Des infections évitables grâce à un vaccin sûr et efficace
Les infections à papillomavirus humains, plus communément appelées HPV, sont hautement transmissibles : 80% de la population a été en contact avec ce virus. La vaccination est recommandée à partir de l'âge de 11 ans et jusqu'à 14 ans pour une protection optimale, avec la possibilité d'un rattrapage au-delà de cette tranche d'âge.
Si la majorité des infections disparaissent en quelques mois, certaines (10%) peuvent évoluer en cancers, lésions précancéreuses, verrues génitales (condylomes).
L'Institut national du cancer estime que les HPV sont responsables de 6 400 cas de cancers par an en France (cancers du col de l’utérus, de l’anus, de la vulve, du vagin, de la sphère ORL…)
Or :
- dans 60% des cas, l'infection a lieu au début de la vie sexuelle, d'où les recommandations vaccinales,
- un vaccin - efficace et sans danger - existe : il protège notamment contre 90% des papillomavirus à l'origine de ces cancers.
Vacciner son enfant aujourd'hui contre les HPV, c'est donc lui offrir une protection contre des cancers à l'âge adulte.
Une campagne de vaccination en milieu scolaire pour faciliter l'accès à la vaccination
En France, le vaccin contre le HPV est recommandé dans le calendrier des vaccinations depuis 2006 pour les filles et 2021 pour les garçons.
Malgré l'efficacité du vaccin et son profil de sécurité très élevé (plus de de 400 millions de doses distribuées dans le monde), la couverture vaccinale en France reste insuffisante : 41,5% pour les filles et 8,5% pour les garçons (schéma complet - chiffres 2022). En Auvergne-Rhône-Alpes, la couverture vaccinale est proche des valeurs nationales : 41,6% chez les filles de 16 ans et 8,2% chez les garçons de 16 ans (schéma complet - chiffres 2022).
Ces taux ne permettent pas d'atteindre le niveau requis pour diminuer la circulation des virus HPV - et donc la circulation des cancers associés.
Royaume-Uni, Portugal, Espagne, Australie, Canada... Ces pays ont mis en place une vaccination en milieu scolaire et ont obtenu des taux de couverture vaccinale supérieurs à 80%. La Norvège et le Mexique dépassent même les 90%.
C'est en partant de ce constat que le Président de la République a souhaité généraliser la vaccination contre les HPV pour les élèves de 5e et ce, dès la rentrée scolaire 2023.
Une campagne pilotée par les ARS et l'Education nationale
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a travaillé avec le Rectorat et l’Assurance Maladie afin de mettre en place ce dispositif dès la rentrée scolaire 2023. La campagne de vaccination contre les HPV concerne tous les élèves de 5e des collèges publics. La vaccination est également proposée aux collèges privés sous contrat de la région.
En Auvergne-Rhône-Alpes, cela concerne plus de 100 000 élèves (dont 77 000 dans le public) et 833 collèges (publics et privés sous contrat).
Si pour cette première année, l'objectif est de vacciner 30% des élèves de 5e dans le cadre de leur scolarité, le but plus général est de favoriser l'information autour de cette vaccination et permettre à tous les adolescents de se faire vacciner contre les HPV, que ce soit en milieu scolaire ou auprès d'un professionnel de santé.
Comment ?
Les délégations départementales de l'ARS, en lien avec les centres de vaccination départementaux, recrutent des équipes de professionnels de santé qui se déplaceront dans les collèges. Ce sont les centres de vaccination qui prennent contact avec les chefs d'établissement pour organiser la vaccination.
Au mois de septembre, les parents d'élèves de 5e ont reçu un courrier leur expliquant la démarche. S'ils souhaitent que leur enfant se fasse vacciner dans le cadre de cette campagne, ils doivent signer et transmettre une autorisation parentale à l'établissement. Celle-ci est jointe au courrier envoyé par l'établissement.
Les enfants seront vaccinés après accord de leurs deux parents au sein du collège.
La vaccination HPV est recommandée, mais elle n'est pas obligatoire.
Si les parents et leur enfant concerné ont des questions, ils peuvent s'adresser à leur médecin traitant, à l'infirmier ou au médecin présent dans le collège.
Le jour de la vaccination, l'enfant devra présenter son carnet de vaccination ou son carnet de santé.
Le coût de la vaccination en milieu scolaire est entièrement prise en charge.
En cas d'impossibilité de se faire vacciner au collège, l'enfant peut se faire vacciner par un professionnel de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers). Dans ce cas, l'Assurance maladie prend en charge 65% de la vaccination et les mutuelles remboursent généralement le reste à charge pour l'usager.
Quand ?
Pour les filles et garçons entre 11 et 14 ans, le schéma complet de la vaccination HPV est de 2 doses.
L'objectif est que les élèves de 5e soient vaccinés dans la même année scolaire :
- la 1e dose doit donc être administrée entre octobre et décembre 2023 ;
- la 2e dose entre avril et juin 2024.
Dans le cadre du rattrapage vaccinal au-delà de 15 ans, 3 doses sont nécessaires mais ce rattrapage pourra se faire seulement chez un professionnel de santé, en dehors de la campagne vaccinale dans les collèges.
