Prévention en EHPAD : les enseignements de l’évaluation d’impact 2023

Actualité

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes publie le bilan 2023 des actions de prévention financées dans les EHPAD et SSIAD de la région. Le dispositif vise à soutenir les établissements qui s’engagent pour améliorer la santé, l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées. Depuis 2022, il s’inscrit pleinement dans le plan antichute et dans le schéma régional de santé.

97 actions financées via l'appel à candidatures

En 2023, 137 actions ont été déposées et 97 retenues, pour un financement total de 2,21 M€. Les établissements financés mettent en place leurs actions sur un an, puis transmettent une évaluation d’impact via des grilles obligatoires.
Parmi les actions financées, 52 % ont donné lieu à une évaluation complète, un taux similaire à celui de 2022.

Sept thématiques sont proposées :

  • Activité physique adaptée (APA) ;
  • lutte contre la dénutrition ;
  • repérage de la dépression ;
  • santé bucco-dentaire ;
  • iatrogénie médicamenteuse ;
  • repérage de la douleur ;
  • santé du pied.

À elles seules, les actions liées à l’APA, la dépression et la dénutrition représentent 86 % des financements.

Activité physique adaptée : des effets positifs sur l’équilibre

Menées majoritairement auprès des personnes âgées de 80 à 90 ans, les actions d’APA ont permis d’évaluer plus de 1 130 participants.
Les résultats montrent :

  • + 4 % de bénéficiaires n'ayant pas ou peu de troubles de l’équilibre entre le début (T0) et 12 mois (T12) ;
  • – 2 % de résidents présentant un trouble majeur de l’équilibre.

Ces évolutions, issues des tests d’équilibre statique et du Timed Up & Go, confirment l’intérêt de l’APA dans la prévention des chutes.

Prévention de la dépression : une baisse notable des symptômes

Menées auprès d’un public très âgé (59 % de plus de 85 ans), ces actions ont mobilisé des outils reconnus tels que le MMS, la GDS-30 ou l’échelle de Cornell.
L’évaluation révèle une diminution de 15 % des syndromes dépressifs entre T0 et T12, signalant un effet positif des interventions.

Dénutrition : un enjeu complexe, nécessitant une prise en charge renforcée

Les bénéficiaires sont majoritairement des femmes de plus de 85 ans, peu autonomes, dont 40 % en GIR 1 et 2.
L’analyse montre une stabilité du statut nutritionnel entre le début et la fin de l’action, sans diminution nette de la dénutrition. Plusieurs freins expliquent ce résultat :

  • difficultés d’alimentation liées à la déglutition ;
  • nécessité d’aide humaine ;
  • adaptation de texture non systématiquement couplée à un enrichissement alimentaire.

L’évaluation souligne qu’associer systématiquement enrichissement et adaptation de texture serait une piste clé pour améliorer l’efficacité des actions.

Un engagement fort des établissements et des équipes

Les retours d’expérience démontrent l’implication des professionnels et la pertinence du dispositif pour accompagner les EHPAD dans des démarches structurées de prévention, au service du bien-être des personnes âgées.

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes remercie l’ensemble des équipes engagées pour leur mobilisation quotidienne.

Téléchargez le bilan ci-dessous.