Une méthodologie nationale, déclinée pour la première fois à l’échelle régionale
Le Baromètre de Santé publique France est une enquête de référence menée auprès de la population adulte vivant en France hexagonale. Elle repose sur une enquête téléphonique réalisée auprès d’un large échantillon représentatif de plus de 35 000 personnes interrogées, dont près de 3 000 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, permettant d’analyser les comportements de santé, l’état de santé perçu, l’exposition aux risques et les déterminants sociaux et environnementaux.
Nouveauté majeure de cette édition : les résultats sont désormais exploitables à un niveau régional, offrant pour l’Auvergne-Rhône-Alpes une lecture fine et contextualisée. Les indicateurs sont systématiquement analysés selon l’âge, le sexe et la situation socio-économique, afin de mieux appréhender les inégalités sociales de santé régionales.
Des indicateurs globalement favorables, mais des vulnérabilités spécifiques
Les résultats montrent que l’Auvergne-Rhône-Alpes s’inscrit globalement dans les tendances observées au niveau national, avec toutefois plusieurs indicateurs plus favorables ou des vulnérabilités propres à la région.
Une baisse marquée du tabagisme
L’une des évolutions les plus notables concerne le tabagisme : la proportion de fumeurs quotidiens en Auvergne-Rhône-Alpes diminue fortement et atteint 16 % en 2024, une baisse jugée historique qui illustre l’impact des mesures de prévention engagées en région. Cependant, cette amélioration masque des écarts importants selon la situation socio-économique, avec des niveaux de consommation nettement plus élevés chez les populations les plus vulnérables.
Des enjeux environnementaux particulièrement marqués dans la région
Le Baromètre met en lumière des vulnérabilités propres à la région Auvergne-Rhône-Alpes :
- Exposition aux événements climatiques extrêmes : de nombreux habitants se déclarent exposés aux effets sanitaires de phénomènes climatiques (canicules, vagues de chaleur, etc.), mettant en évidence un impact potentiel sur la santé physique et mentale.
- Exposition aux piqûres de tiques : ce risque, lié aux milieux naturels présents dans la région, apparaît également comme un facteur de santé à suivre, avec un niveau d’exposition plus élevé qu’ailleurs.
Ces éléments témoignent de déterminants environnementaux qui influencent la santé au quotidien et nécessitent des stratégies adaptées de prévention et d’information locale.
Activité physique et sédentarité : un équilibre à consolider
Les résultats soulignent également des différences dans la pratique d’activité physique et les niveaux de sédentarité, souvent corrélées au statut socio-économique. Certaines catégories de la population affichent une moindre adhésion aux recommandations d’activité physique, tandis que la sédentarité reste élevée dans d’autres groupes, appelant à des dispositifs adaptés pour encourager des modes de vie plus actifs.
Santé mentale : jeunes, précaires et femmes particulièrement vulnérables
Les indicateurs de santé mentale mettent en évidence certaines fragilités, notamment chez les plus jeunes, les femmes, les personnes en difficulté financière et les personnes isolées. Ces données appellent à un renforcement des dispositifs d’accès aux soins et de prévention ciblée associant santé mentale, comportements de santé et conditions sociales, pour agir simultanément sur les déterminants de bien-être.
Des inégalités sociales de santé toujours présentes
Pour l’ensemble des thématiques abordées, le Baromètre régional met en évidence le poids déterminant des facteurs sociaux. Les indicateurs varient fortement selon le niveau de vie, le niveau de diplôme, l'âge et le sexe.
Ces résultats confirment que les conditions de vie, les contextes sociaux et les environnements locaux influencent fortement l’état de santé des populations et l’exposition aux risques.
- les personnes socio-économiquement défavorisées présentent généralement de moins bons indicateurs de comportements de santé et d’accès aux soins ;
- certaines catégories, comme les jeunes femmes et les personnes en situation de précarité, sont davantage exposées à des épisodes dépressifs ou à des troubles anxieux et recourent moins souvent aux soins.
Ce constat confirme l’importance de prendre en compte les contextes sociaux pour concevoir des actions de prévention ciblées et efficaces.
Un outil clé pour orienter les politiques de santé en région
Destiné à être reconduit tous les deux ans, le Baromètre régional de Santé publique France est une ressource clé pour les acteurs institutionnels, sanitaires et associatifs. Il permet notamment de disposer de repères actualisés sur les déterminants de santé en Auvergne-Rhône-Alpes, d’identifier les populations les plus exposées aux risques et aux inégalités, et d’adapter ou de renforcer les actions de prévention et de promotion de la santé au plus près des réalités territoriales et des besoins locaux.



