Objectifs de l’expérimentation
Le diabète peut entraîner chez les patients concernés une perte de sensibilité au niveau des pieds. Si un patient présente des plaies au pied, les risques d’infection sont importants et il doit être pris en charge rapidement.
Une fois la plaie traitée, le patient doit être suivi jusqu'à la cicatrisation complète.
Or, le processus de cicatrisation est long et le patient est amené à se déplacer fréquemment pour son suivi, ce qui est contraignant et ne favorise pas la guérison totale de son pied.
Partant de ce constat, les Hospices civils de Lyon (HCL) ont mené une expérimentation afin d’associer consultation en présentiel et suivi à distance.
L’objectif étant d'améliorer le processus de cicatrisation et de rendre l'organisation des soins moins contraignantes pour le patient.
Déroulé de l’expérimentation
L’expérimentation a été lancée en septembre 2021. Portée par le service d’endocrinologie des HCL, l’expérimentation a bénéficié :
- d’un soutien financier de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes de 182 000 € en trois ans
- de l’appui technique du GCS Sara
- de la mobilisation de l’URPS Infirmiers Auvergne-Rhône-Alpes.
180 infirmiers libéraux de toute la région ont ainsi travaillé en lien avec les équipes des HCL, pour le suivi de plus de 150 patients.
Pour en savoir plus sur le protocole de l’expérimentation, consultez la vidéo ci-dessous :
Retours d’expérience de l’expérimentation : des bénéfices concrets pour les patients et les soignants
Après plusieurs années d’expérience, le service d’endocrinologie a sollicité patients et infirmiers afin d’avoir leurs retours.
Ainsi, une patiente diabétique de Saint-Priest (69), suivie depuis plusieurs années pour des plaies au pied, témoigne : « Ce mode de suivi me rassure. ». Grâce à l’envoi de photos par ses infirmières et à la réactivité de l’infirmier expert des HCL, elle se sent prise en charge plus rapidement et en confiance par rapport à sa situation : « Je recommande ce suivi : confiance, assurance, rapidité. »
L’infirmière qui la suit estime que « la rapidité du partage des informations et du retour de l’expert permet une continuité des soins renforcée entre la ville et l’hôpital. » Concrètement « cela [lui] permet d’avoir un échange direct avec le professionnel expert et de ne pas attendre plusieurs jours pour modifier le protocole. »
Grâce à ce dispositif, elle se sent moins seule face à la prise en charge de la patiente.
Pour l’infirmier expert en plaies et cicatrisation, cette téléexpertise répond à un besoin de désengorgement des consultations tout en assurant un suivi de qualité à domicile : « On observe une baisse des hospitalisations, un taux d’amputation moins élevé et un taux de guérison élevé. »
Grâce à ces résultats encourageants, l’expérimentation de télésuivi du pied diabétique a été validée. Elle ouvre la voie à un modèle reproductible dans d’autres établissements de la région.



