Au-delà des nuisances qu’il génère au quotidien, le moustique tigre peut être infecté par les virus de la dengue, du chikungunya ou de zika et les transmettre à l'homme par simple piqûre. La maladie peut alors circuler rapidement, le moustique pouvant piquer plusieurs fois tout au long sa vie, qui dure généralement un mois.
La France métropolitaine est désormais exposée à ces risques de transmission de maladies, initialement présentes dans les zones tropicales. La région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement touchée puisqu’elle est, en 2024, la deuxième région française qui compte le plus de cas d’arboviroses importés.
Selon Santé Publique France, 2024 est l'année qui enregistre le plus grand nombre de cas d'arboviroses en Auvergne-Rhône-Alpes avec 274 cas importés.
Parmi ces cas, 269 cas de dengue ont été recensés, majoritairement importés de Guadeloupe et de Martinique, 4 cas de chikungunya et 1 cas de virus Zika. Comme chaque année et du fait de leurs populations plus importantes, le Rhône et l’Isère ont été les départements recensant le plus grand nombre de cas avec 85 cas identifiés l’an dernier dans le Rhône et 56 cas en Isère.
Deux cas de dengue autochtones (personnes qui ont contracté la maladie sur le territoire métropolitain) ont été identifiés dans le département de la Drôme. Il s’agit du troisième foyer de cas autochtones d’arboviroses recensé dans la région après celui de Caluire-et-Cuire dans le Rhône en 2019 et celui de Bourg-lès-Valence dans la Drôme en 2023.
Une implantation toujours plus importante chaque année
En 2024, les premières détections à partir du réseau de surveillance ont eu lieu en juin dans 7 communes des départements de l’Ain, de l’Isère, du Rhône et de la Savoie, ainsi que de la Métropole de Lyon. L’activité des moustiques tigres a été observée jusqu’au mois de novembre dans 15 communes.
Ainsi, 1 192 communes réparties dans les 12 départements d’Auvergne Rhône-Alpes ont été impactées par la présence du moustique tigre, dont 127 communes nouvellement colonisées cette année (261 nouvelles communes en 2023, 152 en 2022 et 116 en 2021, 169 en 2020).
Comment éviter de se faire piquer en zones colonisées ?
Le moustique tigre se développe principalement dans des endroits naturels ou artificiels de petite taille où de faibles quantités d’eau peuvent s’accumuler : coupelles de pots de fleurs, arrosoirs, jouets, récupérateurs d’eau de pluie, piscines non entretenues, bâches, encombrants etc. Il vit et se reproduit dans un périmètre de 150 mètres autour du lieu de ponte.
Pour lutter efficacement contre la venue et le développement du moustique tigre et ne pas subir ses piqûres, il faut avant tout éviter qu’il s’installe à proximité des lieux d’habitation et / ou accueillant du public. Pour cela, l’ARS Auvergne Rhône-Alpes recommande à tous les habitants d’adopter les bons gestes pour neutraliser les lieux de ponte et réduire autant que possible les nuisances du moustique
Il est préconisé, avant et pendant la période de surveillance du moustique tigre (de mai à novembre), d’adopter trois gestes simples mais essentiels : ranger, vider et couvrir les objets et contenants dans lesquels l’eau peut s’accumuler.
Pour limiter la circulation des maladies virales telles que la dengue, le chikungunya ou le virus zika, l’ARS recommande aux voyageurs qui se rendent dans les zones intertropicales, notamment les Antilles et la Réunion où des épidémies de dengue et chikungunya sont en cours, de se protéger au maximum contre les piqûres de moustique (en portant des vêtements couvrants et amples, de couleur claire et en utilisant des moustiquaires, etc.).
En cas de symptômes pendant le séjour ou au retour, il est nécessaire de consulter un médecin, en lui précisant revenir d’une zone intertropicale. Dans tous les cas, les voyageurs doivent se protéger des piqûres de moustique tigre pendant une quinzaine de jours suivant leur retour en France hexagonale.
Plus d’informations sur les recommandations de l’ARS pour se protéger et limiter la circulation des maladies virales sur le territoire et au-delà en cliquant sur la page dédiée du site.
