Prévention en EHPAD : bilan positif pour les actions financées en 2022

Actualité

En déclinaison du plan quinquennal antichute national, et dans le cadre du Schéma régional de santé (SRS) Auvergne-Rhône-Alpes, un appel à candidatures est proposé depuis 2022 aux EHPAD qui souhaitent s'investir dans la prévention favorisant la santé et le bien être des personnes âgées. En 2022, 120 actions ont été financées, portées par 71 EHPAD, pour un budget de 3,8 millions d’euros. 

Ce dispositif régional est une déclinaison du plan quinquennal antichute national (axe 4), et s’inscrit dans le cadre du Schéma régional de santé (SRS) Auvergne-Rhône-Alpes 2023-2024 (chapitre 4).

7 thématiques pour prévenir la perte d’autonomie

Cet appel à candidature se concentre sur les personnes en perte d’autonomie de 65 ans et plus, vivant à domicile ou en EHPAD. Depuis 2023, il se structure autour de 7 thématiques :

  • L’activité physique adaptée
  • La lutte contre la dénutrition
  • La lutte contre la douleur
  • La lutte contre la dépression
  • La iatrogénie médicamenteuse
  • La santé bucco-dentaire
  • La santé du pied

En supplément de leur(s) action(s) de prévention, les porteurs doivent proposer une ouverture à d’autres structures partenaires ainsi qu'aux personnes vivant à domicile afin de favoriser des complémentarités, des liens durables de proximité et de renforcer les réseaux de coordination entre acteurs.

Bilan positif pour les actions de prévention financées en 2022

Téléchargez la fiche repère du bilan 2022 en cliquant sur l'image ci-contre

Au cours de la réalisation de son projet, chaque établissement doit évaluer l’effet de son action sur la santé des résidents inclus dans l’action. Le porteur reçoit une grille à compléter, basée sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). La compilation de ces évaluations permet de construire une analyse à l’échelle régionale des actions de prévention.
En 2022, 120 actions ont été financées, portées par 71 EHPAD, pour un budget de 3,8 millions d’euros. 

 

 

Graphique - Poids des thématiques dans les actions financées en 2022 - voir description détaillée ci-dessous

Poids des thématiques dans les actions financées en 2022 :

  • Activité physique adaptée : 58 %
  • Dépression : 14 %
  • Santé bucco-dentaire : 13% 
  • Dénutrition : 8 %
  • Iatrogénie médicamenteuse : 4 %
  • Douleur : 3 %
Montant et nombre d'actions par thématiques
Thématiques Montant Nombre d'actions
Dépression 222 384 € 15
Douleur 54 797 €

3

Santé bucco-dentaire 224 716 € 14
Activité physique adaptée 2 577 265 € 63
Iatrogénie médicamenteuse 72 590 € 5
Dénutrition 486 922 € 9

Méthodologie : en 2022, certains financements ont été accordés à des actions spécifiquement centrées sur le décloisonnement, inclus depuis dans toutes les actions de l’AAC. Afin de faciliter le suivi des évaluations sur plusieurs années, le choix a été fait de ne pas le présenter ici.

L’analyse des retours d’évaluation pour les trois thématiques les plus développées donne les résultats ci-dessous.

L'activité physique

Graphique distribution des âges : 35 % ont plus de 90 %

En Auvergne-Rhône-Alpes, 64 établissements et 700 usagers ont participé à des ateliers d’activités physiques et de prévention des chutes. Un tiers d’entre eux avait plus de 90 ans, et quelques-uns étaient même centenaires. 
L’activité physique doit être une composante régulière et constante pour la prévention des chutes. Selon les recommandations de la HAS, les personnes âgées ont besoin au minimum de deux ateliers par semaine pour maintenir leur équilibre et leur endurance.
L’analyse du test de marche montre une amélioration des résultats au test prédictif de chute. Ces premiers signaux positifs encouragent la poursuite des actions de prévention et le déploiement de l’activité physique auprès des personnes âgées en EHPAD et à domicile.

Graphique - Test time up and go - Résultats - voir description détaillée ci-après

Test time up and go - Résultat du test

  • Peu de trouble de l'équilibre avant l'action : 6 %, à 6 mois : 7 %, à 1 an : 10 %
  • Fragilité avant l'action : 38 %, à 6 mois : 42 %, à 1 an : 42 %
  • Risque élevé de chute avant l'action : 55 %, à 6 mois : 51 %, à 1 an : 49 %
  • Effectif des personnes testées avant l'action : 739, à 6 mois : 710, à 1 an : 496 %. 

 

La prévention de la dépression et du syndrome de glissement

25 établissements se sont particulièrement engagés dans cette thématique, ce qui a permis l’évaluation de la santé mentale de 300 résidents. Les ateliers proposés ont été très variés, de la médiation animale à la stimulation numérique, du concert de musique intergénérationnel au yoga du rire. Les résultats des évaluations sont très encourageants. Mais le nombre de résidents toujours en difficulté à la fin des projets montre que les initiatives dans le champ de la santé mentale doivent continuer à être soutenues.

Graphique - Santé mentale des résidents - voir description détaillée ci-après

Évaluation de la santé mentale :

  • Personne dans le champ de la dépression avant l'action : 50 %, à 6 mois : 48 %, à 1 an : 43 %
  • Bonne santé mentale avant l'action : 50 %, à 6 mois : 52 %, à 1 an : 57 %
  • Effectif des personnes testées avant l'action : 216, à 6 mois : 336, à 1 an : 312

La dénutrition

Les recommandations de la Haute autorité de santé ont récemment évolué pour évaluer la dénutrition et sa sévérité. L’ARS accompagne les établissements qui ont souhaité proposer des formations à leurs professionnels et des ateliers pour permettre aux personnes âgées de retrouver le plaisir de manger. 
13 établissements ont proposé un suivi rapproché à 380 de leurs résidents. Ce repérage a permis de diminuer le nombre d’usagers en grande difficulté alimentaire. Les traitements proposés (voir ci-dessous) sont en adéquation avec les recommandations de la Haute autorité de santé. L’ARS continuera de soutenir les établissements dans cette démarche de repérage et de prise en charge de la dénutrition. 

Graphiques bilan - actions de prévention en EHPAD - Voir la description détaillée ci-après

Graphique 1 - Nombre de dénutris sévères parmi les participants

Le nombre de personnes évaluées a diminué mais pour celles qui ont été évaluées, le bilan nutritionnel met en avant une amélioration puisqu'il y a moins de dénutris sévères entre l'évaluation initiale (30 %) et l'évaluation finale (23 %).

Graphique 2 - Parmi les dénutris sévères, nombre de traitements proposés

Pour la plupart des dénutris sévères (27 %), 3 traitements sont proposés. Pour 16 %, aucun traitement n'est proposé, pour 24 %, 1 traitement, pour 24 autres %, 2 traitements, et pour 7 %, 4 traitements.

Graphique 3 - Type de traitement choisi

  • 40 % : adaptation de texture
  • 35 % : enrichissement
  • 13 % : aide humaine
  • 11 % : CNO
  • 1 % : augmentation fréquence repas