sur les 100 000 utilisées en Europe sont bien documentées comme perturbateurs endocriniens.

Perturbateurs endocriniens : quels sont les risques pour la santé ? 

Les études (épidémiologiques et toxicologiques) accumulées ces dernières années mettent en lumière des présomptions de liens élevées chez l’être humain d’effets de santé associés à l’exposition aux PE :

  • Reproduction : infertilité, baisse de la qualité du sperme, puberté précoce, endométriose, malformations génitales.
  • Cancers hormonodépendants : sein, prostate, testicule, thyroïde.
  • Troubles métaboliques : obésité
  • Neurodéveloppement : TDAH (Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), déficit cognitif.
  • Altérations du fonctionnement de la thyroïde hypo ou hyperthyroïdie.

Les effets des PE, même à faibles doses, sont silencieux à court terme mais peuvent se manifester à long terme, notamment lorsque l'exposition intervient pendant des périodes sensibles du développement humain, telles que la grossesse, l’enfance ou la puberté.

Des études estiment que l’exposition aux phtalates et au bisphénol A pourrait être responsable, en Europe, de 100 000 cas de surpoids/obésité annuels et de 80 000 cas de personnes atteintes de troubles neurodéveloppementaux annuels chez les enfants. Ces impacts engendreraient un coût évalué à près de 157 milliards €, chaque année en Europe.

Une vigilance particulière pour la femme enceinte et le jeune enfant 

Les 1 000 premiers jours de vie (de la conception jusqu’aux deux ans de l’enfant) sont une fenêtre de sensibilité où l’exposition aux PE peut avoir des effets irréversibles, y compris transgénérationnels. Le fœtus et le jeune enfant sont particulièrement sensibles en raison de leur immaturité physiologique et de leur exposition proportionnellement plus forte.

Perturbateurs endocriniens : conseils à appliquer pour réduire son exposition

Face à ces risques, des gestes simples, accessibles à tous, permettent de limiter l’exposition aux PE au quotidien, notamment pour la femme enceinte et le jeune enfant. Ces recommandations sont issues du projet FEES (Femmes enceintes environnement et santé) et de la stratégie régionale menée par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Les 10 gestes simples pour se protéger :

  1. Aérer son logement 10 minutes chaque jour.
  2. Éviter les travaux de rénovation en présence d’enfants ou pendant la grossesse ; attendre trois mois avant d’installer un enfant dans une pièce rénovée.
  3. Faire vérifier les appareils à combustion (chauffage, chauffe-eau, cheminée…).
  4. Éliminer le tabac (y compris passif).
  5. Réduire l’utilisation de produits ménagers, parfums d’ambiance et pesticides.
  6. Limiter les cosmétiques : éviter les sprays, vernis, colorations, parfums ; privilégier les produits à liste courte, certifiés bio.
  7. Laver et éplucher les fruits et légumes.
  8. Cuisiner maison avec des produits locaux et de saison.
  9. Utiliser des contenants en verre, inox ou céramique ; éviter de chauffer du plastique.
  10. Privilégier les jouets sans PVC et éviter ceux contenant des parfums.